Sortie du nouvel album de Loïc Nottet : “Je voulais me réinventer”

Le chanteur est de retour avec un nouvel album, son troisième. “Addictocrate” est le plus abouti, le plus introspectif aussi.

Charles Van Dievort
Loïc Nottet sort son nouvel album “Addictocrate” est le plus abouti, le plus introspectif aussi.
Loïc Nottet sort son nouvel album “Addictocrate”. ©DR

Avec Addictocrate, Loïc Nottet s’affirme plus que jamais. Ce troisième album est de loin le plus abouti, tant musicalement que sur le plan des textes. Par moments, il y a du Stromae dans les 13 titres qui composent le disque, notamment dans le flow de la voix du chanteur.

Un effet renforcé par le fait que tout est en français. “Quand j’ai su que j’allais n’utiliser que le français, je voulais une écriture ni trop simpliste ni compliquée, mais tout de même poétique et romancée. Chez Stromae, je trouve qu’il y a un bon équilibre. Chez Christine and the Queens, il y a plus un vrai côté littéraire, une poésie parfois difficile à cerner”, explique-t-il.

L’inspiration venue du Maestro – inconsciemment ou non – se sent dès la première chanson. Le morceau commence comme une ballade au piano avant de virer musique urbaine lourde et tendue. Le ton est donné : ce disque est aussi sombre que lumineux. “J’avais envie de déstabiliser les gens, qu’ils prennent quelque chose dans la gueule. Je voulais un album rempli de contrastes. Et me réinventer aussi.”

“Chacun de mes projets est un gros travail d’introspection, poursuit-il. Ici, c’est peut-être beaucoup plus profond. J’ai exploré plein de choses qui m’attristent, me mécontentent, me rendent heureux aussi. Ce faisant, on découvre des choses qui peuvent faire peur mais aussi d’autres qui te font plaisir. Moi, je préfère voir la vérité en face même si elle fait mal que d’être de ceux qui ne creusent pas par peur de ce qu’ils pourraient découvrir. Oui, j’ai connu des jours, des nuits et des semaines très sombres à cause de ça. Mais cela me permet d’être devant vous et de parler d’un album dont je suis très fier.” Dépression ? “Non, répond-il. Il y a juste que je suis quelqu’un d’extrême. Avec moi, les choses ne sont jamais grises mais noire ou blanche.”

Avec le faiseur de tubes de Damso et Hamza

Loïc Nottet voit Addictocrate comme une renaissance, une opportunité de revenir à ses racines : la danse et le français, tout en explorant de nouvelles contrées. “Je voulais arriver avec une nouvelle couleur vocale, plus dans les graves”, explique-t-il. C’est réussi, ça se ressent également dès la première écoute. “À chaque nouveau projet, je veux me mettre en danger artistiquement, pour que les gens se demandent ce que je vais faire ensuite. Je n’ai pas envie de tomber dans la routine du piano-voix.”

”Addictocrate, c’est l’album dont je suis le plus fier, confie-t-il. J’ai tout composé avec Mathieu Frings, le musicien qui m’accompagne sur scène. Puis, j’ai voulu aller plus loin. Je voulais une vraie influence urbaine. Mais je ne suis pas un rappeur ou issu de cet univers. Il fallait donc aller chercher des gars qui maîtrisent ça.”

Loïc Nottet.
Loïc Nottet. ©DR

Son choix s’est porté sur Prinzly, l’homme derrière les hits de Damso, Hamza, Disiz, mais aussi La Fouine, Diam’s et Amel Bent, et l’ingé son Jules Fradet. “Ça en jette et ça a apporté quelque chose”, insiste-t-il. Et le tout a été mis en boîte dans les studios ICP à Bruxelles, un endroit que Loïc Nottet appelle désormais “la maison”. Normal, il le fréquente depuis ses 18 ans et s’y sent comme chez lui.

Le Belge de 27 ans livre aussi une curiosité sur ce disque : un instrumental au piano et au violoncelle. On est loin des formats pop auxquels il nous a habitués jusqu’ici. Et ce morceau est très important à ses yeux. Il participe de cette idée de renaissance à laquelle il tient beaucoup sur ce projet.

Elle lui inspire la période historique si foisonnante en matière d’arts, mais aussi l’opéra, le théâtre, la danse et les balais, lui qui est passé par la danse classique alors qu’il n’aimait pas ça. “Tout ça m’a forgé, fait-il remarquer. Ça m’a ouvert sur une culture qui n’était pas la mienne. Aujourd’hui, j’écoute beaucoup plus de B.O. de films que de musique pop. Si j’ai mis ce morceau instrumental, c’est pour que les gens se rappellent ce qu’il y a à la base de la musique, à savoir les instruments. Le violoncelle, ça me bouleverse. J’ai hésité à mettre des paroles sur ce morceau mais c’était tellement beau comme ça que j’ai renoncé.”

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