Les photos de 100 vulves retournent le Royaume-Uni

Ce projet photo a pour objectif de briser les tabous autour de la sexualité féminine. « Le vagin des femmes est caché et mystérieux » explique Laura Dodsworth.

Laura Dodsworth a photographié 100 vulves différentes pour son nouveau projet.
Laura Dodsworth a photographié 100 vulves différentes pour son nouveau projet.

La photographe britannique, Laura Dodsworth, a décidé de briser les tabous avec son nouveau projet. Womanhood (ce qui signifie être à l’âge adulte pour une femme) regroupe les photographies de 100 vulves différentes. Ce nouveau livre photo sortira le 21 février prochain.

Couverture du livre photo «Womanhood» de Laura Dodsworth. © Site Laura Dodsworth
Couverture du livre photo « Womanhood » de Laura Dodsworth. Site Laura Dodsworth

« Je sais que les gens trouverons les photos assez choquantes, mais c'est un élément crucial de mon propos » a-t-elle déclaré au journal britannique The Independent.

Womanhood est le troisième volet de sa série « Bare Reality » (réalité dénudée) où elle examine les parties intimes de différentes personnes. Le premier numéro se consacrait aux poitrines de 100 femmes, accompagnées de leurs histoires. Dans son deuxième numéro, Laura Dodsworth se focalisait sur les pénis, dans un projet appelé « Manhood ». À chaque fois, elle souhaite montrer la diversité des corps humain en interviewant et photographiant des personnes de différents âges, tailles, identités de genre et ethnies.

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« La différence entre ce projet et ceux que j'ai fait par le passé, c'est qu'au contraire des seins et des pénis, qui sont extérieurs, les vulves sont cachées et mystérieuses », explique-t-elle. « Si vous êtes une femme hétérosexuelle, vous ne les voyez pas. Et si vous essayez de trouver des images sur internet, vous les verrez seulement dans un contexte pornographique. »

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Il y a tellement de honte autour du corps des femmes.

Son objectif, c'est avant tout d'informer et de montrer les vulves de manière non sexuelle. Selon elle, la sexualité féminine est considérée comme un tabou dans la société, et elle souhaite combattre cette idée. « J'utilise un tabou physique pour ouvrir une conversation sur les tabous sociaux et émotionnels » confie-t-elle à The Independent. « Il y a tellement de honte autour du corps des femmes, la façon dont elles sont surveillées et décrites dans les médias, et cela atteint son apogée quand il s'agit de la vulve. »

Laura Dodsworth en pleine séance photo. © Channel 4
Laura Dodsworth en pleine séance photo. Channel 4

Vaincre le manque d’information

Au delà du tabou, c'est surtout un manque d'information qui est inquiétant selon Laura Dodsworth. D'après une récente étude, 60% des femmes ne savent pas identifier la vulve sur un diagramme anatomique. La vulve, souvent confondue avec le vagin, désigne l'ensemble « des organes génitaux externes de la femme » selon le dictionnaire Larousse. Le vagin, en revanche, est un conduit « qui s'étend de l'utérus à la vulve chez la femme ».

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La photographe britannique s'est rendu compte de cette cette confusion lors de ses entretiens. « L'un des problèmes récurrents était que beaucoup d'entre elles ne savaient pas quel mot utiliser pour décrire leurs organes génitaux » explique-t-elle. « Faire le projet a ouvert une discussion très pertinente et intéressante sur la façon dont nous discutons de l'anatomie féminine. »

Ce soir, un documentaire racontant les histoires de ces femmes sera diffusé sur Channel 4 en Grande-Bretagne afin d'aborder ce sujet tabou à heure de grande écoute. Le documentaire, intitulé 100 vagins, utilise ce terme afin de mieux interpeller le public qui est plus habitué à ce mot, plutôt qu'à celui de « vulves ». Une des femmes interviewée dans le documentaire raconte les mutilations génitales dont elle a été victime. La photographe explique avoir été très marquée par cette histoire et raconte que « les mutilations génitales féminines sont la violence la plus brutale qui puisse être infligée à la vulve d'une femme ». Elle conclue en disant « chaque femme dans la pièce pleurait ».

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