Pierre De Maere : "Je ne suis pas sexy"
Après son triomphe à l’Ancienne Belgique, Pierre de Maere se produira en concert le 22 juillet aux Francofolies de Spa et le 5 août au Ronquières Festival.
- Publié le 27-05-2023 à 18h45
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Par Christian Marchand
Paris Match. Plusieurs tubes en quelques mois, des récompenses prestigieuses dont une Victoire de la musique, des concerts sold out comme à l’Ancienne Belgique… Comment vivez-vous ces moments intenses?
Pierre de Maere. Plutôt bien (rires)! La promotion qui s’enchaîne et les performances en live, c’est très flatteur malgré le stress absolu. En direct en télévision, il faut être au top. Vous avez un retour immédiat sur investissement. Ma grande peur, c’est d’être ridicule.
Aviez-vous besoin de cette reconnaissance pour vous sécuriser?
J’en aurai toujours besoin. J’ai été aimé comme il le faut. J’ai des parents merveilleux qui ont toujours été attentifs. Même chose avec mon frère ou mes amis. Ce besoin d’amour est propre aux artistes. Je ne vais pas parler au nom de tout le monde, mais nous sommes de grands narcissiques. Quand vous exercez une profession où vous vous mettez à nu devant le monde entier, il y a toujours un besoin de reconnaissance.
Pourquoi dites-vous «j’estime être un mauvais chanteur»?
Je n’ai pas de formation, je ne viens de nulle part… J’ai fait mes armes en concert. J’y suis parfois maladroit vocalement. Certes, je suis dur avec moi-même.

Vous êtes un vrai gentil. Ça se voit et se sent. On vous sent heureux. Vous dégagez de bonnes vibrations. Mais acceptez-vous les critiques et les questions dérangeantes?
Il n’y a généralement pas de problème. Mais lorsqu’on m’attaque sur quelque chose de fragile, j’ai plus de mal.
Votre chanson «Un jour je marierai un ange» a cartonné. La tendresse des mots a fait mouche. Mais aussi la force du clip, avec le mariage de l’homme-ange. Vous avez déjà pensé à épouser un ange?
La figure de l’ange m’a séduit parce que je ne suis pas un coureur de bad boys. Ça ne m’intéresse pas. J’aime assez bien la tendresse, la pureté et la gentillesse. J’ai besoin de ça. Cette chanson me ressemble assez fort. Maintenant, je me rends compte que l’ange physique n’a très souvent rien à raconter…
Votre single «Enfant de», qui était un avant-goût savoureux de votre premier album «Regarde-moi», a touché beaucoup de monde. Vous n’avez pas reçu assez d’amour?
Si, mais j’aime bien comprendre et analyser. L’amour reste quelque chose de mystérieux, de mystique. Ça crée des choses inimaginables. Dans ce titre-là, j’explore. J’ai des parents qui s’aiment beaucoup. C’est merveilleux de voir ça. Pourquoi se sont-ils trouvés? Je l’ignore. Ils sont tellement différents! Mais c’est génial. Dans le clip, j’ai forcé le trait. J’ai été méchant avec eux, mais ils ne sont pas comme ça dans la vie. Le but est de montrer le véritable amour, quand vous parvenez à aimer pour l’autre. Les efforts et sacrifices sont alors naturels. Tout vient du cœur.
Comprenez-vous les différents stades de l’amour?
Je n’ai pas vécu de relations assez longues pour pouvoir en citer les différents stades. J’adore la période du flirt parce qu’elle est magique. Séduire et se poser des questions du genre «m’aime-t-il?» est génial. Il y a une sorte de mystère et d’incertitude. Au bout de six mois, on se rend compte de qui on a en face de nous. En musique, les erreurs sont touchantes mais en privé, une tromperie passe moins bien.
Vous aimez être sexy et bien dans votre peau?
Sexy? Pas du tout! Je ne le suis pas. C’est important quand vous avez envie de plaire et de séduire mais, dans la vie de tous les jours, je ne suis pas forcé de tomber amoureux de moi-même (rires). Et je n’ai pas besoin d’être beau gosse pour être bien dans ma peau. La simplicité est saine.
EN BELGIQUE AVANT DE SORTIR DE L’EUROPE
«Mon rêve est de progresser et d’honorer les nombreuses dates de concert qui vont m’accueillir en 2023», explique-t-il. «Et d’être fier de ce que je vais proposer. Pour l’instant, il y a du travail. Mais c’est très bien. Les textes ne sont pas mauvais. Ils me parlent. Personnellement, j’ai l’impression de m’exprimer de façon authentique à travers mes chansons. Le processus est vraiment excitant. Mon objectif était de faire l’Olympia et l’Ancienne Belgique en donnant le meilleur de moi-même, d’être fier de moi. Maintenant, il y aura des festivals en dehors de l’Europe. C’est aussi un rêve. Il y a un an, j’aurais répondu que mon but est de trouver l’amour. Aujourd’hui, plus tellement. J’ai envie de penser que je suis jeune et que je dois en profiter. Je ne vais pas me caser demain!»