Pierre Davis, premier créateur transgenre de la Fashion Week
Originaire de Los Angeles, le créateur Pierre Davis a fait ses débuts lundi à New York avec sa marque No Sesso, devenant le premier styliste transgenre à présenter une collection lors de la Fashion Week.
- Publié le 05-02-2019 à 11h42
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Depuis quelques années, des mannequins transgenres défilent régulièrement lors de la semaine new-yorkaise, jusque chez Calvin Klein, qui avait choisi en septembre 2017 une lycéenne trans de 16 ans. En septembre dernier, la maison Marco Marco est allée plus loin avec une distribution entièrement trans pour son podium.
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Cette fois, c’était au tour de Pierre Davis de bousculer encore un peu plus les codes de la Fashion Week avec son statut de styliste et créateur transgenre. Le puissant syndicat américain de la mode (CFDA), qui a fait de la diversité son cheval de bataille depuis plusieurs saisons, l’avait même mis en avant à quelques jours de la semaine de la mode, qui a débuté lundi pour les hommes et se tournera jeudi vers les femmes.

Pierre Davis a ainsi amené à New York l'esprit de sa maison No Sesso, très communautaire, qui veut aller au-delà d'une simple ligne de vêtements. Né avec les attributs d'un homme, devenu femme, le jeune créateur veut amener «les gens à réaliser que tout ne tourne pas seulement autour de l'esthétique et du commerce», a-t-il expliqué dans une interview au CFDA.
Avoir une chance quelle que soit son identité
«Il est aussi question d'humanité», dit-il, de s'assurer que «les personnes de toute identité aient droit à une chance, quelle que soit cette identité». Pierre Davis ne renie pas ce label trans, a-t-il expliqué à l'AFP, mais «veut surtout montrer (leur) travail», lequel s'inscrit dans la veine de la maison new-yorkaise de Shayne Oliver, Hood By Air, aujourd'hui mise en sommeil.


Pour sa collection Chapter 2 (plus de saisons, uniquement des chapitres), No Sesso a rêvé d’un grand vestiaire unique, où se mélangeraient les attributs classiques des deux sexes. Des vestes noires strictes qui deviennent des jupes, des robes de cocktail qui mutent, tout se porte, pourvu qu’on ait l’assurance, dont ne manquaient pas les mannequins du défilé, qu’ils ou elles soient longilignes ou rondes.
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C'est l'esprit «Glamazon» qu'a voulu faire souffler No Sesso sur cette collection, dit Pierre Davis, «l'idée de défier la gravité, de réussir quelque chose même quand il semble qu'il n'y ait pas moyen». Cette grande penderie partagée par tous mélange aussi le formalisme de la tenue de travail avec le sportswear, aboutissant à une veste de jogging à épaulettes.
Grâce à ce premier passage à New York, dit Pierre Davis, «le monde peut voir No Sesso et l'univers que nous créons».
Avec Belga