Histoire belge : la "Jamais Contente", première voiture électrique made in Belgium en 1899

Tout l’été, nous revenons sur un morceau d’histoire de la Belgique. Cette semaine (3/7), nous vous racontons l’histoire d’une voiture en forme de torpille qui fut l’une des attractions de l’Exposition Internationale des automobiles à Paris en 1899. La Belgique fut donc à la pointe technologique avant un siècle de silence et de domination des moteurs à explosion…

La Jamais Contente : voiture en forme de torpille qui atteindra la vitesse inouïe pour l'époque de 100km/h !
La Jamais Contente : voiture en forme de torpille qui atteindra la vitesse inouïe pour l'époque de 100km/h !

Par Laurent Depré

Camille Jenatzy. Voilà un nom qu’il faut retenir. Cet ingénieur électricien et coureur automobile belge passionné, né en 1868 à Schaerbeek, est un homme de records. Le plus connu, pour l’époque, est d’avoir atteint et dépassé la vitesse de 100km/h en avril 1899 à bord de sa «Jamais Contente» sur une route de France. Un nom qu’il a dédié à sa tendre épouse selon la légende…

Et on peut ajouter aux superlatifs qui accompagnent cet illustre nom, celui de courageux ! Car lorsque l’on observe cette boîte métallique oblongue d’un poids total d’une tonne, on se dit que lancée à cette allure, le moindre faux-pas eut envoyé Camille Jenatzy au ciel… Rien que les deux moteurs qui produisent les kilowatts nécessaires à la propulsion de l’engin affichent 250 kilos sur la balance. Pour 650 kilos du côté des batteries…

Un record qu’il doublera dix ans plus tard en propulsant un autre bolide à du… 200 km/h ! C’était à Ostende cette fois, en 1909, et à bord d’une Mercedes. Tout simplement inoui pour l’époque.

Bien entendu, au début du 20e siècle, les Etats-Unis fabriquaient déjà de nombreux modèles de voiture électrique mais celle de Camille Jentazy est le pur produit de son imagination et de ses mains. Les médias de l’époque qui se passionnaient pour ces records et le côté sportif de la démarche aussi, le surnomme «Le Diable rouge» pour sa fougue et ses cheveux couleur de feu.

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Vincenzo Florio à gauche et Camille Jenatzy dans leur Mercedes à Le Mans en juin 1906 lors du premier Grand Prix de l’Automobile Club de France (ACF), qui deviendra les 24 Heures du Mans. ©Photo by OFF / AFP
Vincenzo Florio à gauche et Camille Jenatzy dans leur Mercedes à Le Mans en juin 1906 lors du premier Grand Prix de l’Automobile Club de France (ACF), qui deviendra les 24 Heures du Mans. Photo by OFF / AFP

Une entreprise familiale lucrative

Les parents de Camille Jenatzy ont créé une manufacture de transformation du caoutchou à la fin du 19e siècle. Cette matière première provenait en masse des colonies belges. Nous étions en plein essor de l’automobile à l’époque. Et forcément qui dit auromobile dit pneus. En plus de sa passion pour la vitesse, il remportera de prestigieuses courses comme la coupe Gordon-Bernett en 1903. Il devra également reprendre l’entreprise fleurissante de son père au décès de ce dernier.

Malheureusement, Camille Jentazy ne vivra pas une tranquille vieillesse et disparaîtra assez rapidement à l'âge précoce de 44 ans. En effet, l'intrépide pilote sera la victime accidentelle de ce que l'on apelle un 'incident de chasse'. Le coup de fusil involontaire d'un ami le tue sur son domaine d'Habay-la-Neuve en décembre 1913. Un drame qui ira juqu'à trouver un écho dans le New York Times sous le titre Famous Belgian «Red Devil» Auto Race Kille in Hunting Accident

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