Il nous quittait il y a 30 ans : 10 chansons de Serge Gainsbourg moins connues à découvrir absolument
Ce 02 mars 2021, cela fera 30 ans que la chanson française disait adieu à l’un de ses maîtres. Les grands classiques du répertoire de Serge Gainsbourg continuent de plaire à différentes générations. Retour en dix titres moins ‘mainstream’ sur l’oeuvre du poinçonneur des lilas.
- Publié le 01-03-2021 à 09h14
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Par Laurent Depré
Fin février, Paris Match annonçait que Charlotte Gainsbourg chapeautait des travaux à Paris dans le cadre de l'ouverture future d'un musée en l'honneur de l'artiste rue Verneuil. Il s'agit du dernier domicile habité par son papa Serge Gainsbourg. Rien n'a été touché depuis le décès du chanteur au tout début des années 90. Un musée Gainsbourg qui devrait voir le jour à la fin 2021. Le projet prévoit également un agrandissement des lieux.
Serge Gainsbourg, dont on fête ces jours-ci le 30e anniversaire de la commémoration du décès, a laissé une importante oeuvre musicale s'étalant des années 50 aux années 90 : chansons, albums, musiques de films, compositions pour de nombreux autres artistes… Depuis, il a très souvent été remixé ou repris et des inédits sont aussi ressortis comme récemment avec ce double enregistrement live à Radio France datant des années 50. En 2010, sortait également au cinéma le biopic Vie héroïque.
Une telle liste de chansons plus inconnues est forcément subjective et ne répond en rien à des critères objectifs. Si ce n’est la simple volonté de vous emmener dans une incroyable discographie passant du jazz au reggae…
Bonne écoute !

1958 – Du jazz dans le ravin
Cette huitième plage de l'album Du chant à la Une ! reflète bien l'ambiance très jazz de l'ensemble. Le texte, presque cinématographique, met en scène un couple qui se chamaille à bord d'un véhicule, probablement de retour d'une soirée. Un morceau de deux minutes à peine mais qui plante instantanément le décor. Un bijou !
1961 – Viva Villa
«C'est pour un fameux carnaval que s'avance cet arsenal qui a pour nom Pancho Villa…» Étonnante chanson avec ses «flûtes péruviennes» qui revient sur la vie du révolutionnaire mexicain. Elle est un peu à part sur un album qui propose aussi «La chanson de Prévert», «Les femmes, c'est du chinois» ou encore«Le sonnet d'Arvers»… Une fois en tête, il est difficile de l'oublier.
1963 – Le temps des yoyos
Gainsbourg racontera à de nombreuses reprises qu'en réponse à ceux qui lui reprochaient de se rapprocher trop des chanteurs ou chanteuses 'yéyés', il disait qu'en réalité sa veste était doublée de vison… Dans cette chanson extraite de l'album Confidentiel, on sent toujours la patte jazzy d'un Gainsbourg qui est entre deux courants, entre deux générations et trouve difficilement sa place. La mélodie et le texte sont mélancoliques. Le chanteur prend même parfois des faux airs de crooner frenchy. Les paroles ne laissent que peu de doute à la période qu'il vit à cette époque-là. Et le titre de la chanson est un gentil 'tacle' à cette génération de stars «très jeune» qui pourrait presque encore jouer aux yoyos.«Et si tout change, je n'ai pas changé….» clame-t-il.
1964 – Marabout
Impossible de ne rien prendre de cet album Gainsbourg percussions qui aura influencé tellement d'artistes parfois des décennies plus tard et qui est une météorite dans sa discographie. Le titre «Marabout» remet à la sauce Gainsbourg et sous un rythme endiablé la chanson enfantine «marabout, bout d'ficelle, selle de ch'val»,etc.. Faites l'expérience de vous réveiller avec ce morceau, il donne la niaque !
1969 – Manon
Cruelle Manon… Tragique est l'ambiance de ce titre enregistré pour l'occasion avec un orchestre symphonique. Manon est un superbe moment presque oublié de la discographie de Serge Gainsbourg. L'anecdote veut que celle-ci sera rejetée par le producteur du film Manon 1970, avec Catherine Deneuve et Samy Frey, la jugeant trop sombre. Gainsbourg en profitera pour la sortir tout de même sur l'album Jane Birkin & Serge Gainsbourg. Un pur moment de bonheur !
1973 – Titicaca
Hop, on change de décennie ! Cette chanson toute 'gainsbarienne' se trouve sur l'album Vu de l'extérieur. L'homme a fait une première crise cardiaque à 45 ans en plein enregistrement de cet opus. Il s'en sort de justesse. Le ton général de l'album est assez je m'en-foutiste et anti-conformiste… Ce qui plaira à une certaine jeunesse en réel besoin de rupture avec la chanson française qui ronronne et ennuie. L'album ne fera pourtant pas des étincelles niveau vente. En tout cas rien à voir avec le raz-de-marée de «Je t'aime moi non plus» de la fin des années 60… La pochette de l'album vaut le détour car elle singe un pêle-mêle de famille. Sauf que Gainsbourg est entouré de babouins, macaques et autres chimpanzés.
1976 – Premiers symptômes
On ne va pas se mentir, c'est sans doute l'album préféré de l'auteur de ces lignes et de bon nombre de fans aussi. L'homme à tête de chou est un album-concept, comme c'est souvent le cas à l'époque. On y retrouve les premières expériences du 'talk-over' qui seront par la suite sa marque de fabrique. Dans ce morceau choisi, avec son incroyable rythme donné par une guimbarde aussi originale que prenante, Gainsbourg parle d'enfants qui se moquent de sa 'tronche de boxeur'.
1979 – Relax baby be cool
Gainsbourg achève la décennie des seventies par un album reggae. Magistral ! Il est, en cela, un véritable précurseur bossant à l'époque en Jamaïque avec deux futures énormes stars de ce genre musical à savoir Sly & Robbie. On vous propose ici un extrait live de ce titre enregistré en 1980 au Théâtre du Palace. On vous conseille de vous replonger dans ces deux albums reggae Aux armes et caetera ainsi que Mauvaises nouvelles des étoiles !
1987 – Dispatch Box
Enregistré à New York et mixé en France, You're under arrest est l'ultime album studio enregistré par Serge Gainsbourg. L'artiste ne va pas très bien en cette seconde partie des années 80, tant physiquement que psychologiquement. Il est un peu au fond du trou. Il ravit la 'baseline' de ses fans avec des textes assez crus. La critique accueille cette dernière galette plutôt positivement aussi. Gainsbourg bouclera sa carrière par une tournée triomphale au Zénith de Paris et ailleurs en 1988. L'influence funk-rock de l'époque s'entend et se vit aussi à travers des chansons plutôt désespérées où les thèmes de l'impuissance et de la frigidité sont récurrents autour d'un homme d'un certain âge et d'une petite 'pisseuse'…
1991 – Requiem pour un con (Remix 91)
On boucle ce listing de dix titres par un vieux morceau ressorti début 1991 et remixé pour l’occasion. Gainsbourg meurt d’une crise cardiaque au début du mois de mars 1991, laissant des milliers de ‘petits gars’ tristes et orphelins !