Camille Lellouche : "En humour, il y a de la place pour tous les gens qui aiment les gens"
Nouvelle pépite de la jeune scène humoristique française, Camille Lellouche, débit cash et énergie débordante, a déjà un parcours étonnant.
- Publié le 18-09-2018 à 19h11
- Mis à jour le 18-10-2018 à 11h15
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Comédienne, concurrente remarquée de The Voice, elle s’essaye aux vidéos qui percutent. Son ‘seule en scène’ va sillonner les routes de Bruxelles et de Wallonie tout au long de la saison.
Paris Match. C'est rare qu'une artiste se produise autant de dates, sur la durée, dans notre pays.
Camille Lellouche. J'adore la Belgique et je crois qu'elle m'aime bien. Depuis mes premières vidéos sur le Net, il y a toujours eu beaucoup de Belges pour me suivre. Alors maintenant, je fais une tournée mondiale en Belgique !
Faut-il aimer beaucoup les femmes pour les épingler comme vous le faites ?
Il faut avant tout beaucoup aimer l'humain. Je croque des personnages qui peuvent faire écho chez une majorité de spectateurs: une mère, une voisine… Je pars toujours de personnes réelles, je force plus ou moins le trait de façon à les incarner au mieux, en veillant à ce que ce soit juste une incarnation et jamais de la moquerie.
Cinéma, chanson, vidéo… Vos diverses expériences ont-elles considérablement nourri l'humoriste que vous êtes devenue sur scène ?
Il est vrai que The Voice a été un solide enseignement et m'a énormément appris pour me sentir à l'aise, maîtriser mon trac, affronter le public. Je ne me suis jamais posé de questions sur la voie à suivre, j'ai toujours fait mes choix en fonction de mes envies. Faire de la musique, chanter, jouer, rire, pleurer… En me disant «On verra si ça plaît au public» mais en m'interdisant de penser à l'échec.
La scène humoristique, en France comme en Belgique, est de plus en plus riche et diverse. Y a-t-il de la place pour tout le monde ?
Il y a de la place pour tous les gens qui aiment les gens. Si tu fais ce métier juste pour le succès, oublie ! Jouer répond à un besoin viscéral de s'exprimer mais on le fait toujours pour le public, pour le rendre heureux.

L'humour a-t-il toujours été votre arme de séduction, ou de conviction ?
En fait non, c'est la musique qui me passionnait. Écrire des chansons me permettait d'évacuer ce que je ressentais, la parole ce n'était pas mon truc. J'ai joué du piano très jeune à 6 ans. L'humour est venu plus tard. Mais je ne pensais pas en faire mon métier, une galère à la fois suffisait ! Par la suite, je me suis dit qu'il n'y avait pas de nana qui mêlait tout dans un même spectacle, genre Gad Elmaleh. Alors je chante autant que je fais marrer.
Adaptez-vous votre spectacle selon les endroits où vous jouez ?
Non mais je laisse une part à l'improvisation car je joue énormément avec les spectateurs. Ces moments de happening où je leur parle peuvent partir dans tous les sens, je ne sais jamais ce que la soirée me réserve. De toute façon, j'adore observer les gens, me mettre dans un café et écouter les conversations, capter des situations, scruter pour saisir les moindres détails. D'ailleurs, il vaut mieux qu'on ne me remarque pas car on m'envoie direct chez le psy.
Quel regard portez-vous sur la femme de 2018 ?
La femme est libre : de porter ce qu'elle veut, de dire ce qu'elle veut. Comme un homme. On ne s'offusque pas d'un humoriste qui dit des gros mots sur scène. Moi c'est pareil ! Il n'y a aucune raison d'adoucir à tout prix l'image de la femme, d'arrondir les angles. Moi je n'arrondis rien du tout !
Le 22 septembre au Centre Culturel de Tubize, le 23 septembre au Théâtre Royal de Namur, le 28 au Théâtre Royal de Mons, le 21 octobre au Théâtre du Trocadéro à Liège, le 27 janvier au Centre Marius Staquet à Mouscron et le 21 mars au Centre Culturel d’Uccle.