Excellence belge : "Tirez-vous-les-filles : robes caméléon ou l'art de la tirette"
À partir d’une expression bien connue, Claudine Mergaerts a lancé sa marque déclinant des modèlespour tout âge à partir derobes modulables qui, grâceàdes fermetures éclair, réinventent lescouleurs et les styles.
Publié le 01-04-2023 à 10h28 - Mis à jour le 01-04-2023 à 10h39
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Comment une publicitaire confirmée en est-elle arrivée à tirer un trait sur sa carrière pour se lancer dans une nouvelle façon de s'habiller? Claudine Mergaerts a toujours eu l'imagination à fleur de peau. Elle crée comme elle respire et, à ce titre, a été longtemps le chouchou d'une agence de communication du groupe Havas. Mais après avoir raflé de beaux prix, notamment avec ses campagnes pour Perrier, elle s'est dit qu'il était temps de refermer le livre pour repartir… d'une page blanche. « Tout a commencé par une lubie. J'avais envie d'une robe un peu spéciale et j'ai mis ma maman, couturière, au défi de la réaliser. Elle s'obstinait à penser qu'un tel concept, avec autant de fermetures à glissière, était impossible à assembler. Finalement, ce fut une sacrée réussite, au point que mes amies et mon entourage croyaient y voir la griffe d'un grand couturier. »

C'est ainsi que naît une nouvelle styliste. Grâce à son ami Ferni Febres, Claudine approfondit ses connaissances dans les ateliers parisiens, puis suit des cours de patronage et, en 2015, se lance dans l'aventure en ouvrant son atelier à Uccle. Par malheur, les attentats frappent Bruxelles l'année suivante. Les militaires patrouillent dans les rues et la population ne pense plus vraiment à la manière de s'habiller. Mais la créatrice tient bon et, peu à peu, on commence à voir ses robes dans plusieurs magasins multimarques de la ville. « Je voulais exploiter mon idée de petite robe trapèze dont on puisse ôter les manches en été et explorer toutes les possibilités grâce à des zips, ce qui permet de changer de style, de couleur ou de matière en un tour de main. » Elle fait le calcul: une robe représente seizevariations possibles, deux robes en offrent 256, « l'idéal quand on veut voyager léger ou tout simplement consommer moins ».
De son point de vue, ses robes caméléon ont un autre avantage: elles sont 100% belges et bruxelloises, avec un atelier à Uccle et des « tirettes » provenant d’Anderlecht. Car ces fermetures éclair, on l’a compris, constituent le fer de lance d’une collection multiforme qui peut se concevoir à la demande et sur mesure. Son module de base, de la taille XS à la taille L, s’adapte à toutes les morphologies et tous les âges.

Claudine Mergaerts: « Je voulais exploiter mon idée de petite robe trapèze dont on puisse ôter les manches en été et explorer toutes les possibilités grâce à des zips, ce qui permet de changer de style, de couleur ou de matière en un tour de main. »
Actuellement, la marque Tirez-vous-les-filles a élu domicile dans quelques boutiques triées sur le volet: à Bruxelles chez Ramon et Valy, à Liège chez Fifi Brin d'acier, et à Honnelles, près de Dour, dans la boutique Mon truc en plus. Mais il est toujours possible de passer commande à l'atelier, Vieux Chemin à Uccle, moyennant un délai d'attente et un certain investissement. « Si l'on veut de la fast fashion, ce n'est pas la bonne adresse! » précise Claudine, qui s'est également lancée dans la création de bijoux assortis ou non à ses créations textiles: des manchettes réalisées à partir de chutes choisies avec soin, tant au niveau des grains, des couleurs et des matières que des incrustations, avec des cuirs brillants aux teintes vives, des cuirs bruts avec une touche de fantaisie, des chaînes plus rock'n'roll, des strass, des cuirs de saumon aux couleurs étonnantes, et toujours des fermetures éclair comme marque de fabrique, en fine touche ou en surlignage.
Tout récemment, une ligne plus vintage s’y est ajoutée, avec des imbrications d’éléments glanés dans les greniers ou sur les marchés. Là aussi, il s’agit à chaque fois de pièces uniques qui permettent à la créatrice de proposer des prix plus abordables, car leur réalisation est évidemment moins complexe que celle d’une robe.

Toujours titillée par sa fibre artistique, Claudine Mergaerts entend poursuivre dans cette ligne. « Je ne suis pas vraiment une adepte des réseaux sociaux », ajoute-t-elle, considérant qu'il y a ceux qui aiment faire et d'autres qui aiment parler. « Je fais plutôt partie de la première catégorie. » Côté projets, elle ne serait pas contre l'idée de développer ses activités du côté de la Flandre, mais « il faudrait alors que je prenne mon bâton de pèlerin et ma valise pour effectuer les démarches ». Aux personnes intéressées de se manifester car, elle en est convaincue, on consommera à l'avenir autrement et sa formule à fermetures éclair, qui permet de changer de robe comme de chemise, pourrait emporter l'adhésion d'un public de plus en plus sensibilisé à l'environnement.