A la découverte de la petite ville d'origine de Thorgan et Eden Hazard au riche patrimoine
La cité d’origine de la famille Hazard est à découvrir par ces belles journées automnales.
Publié le 20-11-2020 à 09h49 - Mis à jour le 20-11-2020 à 09h51
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Par Florence Pirard
Braine-le-Comte est située sur la grande route reliant Mons à Bruxelles, à 25 km de Mons et à 6 km de Soignies. L’entité regroupe depuis 1977 les villages de Braine-le-Comte, d’Hennuyères, d’Henripont, de Petit-Rœulx-lez-Braine, de Ronquières et de Steenkerque. La commune appartient à l’arrondissement judiciaire de Mons et relève du doyenné de Soignies et du diocèse de Tournai.
Une histoire tumultueuse
Fondée par saint Géry, l’évêque de Cambrai mort vers 619, Braine-le-Comte est attachée au chapitre de Sainte-Waudru, à Mons. Elle est ensuite acquise en 1150 par le comte de Hainaut, Baudouin IV le Bâtisseur. Il la fortifie et fait bâtir un château fort achevé par son fils Baudouin V. La cité est pillée et saccagée en 1424 par les Brabançons. Elle est à nouveau prise d’assaut en l’an 1583 par les milices soulevées contre les Espagnols lors de Guerre de Quatre-Vingts Ans. En 1652, le roi d’Espagne cède la ville de Braine-le-Comte à la maison d’Arenberg.
En 1677, le gouverneur général des Pays-Bas fait sauter le château et ses remparts pour empêcher les Français de s’y retirer. Cette destruction des fortifications se poursuit par la disparition en 1776 des portes de Mons et de Bruxelles protégeant l’entrée de la ville. En 1815, le quartier général du prince d’Orange séjourne à Braine-le-Comte pendant six semaines. Il part de cette ville pour se trouver en première ligne en face du maréchal Ney, à l’attaque de Gimioncourt, à Quatre-Bras, une des batailles de la campagne de 1815 qui s’est clôturée à Waterloo.

Des merveilles
Braine-le-Comte abrite un patrimoine riche et varié, classé ou non : édifices religieux, bâtiments civils, château, maisons, petit patrimoine, génie civil et sites naturels sont autant d’éléments remarquables.
L’église Saint-Géry. Campé sur un promontoire à proximité immédiate des vestiges de l’ancien donjon des comtes de Hainaut, cet édifice de style gothique hennuyer est construit au XIIIe siècle puis fortement amplifié et remanié au XVIe siècle, notamment avec l’ajout de la grande tour grise et massive qui le caractérise. De plan carré, elle s’élève à 40 m de hauteur et est flanquée aux angles de quatre tourelles octogonales. Seule la grosse cloche nommée Maxellende date de l’Ancien Régime. Une seconde cloche est installée en 1819 et porte le nom de Prospérine en l’honneur de Prosper-Louis, duc d’Arenberg. Le carillon d’origine est spolié en 1794 par les troupes de la Révolution française. Un nouveau carillon est inauguré en 1911 et fondu pendant l’occupation allemande, en 1942. Le carillon actuel, composé de quarante-huit cloches, est installé en 1967.
La Grand-Place

Situé sur celle-ci, l’hôtel d’Arenberg est un bâtiment remarquable, mélange de tradition médiévale locale et de style Renaissance. Il date vraisemblablement de la seconde moitié du XVIe siècle et est acquis, en 1652, par le duc d’Arenberg, seigneur de Braine-le-Comte. Le bâtiment est loué aux magistrats de la ville en 1720 et vendu à la commune le 24 mars 1899, pour 28 000 francs, par la famille d’Arenberg. Il est utilisé comme hôtel de ville jusqu’en 1972. C
lassé en 1973, il héberge actuellement des salles de réunion. Restauré en 1905 par l’architecte Jules Charbonnelle, qui le surmonte d’un élégant clocheton et lui greffe une cage d’escalier lumineuse à l’arrière, il est ensuite ravagé par un incendie en 1914. Il subit, au fil des ans, de nombreux travaux de réfection qui lui permettent de toujours trôner fièrement sur la Grand-Place, où prend place un kiosque, également classé datant de 1895.
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La gare

Ce bâtiment néoclassique est élevé entre 1840 et 1843. Il constitue l’un des plus anciens témoins de l’architecture ferroviaire dans le pays. Ensemble de maisons Art nouveau. On observe des façades Art nouveau essentiellement dans les rues situées entre la gare et le centre-ville. Aux nos 51 à 63 de la rue Henri Neuman se situe un très bel ensemble homogène de sept maisons dessinées par l’architecte brainois Emile François entre 1903 et 1905 et classées depuis 1991. D’autres belles demeures de la même rue sont dues à un autre architecte brainois, Jules Charbonnelle. Au no 11 de la rue Neuve, on observe une façade très bien préservée signée par l’architecte Van Zelle. Les rues du Moulin et de la Station contiennent aussi quelques perles.
Le plan incliné de Ronquières

Le canal Charleroi-Bruxelles figure parmi les plus anciens du réseau des voies navigables artificielles belges. La découverte de charbon et son extraction dans les houillères des régions de Charleroi, du Centre et du Borinage ont entraîné sa construction pour faciliter le transport du précieux combustible vers les lieux de consommation, le nord du pays principalement. Le plan incliné de Ronquières est sans conteste la construction la plus spectaculaire du canal Charleroi-Bruxelles. Après de nombreuses études, c’est finalement cette solution qui est retenue pour franchir les 68 m de dénivellation séparant les versants de la Senne et de la Sambre. Le chantier débute le 15 mars 1962 et l’ouvrage est mis en service en avril 1968. Cet ouvrage d’art exceptionnel est constitué de deux bacs remplis d’eau de 91 m sur 12 m et pesant entre 5 000 et 5 700 tonnes, totalement indépendants et dans lesquels pénètrent les bateaux.
Tels de véritables baignoires sur roulettes, ils emportent les péniches sur une distance de 1 432 m séparant les niveaux bas et haut du plan incliné, permettant aux bateliers de gagner un temps considérable par rapport au franchissement de plusieurs écluses. Mais la particularité essentielle de ce principe est l’économie d’eau importante réalisée sur le canal artificiel, contrairement aux systèmes traditionnels. Sa haute tour de 150 m, véritable marqueur dans le paysage, domine fièrement le plan incliné, construit sur un pont-canal totalement artificiel. Supporté par 70 colonnes de 2 m de diamètre, il mesure 290 m de long et 59 m de large et supporte une charge d’environ 100 000 tonnes d’eau. Il sert de port d’attache aux péniches en attente du franchissement. On reste un peu sans voix à la vue de cet immense oiseau de béton aux ailes déployées.
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Le paradis des Hazard
Entre la maison qui a vu grandir Eden et Thorgan Hazard et leurs frères et le terrain du Stade Brainois, il n’y a que quelques buissons. Une haie que l’actuel capitaine des Diables rouges malmenait quotidiennement pour aller taper la balle dès qu’il fut en âge de le faire. Son premier entraîneur officiel a rapidement été convaincu que le petit Eden deviendrait grand. Le talent du joueur est évident. Lors de chaque tournoi, même face à de prestigieuses équipes venues de l’étranger, il est systématiquement désigné meilleur joueur. Jusqu’à ses 10 ans, Eden va régaler le Stade Brainois en portant les couleurs du club avant son transfert à Tubize. Ensuite, l’histoire est connue. Eden Hazard rejoint le centre de formation de Lille à 14 ans, avant ses débuts en Ligue 1 dès l’âge de 16 ans. Il porte aujourd’hui le maillot du prestigieux Real Madrid.
Pour en savoir plus
La parution du Carnet n° 161 consacré au canal Charleroi-Bruxelles marque l’aboutissement d’un ambitieux projet de publications qui a débuté il y a trois ans. Avec un rythme soutenu et régulier d’un Carnet par an, l’édition de cette trilogie permet au lecteur de découvrir tous les aspects historiques, techniques et patrimoniaux de ces voies d’eau. Si vous souhaitez acquérir ces publications, n’hésitez pas à contacter le 081 230 703 ou publication@awap.be. Elles sont également en vente dans de nombreuses librairies. Actuellement, la trilogie est en promotion : 12 € pour les trois carnets au lieu de 18 € (« Le canal de Charleroi à Bruxelles », Carnet du patrimoine 161, « Le canal du Centre à 1 370 tonnes », Carnet du patrimoine 155, et « Le canal du Centre historique », Carnet du patrimoine 141).
Organisez votre visite
L’office du tourisme de Braine-le-Comte centralise et promeut les activités de loisirs, les pôles touristiques, les sites de détente, les gîtes et les chambres d’hôtes. De nombreuses balades vous proposent de découvrir les villages, la forêt, la nature… Laissez-vous donc surprendre par cette jolie commune. Le plan incliné et ses ascenseurs panoramiques sont actuellement fermés pour les raisons sanitaires que nous connaissons. Mais de multiples parcours à pied ou à vélo passent par là, ainsi que le long du canal du Centre historique (patrimoine Unesco).
INFOS
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