L'agence Magnum a 75 ans : une expo présente le travail de douze de ses femmes
L’agence Magnum, créée par et pour les photographes, célèbre ses 75 ans. Et prouve, une fois encore, sa diversité avec une exposition faisant la part belle à douze de ses femmes membres, aux inspirations et démarches multiples. Point commun : mener un projet photographique sur le long terme.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/G2CPI2HRIJCM7PVAI722GPGI4Q.png)
- Publié le 17-09-2023 à 19h40
:focal(1995x1614:2005x1604)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/6ZF3NLQ5HZDP3NEVYCM7KHEPLI.jpg)
Chacune son langage, sa vision, son sujet. Mais toutes livrent leur regard sur l’humain, à travers le monde. Des histoires de femmes et d’hommes, de familles, de rêves d’avenir et de réalités douloureuses. Pour Andréa Holzherr, responsable des expositions internationales pour l’Agence Magnum, en photo, tout est possible.
« Aujourd’hui, la technologie aidant, nous sommes toutes et tous photographes. Dans pratiquement toutes les histoires proposées dans cette expo, les photographes ont suivi leur sujet très longtemps, pour à la fin dépasser une histoire précise et toucher à l’universel. Certaines parlent de guerre, de religion, des violences faites aux femmes, de sexualité… Elles présentent un reflet de notre société. »
La place de la femme en tant qu’artiste a considérablement évolué. Mais le regard d’une femme photographe est-il propre à son genre ? « Je crois plutôt à la singularité de l’individu. J’en ai souvent discuté avec des femmes photographes et elles préfèrent que leur travail ne soit pas considéré comme genré. Le féminin dans cette exposition réside essentiellement dans le fait qu’elles se soient toutes réunies, à leur initiative, pour présenter un espace commun pour cette exposition. Dans les années 80, il n’y avait pas énormément de femmes représentées chez nous, j’ai vu les choses changer. Je remarque que les plus jeunes prennent leur place de manière beaucoup plus naturelle, sans revendication particulière. »
Démarche artistique ou journalistique, il est difficile de trancher, les projets ici pouvant être considérés comme des reportages. « Il s’agit en effet de recueillir des témoignages, des bouts de vie, qui laisseront des traces dans nos archives. Art et photoreportage font partie de l’ADN de l’agence et se mêlent étroitement. Nous ne faisons pas la différence. Martin Parr fut le premier à marcher sur ce fil ténu, multipliant photos, livres, expos, parutions dans les magazines… Il a bousculé les codes dans le monde de la photographie. »
Close Enough - 12 women photographers of Magnum
« Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’étiez pas assez proches » a déclaré Robert Cappa, illustre co-fondateur de Magnum. Alors, approchez de celles de :
- Bieke Depoorter, jeune Belge qui, durant six ans, est allée à la rencontre des Egyptiens. Pour ensuite leur donner la parole en leur demandant leur ressenti.
- Alessandra Sanguinetti, photographe américaine qui suit depuis 24 ans deux sœurs en Argentine.
- de Nanna Heitmann, germano-russe, livrant ses photos édifiantes depuis le Donbass, sous l’œil omniprésent du KGB.
Et de toutes les autres, au Nigeria, en Inde, aux USA…
Rising Circles
Impossible de ne pas signaler l’autre exposition, du photographe Georges Rousse, qui décline le cercle en une succession de photos magnifiques inspirées par les lieux et les structures, au gré de ses voyages.
Les deux expositions se déroulent jusqu’au 16 décembre, à Hangar, à Bruxelles. https://www.hangar.art/