Les Dutronc, père et fils, en grande tournée qui passera par la Belgique
Cette série de concerts, sobrement baptisée «Dutronc & Dutronc», démarrera en avril 2022, avec notamment deux dates au Casino de Paris, un passage au Printemps de Bourges, avant d’écumer festivals d’été et salles de France, Suisse et Belgique, jusqu’au début 2023.
- Publié le 23-11-2021 à 06h04
- Mis à jour le 23-11-2021 à 09h07
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«C'est vraiment mieux que de donner rendez-vous à son fils aux Tuileries, là, c'est bien, dans toute la France (et pays limitrophes), avec des témoins bien sûr», s'amuse Jacques. Cigare aux lèvres et lunettes de soleil sur le nez, il est assis aux côtés de son fils dans le mythique studio d'enregistrement parisien Ferber.
«Peut-être que les pensées n'étaient pas vraiment déclarées», ajoute-t-il d'une jolie formule pour dire qu'un tel projet n'était pas posé sur la table depuis de nombreuses années, comme on pourrait naïvement le penser. Ce sera une première. Thomas avait parfois rejoint le temps de quelques titres son père, comme en 2017, pour la tournée des «Vieilles Canailles» avec Johnny et Eddy Mitchell, dernier passage de Dutronc senior sous les projecteurs.
Ce qui «a été déclencheur», comme le résume le fils c'est que lui et son père reprennent ensemble «Le petit jardin». Un classique de Jacques, pour la réédition enrichie de «Frenchy», l'album à succès de Thomas. «Je suis très content que ça se fasse maintenant, avant je n'aurais pas été prêt», confie le fils de Françoise Hardy.
Les deux artistes sont en train de choisir quelles chansons, puisées dans le répertoire de l'un et l'autre, ils vont interpréter ensemble ou à tour de rôle.
Des pistes apparaissent. «On réfléchit à trois ambiances, le côté rock/pop-rock, le côté jazzy pour +Le petit jardin+ ou +J'aime les filles+, ou pour des trucs à moi, +Comme un manouche sans guitare+, par exemple, et le côté folk pour L'opportuniste, il y a des équilibres à trouver», détaille Thomas, 48 ans.
«Papa, bouche-toi les oreilles: dans l'histoire du rock français, mon père a fait des choses tellement magnifiques», souffle le fils, tandis que son géniteur, en forme (78 ans), sourit derrière ses volutes de fumée.
«J'adore le son des années 60-70, mieux vaut partir du cliché que d'y arriver. Pour +Paris s'éveille+, on met les tambourins de l'époque, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de riff d'aujourd'hui» amorce Thomas. Le but, synthétise Jacques, est d'arriver à un version revisitée qui reste «intemporelle».
Thomas songe aussi à «instaurer des moments intimistes» durant le spectacle, car ils viennent juste de jouer «sur le canapé» du studio «Le petit jardin» et «Gentleman cambrioleur».
Pour la scénographie, Thomas confie: «Je joue avec un (décor) de bar depuis des années, j'aurais du mal à me passer de bar (rires)». «Un bar, je ne peux pas dire l'inverse (rires), quoique je ne bois plus depuis cinq ans, mais s'il y a bar, il n'y aura sûrement pas de Beaujolais nouveau, sinon on ferme (rires)», plaisante Jacques.
Avec Dutronc senior de retour dans les murs de Ferber, souvenirs et anecdotes fusent. «Tous les soirs au bar, il y avait ce type qui préparait des tromblons comme ça (des joints, ndlr), de la taille de France-Soir, les gens étaient dans un état… (rires), tout était formidable (rires) et tous les soirs on voyait des antennes gigantesques sortir de la maison d'en face et on a su que c'était la DST (rires)». «C'était pas le KGB plutôt ?», pouffe Thomas. Renseignements pris, c'était une caserne voisine de la DGSE. Leur tournée commune, est, elle, déjà dans les radars.