N'ayez pas peur du stress, maîtrisez-le !
À tous ceux qui sont de nature anxieuse, angoissée. À tous les flippés, les stressés de service, les inquiets, les frileux, les défaitistes, les paranos… Rassurez-vous, votre anxiété peut vous offrir de belles surprises. À une condition : que vous appreniez à la maîtriser. La formule magique ? Transformez votre stress en excitation.
Publié le 13-01-2017 à 10h28 - Mis à jour le 19-06-2017 à 21h41
:focal(1291x973:1301x963)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/WG6UWANUNZFVPGOBYAEAPEPTQ4.jpg)
Jean est un bon gars. Entreprenant, créatif, il respire la joie de vivre et semble toujours prêt à prendre des initiatives. Son problème :la confiance en soi et le self-control.
Aujourd’hui, il a rendez-vous pour un entretien d’embauche.Un poste très important, selon les dires. Dans l’ascenseur qui le monte au 8e étage de l’immeuble, il panique. Son cœur palpite, sa respiration s’accélère, ses poumons s’agitent en même temps que son estomac vacille. Les gouttes de sueur dégoulinent sur ses pommettesrougies et moites. La dernière fois qu’il s’est senti aussi mal, il a tenté de se calmer avec des mots tels que «relax», «calme-toi» ou encore «ça va bien se passer». En vain.
Lire aussi :«La charge mentale» ou le syndrome des femmes épuisées de penser à tout, tout le temps
Cette fois-ci, il décide de procéder autrement. Desa bouche asséchée par les émotions, il marmonne discrètement : «Je suis exalté». Soudain, «chimiraculeusement», la sensation d'anxiété se transforme en un sentiment d'excitation. Paul se sent subitement énergique etdéterminé à réussir sonentretien d'embauche. Deux heures plus tard, il a le job. Il se sent comme un héros.
Anxiété ou excitation, du pareil au même
Ceci n’est pas une fictionmais de la science, pure et dure. Une sciencedes émotions basée sur le fait que les symptômes physiques – tels que les palpitations cardiaques, les poumons qui se soulèvent, la sudation, l’estomac agité – peuvent traduire des émotions différentes comme la colère, l’anxiété ou… l’excitation.
C'est Ian Robertson, éminent scientifique duCenter for BrainHealth à l'Université du Texas qui le révèle dans son dernier ouvrage : «The Stress Test : How pressure can you make you stronger and sharper«. Ou comment la pression peut-elle vous rendre plus fort et plus performant. Après 30 ans de recherches sur les mécanismes du stress, il déclare dans une récente étude qu'il est possible de s'en servir pourbooster ses aptitudes.
Selon l’auteur, «la peur d’avoir peur»pousse les gens à se retrancher dans leur crainte et leur frilosité, générant ainsiun cercle vicieux. Le scientifique rappellequela maîtrise du stress est primordiale pour développer la confiance en soi et l’épanouissement personnel. Et pour ce faire, rien de tel que d’inverser le processus en transformant le cercle vicieux en un cercle vertueux.
Émotions malléables
Si les mêmes symptômes physiques peuvent traduire différentes émotions (tristesse, peur, colère, excitation, …) alors comment savoir ce que l’on ressent réellement ? Et comment donc maîtriser son anxiété ? La réponse est simple : le contexte.
Lire aussi :Souffrance au travail : un mauvais patron serait pire pour la santé que le tabagisme passif
Selon l’étude de Robertson, il est possible de transformer le stress en une source d’énergie positive et stimulante. Comment ? En interprétant différemment les symptômes et extrairenos émotions de leur contexte.Quand on est en colère, lecœur s’emballe, on respire plus rapidement, le teint rougit, la peau devient moite. Tout comme quand on a la frousse on qu’on est sexuellement excité. En d’autres termes, les mêmes effets d’adrénaline surviennent pour des émotions totalement différentes. La solution résiderait donc dans le fait d’interpréter autrementles symptômes que l’on ressent.
Mieux interpréter les symptômes du stress
Si l’on commenceà rougir lorsque l’on prendla parole en public, il suffit de s’imaginer excité (dans le sens positif du terme) plutôt quepaniqué. Dans une situation susceptible de nous rendre nerveux, on peut choisir d’adopter deux états d’esprit: la menaceou le challenge, explique Robertson.
Se positionner dans une optique de challenge, c'est donc interpréter sonstresscomme une opportunité de réussite plutôt que d'échec.
La menace va concentrer votre esprit sur les aspects négatifs de la situation (le risque de vous ridiculiser, par exemple) tandis que le challenge vousorientera vers les versants positifs (impressionner, faire du bon travail).
Les trois mots magiques
Dans son étude, Ian Robertson a démontré quese dire «je suis calme» pour atténuer les sensations d'anxiété ne servait à rien. Que du contraire. Le calme et l'anxiété étant deux sentiments diamétralement opposés, contrer l'un avec l'autre s'avérerait inutile.
Je ne suis pas calme, je suis exalté !
Lire aussi :Hand spinners : enfants accros, la folie des toupies agace les professeurs
En revanche, prononcer les mots – même mentalement – : «je suis exalté» aurait un effet bien plusstimulant. Le sentiment d'excitation étant similaire ausentiment d'anxiété, il serait plus facile de passer d'un état à l'autre. Ses expériences indiquent qu'en prononçant ces trois mots magiques, on se sent non seulement plus confiant mais aussi plus performant et ce dans toutes les disciplines. Ce stimulusbiochimiquepourraitainsibooster vos performances en maths, en chant, en prise de parole en public ou même en équitation !
Cette preuve scientifique démontrequ’il suffit de programmer notre cerveau sur le bon mode de manièreà faire du stress un véritable allié. De quoi transformerlesmoments de panique et de solitude du quotidien en petites victoires ordinaires.