La Bolivie, l’Amérique latine comme vous ne l’avez jamais vue
Enclavée en plein cœur de l’Amérique du Sud, la Bolivie n’en reste pas moins riche de paysages et de sites exceptionnels à couper le souffle !
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Publié le 22-05-2023 à 15h30
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Me rendre en Amérique latine, j’en avais rêvé toute ma vie. J’avais en tête les images d’un peuple chaleureux, plein de couleur et une faune et une flore luxuriante. Aussi, quel plaisir pour moi de réaliser mon baptême du continent sud-américain en Bolivie. Ce pays est un condensé à l’état brut de la ferveur latine et a répondu à chacune de mes attentes. Avec un territoire d’un million de mètres carrés, on y trouve aussi bien la vaste cordillère des Andes, que le désert d’Atacama, ou la forêt tropicale du bassin amazonien. D’une région à l’autre, l’ambiance change radicalement et on a presque l’impression d’être ailleurs, mais une chose reste constante : l’accueil et la bienveillance de la population locale.
En une semaine, j’ai eu l’occasion de parcourir la Bolivie dans tous les sens et de m’immerger pleinement dans cette nouvelle culture. Aujourd’hui, je vais tenter en deux pages de vous transporter jusque là-bas et de vous donner peut-être l’envie de tenter à votre tour l’aventure.
Comment se rendre en Bolivie
La compagnie aérienne Air Europa propose des vols quatre fois par semaine en direction de Santa Cruz de la Sierra en Bolivie depuis Bruxelles en passant par Madrid en Espagne. Les lundis, mercredis, vendredis et dimanches. Les retours se font les lundis, mardis, jeudis, et samedis depuis Santa Cruz jusque Bruxelles via Madrid. Comptez environ 1 000 € en classe économique et presque 2 000 € en classe Premium. Précisons que les prix peuvent varier en fonction des dates et des disponibilités et qu'il n'existe pas encore de classe business pour ces vols. Plus d'informations sur: www.aireuropa.com.
La Paz
Première étape : la plus haute capitale au monde, puisqu’elle culmine jusqu’à 4 150 m. Oui rien que ça… Et cette hauteur se ressent, mieux vaut être prévenu. Lorsque j’ai posé un pied hors de l’avion, j’ai immédiatement senti une pression dans la tête due au déficit en oxygène. Si certains ne ressentent absolument pas les effets de l’altitude, dans mon cas il a fallu deux jours à mon organisme pour s’habituer.
Troisième ville la plus peuplée de Bolivie et siège du gouvernement, La Paz impressionne au creux de la montagne. Là-bas, impossible de creuser des tunnels pour construire un réseau de métro, à la place un large circuit de téléphériques a vu le jour. Ainsi, dix lignes de télécabines ont été créées il y a dix ans, sur un total de 30 km afin de limiter le trafic, réputé pour être infernal.

La ville est divisée en plusieurs quartiers, des plus pauvres aux plus riches, avec un point en commun : la couleur des maisons. En effet, afin de payer moins de taxes, la majorité des habitants ne peignent pas la façade de leur propriété et laissent les blocs de construction apparents, composés principalement de terre mêlée et de paille. Néanmoins, il existe une exception majeure : le quartier multicolore de Chualluma. Ces maisons attirent directement le regard et se détachent littéralement de la falaise. Très colorées, elles ont vu le jour récemment. Suite à la baisse drastique du tourisme en Bolivie en raison de la pandémie, l’État a déboursé 500 000 euros pour que 140 artistes locaux repeignent en rouge, rose, jaune, vert, bleu et orange les murs de ces maisons. De grandes fresques dépeignent également la vie quotidienne des habitants du quartier. Une halte à faire nécessairement à La Paz.
Pour poursuivre la découverte de la capitale bolivienne, direction ensuite la Vallée de la Lune, située à environ 10 km du centre. Un lieu insolite où vous pourrez observer l’érosion de la partie supérieure de la montagne, vous donnant l’impressionnant de marcher sur la surface de la lune, d’où son nom. Enfin, après avoir joué les aventuriers, le mieux est de se rendre dans le centre historique de La Paz pour s’immerger dans la culture locale. Faites un rapide passage par le marché des Sorcières, un lieu de vente d’objets rituels en tous genres où vous pourrez notamment acheter les célèbres feuilles de coca ou même des fœtus de lama, de grands porte-bonheur. Prenez ensuite le temps de passer par la place Murilo pour observer l’hôtel de ville inspiré par le style européen des colons espagnols.

Le Lac Titicaca
Mon expédition s’est poursuivie par l’exploration du plus haut lac navigable d’eau douce du monde : le lac Titicaca. Il chevauche la frontière entre le Pérou et la Bolivie. Pour m’imprégner des lieux, je me suis rendue sur l’île Del Sol, la principale dans la zone bolivienne, composée de 200 habitants qui vivent du tourisme et de l’agriculture. Pomme de terre, carotte, maïs… Tous les plants poussent grâce à une culture en terrasse permettant l’écoulement de l’eau. Ici, pas de tracteurs ou de machines impressionnantes, tout est fait à la main.
Su l’île, on retrouve également l’un des principaux temples de la région construit par les Incas au XVe siècle après Jésus Christ. La première fonction du temple du soleil était d’abriter les vierges de l’Inca et d’entreposer les aliments nécessaires aux pèlerins venus de tout l’empire. Un lieu empreint d’histoire qui dépayse irrémédiablement. Les nombreux lamas et habitants locaux, habillés de vêtements multicolores, en font tout autant.
L’Amazonie
Après un nouveau vol interne et avoir découvert l’aéroport le plus rustique qu’il existe (Rurrenabaque), j’ai enfilé mes chaussures de randonnée et me suis recouverte de spray antimoustique pour partir à l’assaut de l’Amazone. Chaleur, humidité et vie sauvage sont au rendez-vous. Du Brésil au Pérou, en passant par la Colombie, cette forêt mythique traverse également la Bolivie et se divise principalement en deux régions : la Pampas et le parc national de Madidi. C’est dans ce dernier que j’ai vécu l’expérience la plus dépaysante de tout le voyage en empruntant les gorges de Bala. Pour s’y rendre, pas d’autre choix que d’embarquer à bord d’une petite pirogue en bois. Les pieds dans l’eau, j’ai tenté de me frayer un chemin entre les étroites falaises. Sur mon passage, j’ai découvert de nombreuses espèces d’oiseaux, quelques singes et même une terrifiante araignée de la taille d’une main qui n’a absolument pas inquiété notre intrépide guide local.

Pour poursuivre dans l’inédit, il est possible de dormir à même la forêt dans la communauté San Miguel. Un petit village qui vit en autarcie coupé de tout, où un chaman joue le rôle de médecin, où les enfants jouent au football, où les aînés enseignent leur savoir-faire, où les chiens se baladent en toute liberté et où les airs de flûtes de pan résonnent. Des petits cabanons ont été mis à disposition des touristes où vous y trouverez la plus rudimentaire des douches, ainsi que des lits protégés de précieuses moustiquaires. Au moment de vous endormir, vous vous laisserez bercer par les bruits inédits de la jungle. Sachez d’ailleurs que vous serez invités à presser vous-même les cannes à sucres, en tournant à la force de vos bras un impressionnant mécanisme en bois, afin d’en extraire le jus très désaltérant. Une expérience à vivre au moins une fois dans une vie.

Un mot sur le carnaval d’Oruro
Une fois par an au mois de février, soit durant l’été là-bas, la petite ville d’Oruro se transforme en centre culturel du pays. Chance pour moi, j’ai pu assister l’événement grâce à un parfait timing. Dans un spectacle de couleurs, de plumes, de paillettes et de musiques folkloriques, plus de 10 000 danseurs se mettent soudainement à arpenter les rues de la ville dans un immense cortège de plusieurs kilomètres. Pendant trois jours entiers, les habitants et tous les visiteurs venus des quatre coins du continent vivent au rythme du carnaval, inscrit au patrimoine oral et immatériel de l’Unesco. Un événement qui se prépare sept mois à l’avance, puisque les danseurs, issus de toute la Bolivie et divisés en 60 groupes, commencent à s’entraîner sept mois avant le jour J. Le carnaval d’Oruro est très régulièrement comparé à celui de Rio et mérite à lui seul le voyage.

Le salar d’Uyuni
Dernière halte du voyage : les Andes, au sud-ouest de la Bolivie, là où se trouve la plus grande étendue de sel du monde : le salar d’Uyuni. Un paysage désertique de presque 12 000 km² d’un blanc éclatant. Et pour cette raison, je ne peux que trop vous conseiller de ne pas lésiner sur la crème solaire. Il est né suite à l’assèchement d’un lac préhistorique et est aujourd’hui la principale attraction touristique du pays. La faune et la flore là-bas sont pratiquement inexistantes, et pour cause, on estime que le sol est composé d’environ 10 millions de kilos de sel. Chaque jour, en dehors de la saison des pluies, des familles entières de locaux viennent l’extraire. Une pratique qui se faisait, il y a quelques années encore, à la main. Au total, 20 000 kg de sel sont évacués chaque année tandis que le sol est régulièrement restauré.

Ce sel n’est pratiquement pas exporté, puisque le Chili est déjà très présent sur le marché en la matière. À la place, les Boliviens l’utilisent pour créer des objets de décorations, pour épicer leurs plats évidemment et même pour construire leur maison. La plupart des hôtels sont par exemple composés de brique de sel, le plus vieux au monde se trouve d’ailleurs là-bas.
Chaque jour, des centaines de touristes parcourent le désert à bord des 4x4 des tour-opérateurs. Avec leurs bottes en caoutchouc, ils s’amusent à prendre des photos en tous genres et à jouer avec les effets d’optiques. Avoir l’air incroyablement petits à côté de figurines en plastiques, telles que des dinosaures ou des voitures, cela devient possible là-bas. Personnellement, cette étape fut la plus extraordinaire à mes yeux, grâce à un coucher du soleil à couper le souffle et à un ciel étoilé comme je n’en avais jamais vu.
