Chefchaouen : La ville Instagram [PHOTOS]
La couleur bleu indigo de ses ruelles en a fait un des lieux les plus photographiés de la planète. Cette cité nichée dans les montagnes du Rif est devenue un des lieux les plus visités du Maroc. Pour le meilleur et pour le pire…
Publié le 04-11-2019 à 10h01 - Mis à jour le 04-11-2019 à 10h28
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D’après un article Paris Match France deRomain Clergeat.
Dans la ville, personne ne sait exactement quand le phénomène a commencé. Peut-être lorsque Mark Zuckerberg en 2015, présentant de nouvelles fonctionnalités sur Instagram, a posté, à la plus grande surprise des habitants, des images de Chefchaouen. Ou bien lorsque des revues prestigieuses comme Conde Nast Traveler ont commencé à l’inclure dans sa liste « des plus belles villes du monde », aux côtés de Paris, Jaïpur, Venise ou Dubrovnik. Au début, les habitants n’ont pas vraiment compris d’où sortait cette célébrité nouvelle. Pas plus que les marocains en général. Peu connaissaient la ville. Aujourd’hui, ils ont compris et en redemandent.
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Car en quelques années donc, cette ville fortifiée du XVème siècle, perchée dans les montagnes du Rif, est devenue un des endroits les plus « instagramés » de la planète. 500 000 tags annuels en moyenne (cela dit, à mettre en perspective avec New York : 70 millions de tags ou Paris : 54 millions…). La raison ? Toute simple. Ici, l’immense majorité des maisons sont peintes en bleu. Ce qui donne à la ville, un aspect unique. Pourquoi bleu au fait ? En premier lieu, car cette couleur a la particularité d’absorber les rayons du soleil et le mélange chaux- sulfate du cuivre de la peinture, possède la propriété d’éloigner les moustiques et les termites dit on là-bas. D’ordinaire, en Grèce par exemple, de nombreux villages insistent eux aussi sur la couleur azur, mais en alternance avec le blanc. A Chefchaouen, bleu c’est bleu ! Du sol au plafond. Au moins, en extérieur. Seule, Jodhpur en Inde peut lutter pour la « blue’s supremacy ».

Mais à l'évidence, les touristes préfèrent venir à Chefchaouen. Surtout les chinois, mais pas que. Eux débarquent par vague le matin, raflent la ville en photo (« mais ils n'achètent rien » se lamente un commerçant !) et repartent après avoir déjeuné dans un restaurant… chinois. Car il faut bien le dire, l'endroit est totalement défiguré par le tourisme de masse. Avec moins de monde, on sent bien que la ville et ses ruelles possèdent un charme incroyable. Mais désormais, comme Montmartre et la place du Tertre… Sur place, la performance tient en sa capacité à réussir un cliché sans personne dessus. Pas simple !

Cet afflux ravit la plupart des habitants qui voient là, et on les comprend aussi, un moyen de profiter d’une manne inespérée. Certains ont improvisé leur maison en « musée », d’autres ont transformé leur habitation en chambre d’hôte, et les peintres en bâtiment sont devenus stars locales et guides touristiques. Car la peinture est refaite chaque année pour en conserver l’éclat « Instagram ». Bref, le business marche bien à Chefchaoeun. Tant mieux. D’autant que dans cette région du Nord marocain, hormis les mois d’Eté, il n’y a pas un chat en hiver. Maintenant, si ! Des troupeaux même. Au point, que certains locaux, fatigués de ce flux, ont cru bon de se lancer dans une campagne pour revenir au… blanc. Initiative morte née. Même ceux qui n’y sont jamais encore venu, ont participé à une contre campagne : « # Chefchaouen le bleu te convient ». L’affaire est réglée. Et Chefchaouen et ses petites ruelles bleu indigo va continuer à accueillir davantage de monde. Dommage pour ceux qui arrivent trop tard. Déjà.
Où séjourner pour profiter de la région ?
Depuis quelques années, le Roi du Maroc a décidé de pousser le développement de la région du Nord, notamment la baie de Tamouda, à 2h de Tanger. Et il montre l’exemple. En venant passer ses étés à quelques centaines de mètre de cet établissement, ouvert en 2016. Deux palais côte à côte en quelque sorte. Un, royal. Et l’autre, asiatique dans sa signature, Banyan Tree, mais totalement fondu dans l’atmosphère de la région. A commencer, de par son architecture. Imposante, face à la mer, mais où le mariage subtil entre influences andalouses et design mauresque, ne laisse place à aucun doute. On est bien au Maroc, son charme raffiné et ses détails esthétiques recherchés.
Sur 26 ha, comme le concept Banyan Tree le veut, 92 villas sont réparties au milieu d’un jardin précis. Venant en deux tailles, 200 et 400m2, ce sont des lieux de vie dont on pourrait ne pas sortir si on se laissait aller à la nonchalance, et à la « facilité » de sa piscine privée où, entouré de 4 hauts murs, on n’a besoin de pas grand-chose d’autre. Le silence du lieu étant compris dans le prix. On aurait toutefois tort de ne pas musarder plus avant. Et notamment de ne pas se promener au bord de cette immense plage. Pas forcément pour se baigner, l’eau y est un peu fraiche, mais pour avoir une vue de recul sur l’ensemble des lieux. Et cette architecture blanche, épurée et géométrique.
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Sur la droite, un des 3 restaurants s’impose à l’œil. Et au palais. Celui de la bouche. Une cuisine à base de poisson et de fruits de mer, variée et sûre, a tôt fait de nous en convaincre. Ajouté à cela, un service digne d’un palace. Le soir, on pourra tenter sans retenue le Saffron, l’emblème gastronomique de la marque (le premier a ouvert à Phuket en 1995). Si l’on est un peu surpris, presque réticent à l’idée d’un restaurant thaïlandais non loin des montagnes de l’Atlas, on se laisse emporter par la farandole de plats aussi subtils qu’astucieusement épicés.
Banyan Tree, la chaine d’hôtels de Singapour, est réputée pour la qualité de son spa et des soins qu’elle y prodigue. Un bâtiment entier lui est dédié. Avec tout ce qu’on est en droit d’attendre pour un parcours de bien-être. Et une particularité magique : une expérience Rainforest. Près de la piscine, dans ce qui ressemble à une vaste douche, on circule dans le sens des aiguilles d’une montre, sous une pluie d’eau dont l’intensité et la température varient. Du tropical au plus froid, mais moins longtemps. Le tout accompagné d’une musique qui vous incite à recommencer ce parcours plusieurs fois, et à tourner, encore une fois, et une fois…
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