Matteo (Chinese Man) sort un album solo qui envoutera les fans de jazz et de hip-hop
Le DJ présente son nouvel album Matteo & Bro, fait avec quatre musiciens de formation jazz. Une carrière solo certes, mais Matteo reste toujours très bien entouré.
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- Publié le 29-06-2022 à 17h16
- Mis à jour le 29-06-2022 à 17h34
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Si tout le monde le connaît comme co-fondateur du groupe Chinese Man, Matteo s'est également lancé dans un projet solo en parallèle. L'occasion pour lui d'explorer d'autres horizons et alimenter son univers musical. Dans son nouvel album Matteo & Bro, le DJ et producteur s'est entouré de quatre musiciens pour offrir une musique mêlant à la fois le swing du jazz et les beats du hip-hop. Un album énergique, moderne, et profond qui s'écoute sans modération. Rencontre avec Matteo.
Pourquoi vous être lancé dans ce projet solo, en parallèle de Chinese Man ?
J’ai toujours continué à faire de la musique de mon côté. J’avais envie d’expérimenter après mon premier album un processus un peu différent au niveau de la création. Avec Chinese Man, j’ai appris à faire de la musique à partir de «samples» (que l’on répète en boucle) et démarrer le projet à partir de ça. Là, j’avais envie de composer des mélodies et les proposer à des musiciens; proposer des influences ou des inspirations pour essayer de co-écrire. Après, il y a une liberté qui peut être vertigineuse, car quand tu travailles avec des musiciens, tu peux quasiment tout faire.
C’est quoi qui vous plaît le plus dans cette aventure solo ?
Ce que je préfère, ce n'est pas forcément travailler en solo ou travailler avec Chinese Man, mais ce sont les différentes opportunités que ça offre. Il y a une part de liberté dans le travail solo, mais il y a aussi une part de doute plus puissant car tu es tout seul. Je peux avoir des interrogations et des questionnements avec Chinese Man, mais c'est différent car il y a un consensus et on fait confiance aux autres.
Quand on est seul, ça permet aussi d'affirmer ses idées, et j'avais besoin de ça. Ça permet d'alimenter un univers qui est encore plus intéressant, après, quand on partage des choses avec Chinese.
Les techniciens n'avaient pas envie de nous aider parce qu'ils disaient qu'on ne faisait pas de la musique
Est-ce que c’est plus gratifiant une fois que l’on sort un album, quand on est seul?
C'est différent… C'est gratifiant dans le sens où c'est un accomplissement personnel. Ça donne une forme de légitimité qu'on cherche parfois dans la musique, en se demandant si ce que l'on fait est bien et a un sens.
Mais encore une fois, la musique c'est rarement tout seul. Je suis content et fier que le projet prenne cette forme-là, car s'il n'y a pas mes amis de Chinese autour de moi, qui me font des retours et m'encouragent, s'il n'y a pas les musiciens, les chanteurs et chanteuses avec qui je travaille, tout ça perd un peu de sens. C'est gratifiant de voir ce beau projet finalisé.
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Pour revenir à vos débuts, est-ce que ça a été difficile de trouver sa place en tant que DJ dans la scène musicale ?
On a fait partie des groupes où, quand on arrivait sur scène à certains endroits, les techniciens n'avaient pas forcément envie de nous aider parce qu'ils disaient que ce n'était pas de la musique! Il a fallu nourrir et construire un vrai univers – ce qu'on a pu faire grâce à Chinese Man et grâce à tous les talents qu'il y avait autour de nous. Parce que dès le premier live, on n'avait pas juste envie de se mettre derrière des platines et envoyer du son. On a voulu orchestrer, mettre de la vidéo… On voulait présenter différemment la musique électronique qui est parfois un peu chiante à regarder.
Maintenant, les gens sont plus sensibles à la musique électronique sur scène, grâce aux vidéos et aux réseaux sociaux, mais c'est quand même assez récent.
Votre album Matteo & Bro est un mélange entre musique électronique et jazz. C’est un style musical que vous aimez particulièrement?
Je ne suis pas spécialement fan de jazz, mais je suis curieux et j’écoute plein de choses. J’ai une sensibilité pour le jazz, mais pas plus que pour un autre courant. Mais j’ai adoré travailler avec des musiciens dont la formation est jazz. Très souvent j’apportais des idées, j’ajustais avec eux, et ils m’ont carrément influencé dans ma création. Après il fallait que je réoriente pour que ça ne sonne pas trop jazz non plus, et qu’on revienne à quelque chose de plus hip-hop, soul, parfois un peu funky. Et ils ont fait ça avec brio, ce sont de super musiciens.
Qu’est-ce qui vous a inspiré pour faire le clip de « Path » ?
J’ai travaillé avec Fred et Anabelle, qui sont nos vidéastes historiques avec Chinese Man. C’est beaucoup de discussions et d’échanges, c’est un travail de longue haleine parce qu’il faut créer un univers. J’avais envie de cette touche cinématographique, et que ça aille crescendo. Je le voyais comme une route, un cheminement. Quand on avance, on fait face à plein de choses, et les épreuves permettent de se déployer encore plus: on se relève, on avance, on découvre des choses. Et ce qui est génial, c’est qu’ils ont tout fait et j’ai découvert le clip d’un coup en fait. Il est sublime, original, et surtout, il est plein d’émotion.
Vous avez une chanson, « Sweet Shadows », avec la chanteuse belge Isadora. Comment s’est passé votre rencontre ?
Je cherchais une chanteuse, avec une carrière encore pas trop établie (j'aime bien dénicher des jeunes artistes). On m'a envoyé un son de Isadora et je suis tombé carrément sous le charme de sa voix: à la bonne frontière entre l'émotion et la technique, sans en faire trop non plus. Hyper beau et puissant.
Sur ce morceau, j'avais envie de traduire des choses sur le thème de l'affect, du sentiment d'empreinte que l'on peut avoir, après avoir eu une relation. Et ça a super bien matché, on s'est hyper bien compris. On a eu quelques échanges, elle a écrit, elle m'a envoyé des propositions, et on s'est rencontrés après en studio. Ça s'est fait hyper naturellement, et Isadora est une artiste qui a beaucoup de choses à raconter et à faire. Elle est super!