L'interrogatoire : De l'autre côté des barreaux avec l'humoriste Pablo Andres

De l'autre côté des barreaux avec l'humoriste Pablo Andres

Elisabeth Debourse
Sur scène, Pablo Andres enfile les costumes comme des secondes peaux.
Sur scène, Pablo Andres enfile les costumes comme des secondes peaux.

Moustache frétillante, mais sans le képi, l’humoriste belge Pablo Andres se soumet à l’épreuve de l’interrogatoire, quelques semaines avant son baptême du feu à Forest National, devant une salle comble.

©GUILLAUME KAYACAN
©GUILLAUME KAYACAN

C'est un véritable goldentiche – un mec en or, si on préfére. Une valeur sûre en tout cas, désormais, si l'on tient compte du fait que Pablo Andres est le tout premier humoriste belge à parvenir à remplir Forest National. Tout seul, comme un grand.

Tout seul, mais avec cinq personnages au moins,du tonitruant combattant du grand banditisme nomméVerhaegen au très chaud Ramon Culo, et avec ses «copains», Alex Vizorek, Cody et Charlie Dupont – à la mise en scène. «Pour le moment, je ne réalise pas encore, parce que je suis vraiment dans le processus de création et de réalisation. Je pense que je me rendrai vraiment compte de tout ça après, mais ce qui est sûr, c'est que ça me fait super plaisir. C'est une chance énorme», lâche-t-il, rêveur.

Difficile de savoir où tout a commencé. Sur Facebook, où ses vidéos amassent les likes et les fou-rires, sur Radio Contact, où il officie tous les matins, fidèle au poste, ou carrément sur les bancs de l'école, où on imagine le clown Pablose faire sermonner en néerlandais par une mère d'origine mexicaine et un père belge une fois.

guillement

De manière historique, il n'y a pas de raison de se prendre la tête. Nous, tout le monde nous est passé dessus, donc on a l'habitude.

Sa marque de fabrique, elle, est une évidence. Comme un accent brusseleir, impossible à cacher. C'est l'humour belge, qui va piocher au vogelpik dans les expressions les plus savoureuses du terroir pour habiller des sketches noir, jaune, rouge. «On est un si petit pays que je pense qu'on se fout plus facilement de notre propre gueule. De manière historique, il n'y a pas de raison de se prendre la tête. Nous, tout le monde nous est passé dessus, donc on a l'habitude. Je pense c'est une qualité, parce que pour pouvoir rire, il faut savoir ne pas se prendre au sérieux. C'est ça, on ne se prend pas au sérieux, mais ça ne nous empêche pas de faire les choses sérieusement», explique-t-il, donnant du grain à moudre à ceux qui aiment associer « le Belge »à l'auto-dérision.

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Lui-même ne se fait pas spécialement rire. En revanche, sur scène comme derrière son micro, il s'amuse beaucoup. «Mon plaisir est surtout dans le fait de le partager. C'est là qu'on se marre !»

Mais derrière la marrade se cache un indéniable boulot. De ceux des petites heures à écrire des sketches, à répéter à voix haute, avec pour seul auditoire un canapé ou un embouteillage sur l'autoroute. Un travail qui l'emmènera, peut-être, au cinéma ou à Paris, où il avait tenté sa chance auparavant, sans beau succès.«Ce qui est sûr, c'est que j'ai envie de continuer à apprendre, à évoluer, me mettre des challenges», confie-t-il. Allez, alles geven, potverdekke !

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