Mentissa : Une délicatesse de fer
La déferlante Mentissa est arrivée en 2021. Depuis sa finale à The Voice France, la jeune Belge a multiplié les scènes et les succès, sous l’aile de son ancien coach Vianney. Son premier album « La Vingtaine » exprime finement les doutes et les fulgurances d’une jeunesse ivre de rêves.
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Publié le 14-05-2023 à 14h30
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« Si ma vie a basculé le 6 février 2021 lors de mon audition à The Voice, j’avais déjà commencé les concours et les télécrochets à 14 ans (avec une victoire à The Voice Kids Belgique). J’ai donc un apprentissage qui me semble long et qui a pourtant filé à toute vitesse. J’ai essuyé pas mal de refus, jusqu’à me faire douter de mon talent. Mais toutes ces embûches m’ont apporté une force telle que je ne m’excuse pas d’être là. Chaque fois que je chante, je me dois d’être au rendez-vous. En fait, j’ai conscience qu’il faut être au rendez-vous de sa vie, toujours. »
Débit rapide et enjoué, tellement représentatif de sa génération, Mentissa raconte qu’elle n’était pas sûre d’elle et ne l’est toujours pas pleinement. « Une expression anglaise résume bien la situation : « Fake it until you make it », « Fais semblant jusqu’à ce que ça marche ». Le principe est d’avancer et d’engendrer une énergie qui démontre sa confiance en soi. Or, si vous saviez tout ce que j’ai dans la tête… »
« La vingtaine c’est devenir une jeune femme tout en restant un pied dans l’enfance »
Héroïne de mère en fille
Si on connaît le soutien précieux qu’est celui de Vianney, son premier regard bienveillant fut celui de sa maman. « Elle a été ma première fan quand je chantais dans ma chambre, en prenant d’emblée un rôle de coach. Avec le recul, je ne la remercierai jamais assez, elle est mon moteur aujourd’hui. Je fais aussi tout cela pour elle, par respect pour tout le travail qu’elle abat afin que mes frères et moi ne manquions de rien. J’ai envie d’être une héroïne pour cette maman super-héros. »
La chanson « Petits princes » met aussi en lumière le lien à sa famille. « Je suis la sœur aînée de deux frères de 18 et 8 ans. J’aime le grand pour sa gentillesse et son écoute, quant au petit, c’est mon bébé d’amour. J’aurai beau avoir tout le succès du monde, je ne peux être heureuse si mes proches ne le sont pas. »
L’album se nomme « La Vingtaine », alors comment supporter les alertes répétant que nous vivons une époque particulièrement difficile ? « Il ne faut pas se le cacher, ma génération est assez dépressive. Heureusement que l’on parle davantage de la santé mentale et que les jeunes n’aient plus honte de l’aborder. Pour ma part, je cherche à maîtriser mes émotions pour arriver à un juste équilibre. La vingtaine c’est devenir une jeune femme tout en restant un pied dans l’enfance, confrontée à sa complexité. Les amours, les amitiés, perdues et nouvelles, l’exposition sur les réseaux sociaux, le rapport au corps, tout est assez compliqué. »
Mentissa, autrice-compositrice, a adopté un style sobre et chic, à l’image de sa musique. « Il y a deux ans, je n’étais pas bien dans ma peau, alors rien de tel qu’un costume noir et des couleurs sobres pour vous cacher, il n’y a pas de fashion faux pas. Mais là, je casse la tête à mon label pour évoluer. Croyez-moi, pour les festivals, je vais sortir les couleurs ! J’ai envie de me montrer plus solaire. »
Le titre « Paris-Bruxelles » clôt son album, clin d’œil à ses aller-retours. « Par la force des choses, je me sens bien dans les deux villes. J’étais tellement sollicitée à Paris qu’il était nécessaire que je m’y crée un petit cocon. Mais Bruxelles reste ma maison. »
Mentissa a aussi participé au volume Héritage Goldman ». « Un projet très classe où j’ai retrouvé des amis de The Voice. Et une jolie collaboration avec Michael Jones, un gars si généreux. »
Album : Mentissa, La Vingtaine, PIAS
Concerts : Le 9 juillet au Baudet’stival à Bertrix, le 22 aux Francofolies de Spa, le 25 août aux Solidarités à Namur, le 14 octobre au Théâtre Royal à Mons et le 16 novembre au Cirque Royal à Bruxelles.