L’album à redécouvrir : Quand Depeche Mode revenait plus fort que jamais avec Playing the Angel
Après des années difficiles pour Dave Gahan et le reste du groupe, Depeche Mode confirme qu’ils sont un groupe indémodable. Retour sur le succès de l’album Playing the Angel, qui a donné un second souffle au groupe en 2005.
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- Publié le 26-06-2021 à 12h25
- Mis à jour le 03-02-2022 à 14h43
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Formés il y a maintenant plus de 40 ans, Depeche Mode a toujours autant de succès. Une célébrité pourtant discrète, comparée à des U2 ou des Rolling Stones, que des fans commentent affectueusement en disant: «Depeche Mode, the most famous non famous band in the world».
Cette musique rock, pop, profonde, sombre, rythmée par les synthés et sublimée par la voix du charismatique Dave Gahan, a rapidement conquis le monde entier. Symbole de la scène New Wave britannique, Depeche Mode se fait connaître avec des tubes comme «Just Can’t Get Enough» (1981), «People Are People» (1984), «Personal Jesus» (1989), ou encore et surtout: «Enjoy the Silence» (1990).
Après des débuts tonitruants, le groupe britannique porté par Dave Gahan a pourtant traversé beaucoup d'épreuves. Le fait que le groupe n'ait pas implosé relève presque du miracle. Pour comprendre l'importance de l'album Playing the Angel dans la carrière du groupe, retour en arrière.

La descente aux enfers
Alors au plus haut de leur gloire, le leader du groupe Dave Gahan se brule petit à petit les ailes. Les années 90 seront une véritable descente aux enfers pour lui, devenant totalement dépendant à la drogue et à l'alcool, s'enfonçant dans l'autodestruction. Les quatre membres se retrouvent en 1992 pour l'enregistrement de l'album Songs of Faith and Devotion, mais le groupe est déjà au bord de l'implosion. Dave est totalement incontrôlable, en permanence sous les effets de l'héroïne. La situation s'empire, et Dave perd même la garde de son fils Jack. Après une overdose, Dave ira une première fois en cure de désintoxication. Et pour ne rien aider, son ami Alan Wilder (claviste) quitte le groupe quelques mois plus tard en 1995. Après deux tentatives de suicide, Dave Gahan décide d'aller en cure de désintoxication pour ne plus faire souffrir les gens qu'il aime (selon ses propos), et principalement son fils.
Il arrête totalement la drogue, et retrouve finalement la garde de son fils. Il reprendra également contact avec Jennifer Sklias (qui deviendra son épouse en 1999), et qui l’aidera à se défaire de ses vieux démons. Dave remonte la pente et écrit des chansons, mais elles sont refusées par Martin Lee Gore qui est le principal auteur-compositeur du groupe.
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Une renaissance et un retour aux sources
Depeche Mode trouve une deuxième vie en 2005, avec l'enregistrement de Playing the Angel. Cette fois-ci, Dave Gahan écrit trois morceaux qui seront sur l'album: «Suffer Well», «Nothing's Impossible» et «I Want It All». «Suffer Well» sera le premier single de l'opus et symbolisera véritablement ce renouveau pour le chanteur, et de ce fait, de Depeche Mode. Dave explique que ce titre lui est venu quand il était dans cette période sombre de sa vie, et qu'un homme lui a dit «Suffer Well». Il explique ne pas avoir compris sur le moment, mais l'avoir interprété par la suite en se disant: «si tu souffres suffisamment, tu peux passer à autre chose ensuite». Dans le clip, on voit justement Dave Gahan totalement sombrer. Alors qu'il se dirige vers le paradis (où l'on peut voir sa femme Jennifer déguisée en ange), des voitures manquent de le renverser, alors il fait demi-tour. Il rentre dans un club, commence à boire, et ses tatouages apparaissent. Il passe ensuite devant une vitrine de magasin de mariage où l'on peut voir Martin Lee Gore et Andrew Fletcher. Il commence à dépérir et meurt sous une couche de neige (les amateurs de cinéma apprécieront les petites références à Shining). À la fin, Dave part finalement avec sa femme Jennifer (habillée normalement cette fois-ci), laissant derrière lui son passé. Un titre et un clip forts qui marquent un retour en force pour le groupe.
Depeche Mode revient à des sonorités très industrielles (comme sur «A Pain That I'm Used To» ou «The Sinner in Me»), ce qui rappelle à leurs fans la musique de leurs débuts. L'album est sombre et aborde des sujets difficiles, mais comme ils le disent eux-même : «Toutes nos chansons, même les plus dépressives, contiennent de l'espoir».