Dany Boon : "Je connais des taximen heureux"

Film touchant mais aussi franchement drôle, Une belle course a reçu une magnifique ovation aux festivals d’Angoulême et de Toronto. « Ce long métrage parle du dernier voyage d’une vieille dame toute coquette et lumineuse jouée par Line Renaud », nous raconte Dany Boon.

Dany Boon durant le tournage de son dernier film Une belle course !
Dany Boon durant le tournage de son dernier film Une belle course !

Par Christian Marchand

Paris Match. Dans votre nouveau film (voir ci-dessous), vous incarnez un chauffeur de taxi. Une profession que vous auriez pu embrasser ?

Dany Boon. Non, je ne pense pas, je suis trop tête en l'air, j'aurais eu des accidents tout le temps ! Plus sérieusement, je fais attention au volant, mais rouler à longueur de journée et rester assis, ce n'est pas mon truc. Mais le métier est sympa, parce que vous rencontrez pleins de gens. Je connais des taximen heureux grâce à leur profession. Chaque client peut être une très belle découverte. Et moi, j'aime parler avec les gens. On grandit à chaque rencontre. Avant, lorsque je n'étais pas connu, j'aimais bien observer les autres. Cela me permettait d'aller vers eux, d'échanger. Lorsque la notoriété est arrivée, je me suis dit que c'était fini d'observer la société. Eh bien non, à une différence près : ce sont maintenant les gens qui viennent vers moi ! Franchement, il n'y a rien de mieux que l'amour des autres.

Dans le film, Line Renaud dit : « Chaque colère est un coup de vieux. Chaque sourire est un coup de jeune. » Qu'en pensez-vous ?

Je suis totalement d'accord avec ces vérités. Lorsque vous êtes en galère ou soucieux, vous avez souvent le visage marqué. À l'inverse, lorsque vous êtes heureux et épanoui, il est éblouissant. Line et moi, on partage la même vision du métier. Et de la vie. On avance avec beaucoup d'humilité, sans se prendre la tête, en se moquant un peu de la notoriété. Nous venons de milieux pauvres et avons connu les mêmes épreuves. J'ai grandi avec ses chansons. C'est une femme lumineuse. Une seule chose nous différencie : je ne descends pas les escaliers en robe à paillettes !

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Entre vous, vous parlez en patois ?

Ça nous arrive. Ça avait grandement surpris Muriel Robin, Claude Chirac et Michèle Laroque. Elles nous regardaient avec des grands yeux ! Nous, on se marrait. Je me souviens encore de notre première rencontre. Line m'avait envoyé un message d'amour pour mon premier Olympia, en 1994. Ça m'avait fortement touché.

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DR ©MalKO Diris

Quels sont les films pour lequel vous avez le plus de tendresse ?

Très honnêtement, celui-ci ! J'ai adoré tourner avec Line. Mais le long métrage qui m'a tiré le plus de larmes, c'est « N'oublie jamais », de Nick Cassavetes. Une œuvre extraordinaire, très émouvante. Par contre, celui qui m'a le plus effrayé reste « Evil Dead ». Dans le genre comique, mon préféré est « Le Dîner de cons ». Jacques -Villeret y est incroyable.

Que dites-vous à la jeunesse qui rêve de connaître votre parcours ?

De faire les choses par passion, sans vouloir être connu. D'être curieux de tout. De s'accrocher.

Qu'est-ce que, en privé, vous ne faites rien que pour vous ?

Je dessine et je fais du piano. J'adore ça. J'ai commencé à 18 ans.

Vous êtes souvent de passage en Belgique. Quels conseils donneriez-vous à vos amis français ?

D'aller plus souvent se balader chez les Belges et d'échanger ! À Paris, on ne se parle pas.

Qu'aimez-vous en Belgique ?

L'humour belge. La bande dessinée. Raymond Devos, François Damiens, Benoît Poelvoorde, Bouli Lanners.

Quel est le premier cliché qui vous vient à l'esprit lorsque vous entendez le mot « Belgique » ?

Forcément, les frites ! Mais j'adore surtout les croquettes de crevettes. Et mon péché mignon est la cassonade. J'aime aussi les chicons au gratin ou les tartines au fromage frais avec des radis coupés. Bon, vous me donnez faim. On va manger, là ?

« JE NE REGARDE JAMAIS MES FILMS »

«Le personnage principal sait que c’est son ultime parcours. Elle va reculer l’échéance en demandant au taximan de repasser dans les endroits qui lui sont chers. Où elle est née, où elle a grandi et vécu. Et puis, surtout, elle va raconter son histoire au chauffeur. Un taximan qui va devenir son dernier ami. Au-delà de son histoire, elle va lui nettoyer un peu l’âme. Elle va le ramener à son humanité… Line et moi, on se connaît si bien qu’on a rajouté des détails qui n’étaient pas prévus au scénario. Pour ma part, même si je suis parfois nostalgique, je n’aime pas me retourner sur le passé. D’ailleurs, je ne regarde jamais mes films. Ou alors, avec mes enfants, mais il faut vraiment une motivation autre que le simple fait de s’autoregarder ! »

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