Halima Aden, mannequin voilée et symbole de la diversité

Alors que les campagnes de pub n’ont jamais autant célébré la diversité, une mannequin voilée, originaire du Soudan, devient la reine des podiums. Elle symbolise un renouveau des codes de la mode.

Halima Aden (à droite sur la photo) porte son hijab lors des défilés.
Halima Aden (à droite sur la photo) porte son hijab lors des défilés. ©2017 Getty Images

D'un camp de l'ONU au Kenya aux spotlights des plus prestigieux podiums, le parcours d'Halima Aden à de quoi fasciner. Cette jeune soudanaise de 19 ans, qui a migré aux États-Unis à l'âge de 7 ans, est sur toute les lèvres de la sphère mode ces derniers temps. Son côté incontournable, elle le doit à sa beauté, bien sûr, mais aussi au hijab qu'elle porte avec fierté sur un shooting comme à la ville.

Premier coup d’éclat dans le Minnesota

Pour Halima Aden, le succès commence avec le concours de beauté Miss USA Minnesota, à la fin de l'année 2016. Elle marque les esprits quand elle défile avec son voile et en burkini lors de la sacro-sainte session en maillot de bain. « Je ne pensais pas vraiment au mannequinat, je voulais juste participer à un concours de beauté parce que je voulais partager un message positif à propos des femmes musulmanes. Pendant longtemps, je me suis sentie faussement représentée. Même en grandissant, je n'avais aucun modèle, je ne connaissais aucun mannequin portant le hijab, ou même de personnalité dans les médias à laquelle je pouvais m'identifier », déclarait-elle alors au magazine People.

2017, l’année Halima Aden

Il n’en fallait pas plus pour qu’elle tape dans l’œil des plus grandes écuries du mannequinat. C’est l’agence IGM Models qui obtient le contrat au nez et à la barbe de tous. IGM représente déjà Kate Moss et Gisele Bünchen, arguments de poids (plume). Les portes de la mode lui sont grandes ouvertes, Fashion Week de New York, défilé pour Kanye West et pour Nike ou encore collaboration avec Rihanna pour sa marque de maquillage… tout le monde se l’arrache.

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«Halima a une personnalité tellement forte que cela transparaît sur le podium. Elle apparaît comme une femme intelligente, assurée, ambitieuse, courageuse même quand elle ne fait que marcher», a déclaré Ian Griffiths, le directeur artistique de Max Mara, à son propos». Sa présence sur la couverture de Vogue, honneur suprême, entérine définitivement le fait que 2017 est l'année Halima Aden.

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La mode intègre (un peu plus) la notion de diversité

Halima Aden semble consciente de son statut particulier dans les hautes sphères de la mode. Être noire, musulmane, voilée et mannequin, cela a bien quelque chose d'inédit du côté des catwalks. «Je vais pouvoir être un exemple. Je vais pouvoir incarner le changement que je veux pour les autres jeunes femmes musulmanes, et pour les femmes en général, leur montrer qu'il ne faut jamais changer et rester fidèle à soi-même», a-t-elle expliqué peu après sa signature avec IGM Models. Si la mode a encore des efforts à faire en matière de diversité, 2017 est peut-être l'année des grands changements.

Un rapport publié par The Fashion Spot va dans ce sens. En comparant 187 campagnes publicitaires des collections d'automne, le site a remarqué que 30,4% d'entre elles mettent en scène des femmes de couleur. Si la parité est encore un mirage, l'amélioration est indéniable. Les campagnes du printemps affichaient elles une part de 24,5%. Adwoa Aboah, mannequin noire et activiste, est l'autre figure de proue de ce soubresaut. Les marques entretiendront-elles cette dynamique ou alors s'agit-il d'un énième effet de mode? Réponse avec les campagnes de pub des collections hivernales…

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