Waterloo ne se résume pas à une bataille : d'autres richesses sont à découvrir !
La commune ne se résume pas à sa bataille. Elle recèle bien plus de trésors.
- Publié le 27-05-2023 à 12h31
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Par Frédéric Marchesani / Photos Guy Focant et Vincent Rocher
Qui n’a jamais entendu parler de Waterloo? Rendue célèbre dans le monde entier par la bataille qui porte son nom et a vu, le 18 juin 1815, la défaite finale des armées de Napoléon, elle l’est d’autant plus depuis que le groupe suédois Abba a gagné le concours Eurovision de la chanson en 1974. Mais la commune est surtout riche de neuf monuments et sites classés ainsi que de quarante-cinq biens repris à l’inventaire du patrimoine immobilier culturel. Située dans la province du Brabant wallon, et bien qu’essentiellement résidentielle et possédant une forte densité de population, elle est aussi très verdoyante et accueille notamment quelques dizaines d’hectares de la forêt de Soignes sur son territoire.
La chapelle royale ou église Saint-Joseph. Ancienne chapelle forestière du roi d’Espagne Charles II, elle a été érigée en style baroque entre 1687 et 1690, puis modifiée en style néoclassique par Émile Coulon en 1855. Le chœur et la tour de l’église Saint-Joseph qui lui est accolée ont été achevés en 1857 par Joseph Dumont. Le sanctuaire est caractérisé par son imposant dôme surmonté d’un grand lanternon lumineux et est aujourd’hui un haut lieu de mémoire de la bataille de Waterloo. Outre un buste du duc de Wellington, on y trouve deux grands monuments commémoratifs rendant hommage aux victimes alliées. À gauche de l’entrée, le premier monument honore la mémoire des soldats britanniques. Taillé dans le marbre blanc, il comporte un bas-relief de Guillaume Geefs et une plaque commémorative. De l’autre côté de la chapelle se trouve le monument aux soldats de l’armée des Pays-Bas : érigé à la demande de Frédéric de Nassau, frère du roi Guillaume II, il est l’œuvre de Léopold Wiener. Vingt-sept plaques commémoratives se trouvaient autrefois à côté de ces deux monuments dans la chapelle royale. Elles ont depuis été transférées dans l’église elle-même et rendent hommage à des victimes des batailles de Waterloo, de Ligny et des Quatre-Bras. La chapelle est classée comme monument depuis le 3 août 1956.

Le domaine royal d’Argenteuil tire son nom de la petite rivière qui le bordait autrefois : l’Argentine. Deux châteaux et trois lieux d’enseignement y sont implantés. Le domaine, situé en plein cœur de la forêt de Soignes, appartenait au comte Ferdinand de Meeûs d’Argenteuil avant d’être partagé en deux : d’une part le château d’Argenteuil, qui abrite aujourd’hui l’école scandinave Reine Astrid, et d’autre part le domaine royal d’Argenteuil, connu pour avoir accueilli le roi Léopold III et sa seconde épouse Lilian Baels après le mariage du roi Baudouin en décembre 1960.
Ce domaine royal de 143 hectares, totalement clôturé et interdit au public, était gardé par des gendarmes lorsque la famille royale s’y trouvait. Il accueillait de nombreuses personnalités et fut occupé par la princesse Lilian jusqu’à son décès en 2002, avant d’être acquis deux ans plus tard par un industriel désirant y installer un centre de recherches éthologiques. Le site abrite d’autres bâtiments : la célèbre chapelle musicale Reine Élisabeth, la Bogaerts International School et le centre scolaire de Berlaymont, le tout au cœur d’un vaste parc boisé et parsemé de plusieurs plans d’eau, à deux pas de la forêt de Soignes. Le domaine a été classé comme site le 1er septembre 1997.
L’ancien institut médico-pédagogique provincial. Situé non loin du domaine royal d’Argenteuil, de l’autre côté de la chaussée de Bruxelles, un ensemble de bâtiments est aujourd’hui l’héritier d’une histoire centenaire. Dans un parc de quatorze hectares se trouve une ancienne ferme-école dessinée en 1912 dans le style cottage par les architectes Fernand Bodson et Théo Clément. Entamé en 1914, le chantier est retardé par la Première Guerre mondiale et n’est achevé qu’en 1923. Cette école, inaugurée en 1926, avait pour but d’aider les enfants de toutes conditions à répondre à la nouvelle obligation d’aller à l’école jusqu’à la fin du cycle primaire.
La méthode d’éducation du docteur Ovide Decroly devait permettre aux enfants de s’orienter vers les métiers de la terre à une époque où les exploitations agricoles étaient encore omniprésentes dans la région. Au fil des décennies et de la disparition des fermes, l’école a perdu de son intérêt et a été reconvertie en institut médico-pédagogique, appelé également École provinciale des métiers. Vendu ensuite au CPAS de Bruxelles et loué à la province du Brabant wallon, le domaine n’abrite aujourd’hui plus d’activités médicales et a été reconverti en village intergénérationnel. Il est classé comme ensemble architectural depuis le 26 mai 1993.

La chapelle musicale Reine Élisabeth. Parmi les nombreux monuments du domaine royal d’Argenteuil se trouve une demeure plus récente, bijou d’architecture Art déco, bien que déjà empreinte d’une touche de modernisme. Construite d’après les plans de l’architecte Yvan Renchon, la chapelle a été inaugurée le 11 juillet 1939. Le bâtiment a été spécialement étudié pour accueillir et loger de jeunes prodiges de la musique tout en leur donnant la possibilité de se perfectionner et de se produire en concert. La chapelle musicale Reine Élisabeth est en effet une institution d’enseignement supérieur artistique fondée par la Reine, passionnée de musique classique.
Jusqu’en 2004, elle accueillait en résidence une douzaine de jeunes musiciens accompagnés par un professeur pour des cycles de trois ans, avant de fermer ses portes pour procéder à une campagne de restructuration intense. Depuis, la chapelle se consacre pleinement à la formation de haut niveau dans six disciplines (chant, violon, piano, violoncelle, alto et musique de chambre) et à l’insertion professionnelle à travers un réseau de partenaires culturels en Belgique et dans le monde entier. Elle accueille ainsi une cinquantaine de jeunes talents chaque année et prépare leur participation à différents concours musicaux internationaux, parmi lesquels le célèbre concours Reine Élisabeth.

Pour mener à bien ce travail, un nouveau bâtiment devant permettre de doubler la capacité d’accueil a été inauguré en janvier 2015. Appelé «aile de Launoit», en hommage au baron Jean-Pierre de Launoit (décédé en 2014), président du conseil d’administration du concours, il s’agit d’un édifice moderne à haute valeur environnementale. Il abrite vingt studios pour étudiants, deux studios de répétition et une salle de concert. L’ensemble est classé comme monument (bâtiment de 1939) et comme site depuis le 27 mai 1994.
Un patrimoine multiple. En dehors de ces grands édifices classés, la commune abrite également un patrimoine riche et varié hérité de diverses époques. C’est notamment le cas de l’église Saint-Paul, une œuvre intéressante construite en 1963 par l’architecte Jean Cosse, lauréat du grand prix d’architecture de Belgique pour l’ensemble de sa production. Cet harmonieux édifice s’implante à l’angle de l’avenue des Perdrix, en profond retrait derrière une esplanade arborée. L’accès se fait par une verrière qui sert à la fois de hall d’accueil et de lien entre le lieu de culte proprement dit, situé à gauche, et la partie réservée aux services, à droite, qui comprend notamment la sacristie.
D’une tout autre époque, le no 121 de la chaussée de Bruxelles abritait durant l’Ancien Régime la maison du chapelain, transformée par la suite en auberge. Située en contrebas, derrière un trottoir pavé, cette petite construction semi-mitoyenne a été bâtie à la fin du XVIIIe siècle. Non loin de là, l’ancien presbytère fait face à la chapelle royale. Cette belle construction néoclassique date de 1824 et abrite de nos jours la maison du tourisme.

PREPAREZ VOTRE VISITE
Afin de préparer vos visites et balades, la Maison du tourisme de Waterloo vous accueille de 9 h à 18 h (du 1er juin au 30 septembre) et de 10 h à 17 h (du 1er octobre au 31 mai) dans l’ancien presbytère, situé 218 chaussée de Bruxelles à 1410 Waterloo.
+32 (0)2 352 09 10 – info@waterloo-tourisme.be
1. La chapelle musicale Reine Élisabeth, bijou classé de l’Art déco. 2. Classée en 1956, l’église Saint-Joseph est également dénommée chapelle royale. 3. Le domaine royal d’Argenteuil abrita autrefois le roi Léopold III. 4. L’ancien institut médico-pédagogique magnifie le style cottage. 5. La chapelle musicale Reine Élisabeth, haut lieu du concours du même nom. 6. L’église Saint-Paul, œuvre moderne bâtie en 1963 par l’architecte Jean Cosse. 7. L’ancienne maison du chapelain du XVIIIe siècle abrite de nos jours un restaurant.