Michel Drucker : "Mon péché mignon belge ? Les chicons !"

Sur la lancée de ses succès en Belgique, Michel Drucker présente De vous à moi le samedi 7 mars au Théâtre de Mons.

"Je sais maintenant ce que c'est que d’être tout seul face au public avec l’inquiétude chevillée au corps" nous a expliqué l'animateur préféré des Français.
"Je sais maintenant ce que c'est que d’être tout seul face au public avec l’inquiétude chevillée au corps" nous a expliqué l'animateur préféré des Français.

Paris Match. Le public belge attendait impatiemment de vous revoir sur scène. Après Seul avec vous , vous revenez avec  De vous à moi .

Michel Drucker. J'ai connu une aventure incroyable avec le premier spectacle. Je l'ai joué en France mais aussi en Belgique, à Beyrouth, en Israël et à bien d'autres endroits. A chaque fois, c'était des moments incroyables. Durant cette tournée, une personne me suivait avec une caméra. Et ce, pendant trois années ! Puis on a enregistré la toute dernière à Versailles pour la captation diffusée sur France 3. Plus de 1,3 million de personnes l'ont vue ! Déjà, pour moi, le succès du premier spectacle tenait du miracle. Je me suis lancé dans ce nouveau métier il y a cinq ans en pensant que ça ne marcherait pas. J'avais juste envie de savoir ce que ressentent ceux que j'accueille depuis des années. Je n'ai pas de partenaire pour me donner la réplique, pas de musicien, pas de supports, pas d'oreillette, pas de prompteur. Bref, je suis seul !

Vous n'aviez pas cette peur de retomber dans le même genre  ?

Il fallait que ce soit vraiment différent dans le fond et dans la forme. Dans la mise en scène, dans les lumières et dans la façon de jouer. J'ai simplement gardé Johnny Hallyday. Encore un Belge !

Et un incroyable moment à la clé : trente ans en arrière, Michel Drucker se fait interviewer par le Drucker d'aujourd'hui…

Ma fille Stéphanie, qui a fait la mise en scène, a eu l'idée de la photo où nous sommes deux. Ensuite, nous voulions reproduire l'affiche sur scène. On a beaucoup cherché… et finalement trouvé. J'allais apparaître dans un écran, mais à 35 ans. Dans un costume avec des pattes d'éléphant. Je vous avoue volontiers que ce face-à-face est troublant. Dany Boon, qui est venu me voir à Uccle, a été bluffé. J'étais très touché et heureux d'avoir son avis.

Qu'avez-vous appris en montant sur scène  ?

Ce que c'est d'être un artiste. Ce que c'est d'être tout seul face au public avec l'inquiétude chevillée au corps.

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Comme d'habitude, vous mettez les artistes belges à l'honneur…

Il m'est impensable de ne pas parler des grands talents belges. Tout a commencé avec Brel, qui était déjà célèbre. Je dirai même que c'est lui qui m'a mis en avant. Depuis, la liste est belle et longue avec Raymond Devos, Adamo, Eddy Merckx, Paul Van Himst (votre Zidane à vous), Jacky Ickx, Rik Van Looy, Eden Hazard, Benoît Poelvoorde, François Damiens, Jean-Claude Van Damme, les frères Dardenne, Maurane, Arno, Annie Cordy, Lio, Vizorek, Geluck, Stéphane De Groodt, la famille Marka avec son épouse et ses enfants Roméo Elvis et Angèle (NDLR : qu'il devrait réunir dans un « Vivement dimanche » exceptionnel). Croyez-moi, faire des émissions avec ces gens est un bonheur. J'ai commencé par un « Vivement Dimanche » avec Hergé. Le père de Tintin m'a offert une page originale du livre On a marché sur la Lune. Génial ! Je n'oublie pas non plus Roger Laboureur et Arsène Vaillant. Ni ce cycliste qui avait un avenir incroyable, Frank Vandenbroucke. Voilà, il se passe quelque chose entre eux et moi.

« On ne sait jamais qui dirige la Belgique. Ça change tout le temps et ça n’empêche pas le pays de rouler » rigole Michel Drucker. © Guillaume GAFFIOT
« On ne sait jamais qui dirige la Belgique. Ça change tout le temps et ça n’empêche pas le pays de rouler » rigole Michel Drucker. Guillaume GAFFIOT © Guillaume GAFFIOT

Qu'y a-t-il de magique chez les Belges  ?

Leur humour en béton. J'ai rarement vu un peuple ayant autant le sens de l'autodérision. Les Belges font tellement bien les choses sans jamais se prendre au sérieux. Je leur dois même l'autodérision de mon spectacle ! Je les aime aussi pour la valeur de leur amitié.

Quelle est la dernière bonne blague belge qui vous ait fait marrer  ?

En rentrant du spectacle d'Uccle, j'ai cherché désespérément une bouteille d'eau dans ma chambre d'hôtel. Rien ! Par contre, j'ai trouvé directement deux bouteilles de bière… (rires).

La Belgique ne devait-elle ne pas remporter la Coupe du monde de football  ?

Maintenant, il y a prescription : oui, les Belges auraient dû battre la France. Les Diables rouges formaient la meilleure équipe. Tout le monde vous le dira.

Votre péché mignon belge  ?

Les chicons ! Il n'y a pas photo.

Votre plat belge préféré  ?

Là, j'opte pour un moules-frites.

Votre expression belge préférée  ?

« A tantôt ».

Qu'est-ce que les Français devraient emprunter à la Belgique  ?

L'humour et l'humilité. Je n'ai jamais vu une star belge se prendre au sérieux. Je n'ai jamais vu Eddy Merckx donner des leçons à quelqu'un. Jamais vu Adamo jouer à la star alors qu'il a vendu plus de 100 millions d'albums. Jacques Brel se marrait toujours. Jean-Claude Van Damme est d'une simplicité incroyable. Nous avons tous des leçons à tirer des Belges ! Regardez même les politiques : on ne sait jamais qui dirige, chez vous. Ça change tout le temps et ça n'empêche pas le pays de rouler… (Il éclate de rire)

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L’affiche du dernier sepctacle de Michel Drucker De vous à moi. ©DR
L’affiche du dernier sepctacle de Michel Drucker De vous à moi. DR
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