Des robots… au revenu universel ?
La nouvelle révolution industrielle
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- Publié le 02-02-2017 à 09h22
- Mis à jour le 02-03-2017 à 07h20
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Selon certains experts, les robots pourraient faire disparaître 30 à 85% des emplois dans les années à venir. Selon d’autres experts, la révolution industrielle qui débute va créer plus d’emplois qu’elle va en détruire. Personne n’a de certitude…
Ce qui est certain c’est que les robots seront de plus en plus nombreux que cela aura des conséquences considérables sur notre société. La commission des Affaires juridiques du Parlement européen a cherché à anticiper ce que pourrait être notre nouvelle vie avec ces machines toujours plus précises et intelligentes. Notamment par la voix de leur rapporteuse, la Luxembourgeoise Mady Delvaux, ces parlementaires insistent sur l’urgence d’élaborer de nouvelles règles juridiques et éthiques. Ils nous invitent en fait à un grand débat de société. Parmi bien d’autres pistes de réflexions, ils évoquent la future « personnalité juridique » des robots ! Et la création d’un éventuel revenu universel, lequel verrait le jour dans l’hypothèse d’une chute massive du volume d’emploi et serait financé par une taxation des robots.
A lire, ce jeudi 2 février, dans l’édition papier de Paris Match, l’interview de Mady Delvaux.
Comme dans un roman futuriste… Mais c’est la réalité
« Considérant que, de la créature de Frankenstein imaginée par Mary Shelley au mythe antique de Pygmalion, en passant par le golem de Prague et le robot de Karel Capek (inventeur du terme), les humains ont de tous temps rêvé de construire des machines intelligentes, le plus souvent des androïdes à figure humaine ; considérant que, maintenant que l'humanité se trouve à l'aube d'une ère où les robots, les algorithmes intelligents, les androïdes et les autres formes d'intelligence artificielle, de plus en plus sophistiqués, semblent être sur le point de déclencher une nouvelle révolution industrielle qui touchera très probablement toutes les couches de la société, il est d'une importance capitale pour le législateur d'examiner toutes les conséquences d'une telle révolution. »
Ces phrases ne sont pas sorties d’un roman futuriste mais d’une proposition de résolution rédigée par des parlementaires européens. Pas n’importe lesquels : les membres de la commission des Affaires juridiques, des femmes et hommes politiques bien renseignés car, deux ans durant, ils ont étudié l’impact de la robotique sur notre société. Ils ont compris que demain, c’est déjà aujourd’hui, et ils proposent un débat politique, une réforme du droit, une grande agora planétaire et citoyenne sur ces changements radicaux qui vont impacter tous les aspects de notre vie.
A terme, estiment-ils, il faudra créer une « personnalité juridique » pour des robots devenant de plus en plus autonomes. Il faudra aussi revoir complètement le monde du travail. Mais comment ? Ils n'ont pas de certitude. Selon certains experts, la robotisation pourrait déboucher à la fois sur la disparition des tâches dangereuses et pénibles et sur la création d'emplois, voire sur « une prospérité quasi illimitée ». Mais pour d'autres experts, c'est la catastrophe assurée pour les moins qualifiés, une masse de travailleurs dont une bonne partie de l'actuelle « classe moyenne », qui ne parviendraient pas à accompagner la nouvelle révolution industrielle.
Arrivera-t-on à réformer totalement l’enseignement et la formation continue pour maximaliser l’accès à l’emploi des travailleurs du futur, ou faut-il préparer un monde où l’on travaille moins, ce qui implique de taxer les robots pour financer un revenu universel ? Les sujets de discussion sont nombreux et ce n’est pas pour rien qu’ils commencent à percoler, notamment dans l’actuelle campagne présidentielle en France.