Le trompettiste Ibrahim Maalouf prêt à mettre fin à sa carrière musicale ?
Le virtuose franco-libanais a fait une révélation au public du festival Beauregard, après un curieux incident impliquant sa trompette.
Publié le 10-07-2017 à 19h01
:focal(1495x1005:1505x995)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/JQPDSCQX4FDGBAWZXABQMTWXSU.jpg)
«Ce soir, l'anneau qui nous liait ma trompette et moi, a cedé…»C'est ainsi que commence la petite histoire qu'Ibrahim Maalouf partage sur sa page Facebook, après un concert intense au festival normand Beauregard. La suite est une tranche de vie, une décision intime lâchée à mi-mots, une prise de conscience face à un évident signe du destin.
«En 1988, en prenant mon tout premier cours de trompette avec mon père Nassim, il avait arraché cet anneau à ma trompette et je me souviens avoir intensément pleuré. J'avais l'impression qu'il avait amputé l'instrument que j'allais commencer à utiliser. Comme s'il m'avait privé d'une forme de liberté», raconte le trompettiste franco-libanais. En réalité, son père voulait protéger les lèvres du jeune garçon d'alors. «Sans l'anneau, il est quasiment impossible de se faire mal en appuyant sur les lèvres»,explique-t-il. «Plus tard, en grandissant, j'ai pris mon envol, et j'ai joué sur d'autres trompettes. Toutes avaient un anneau».

29 ans plus tard, ce soir-là à Beauregard, alors qu'il se lance dans une furieuse interprétation de l'un de ses morceaux, le trompettiste sent que quelque chose cloche. «Je sens un poids inhabituel sur mon poignet droit. La trompette m'échappe une demi-seconde, juste le temps de la rattraper in extremis. Je vois au loin l'anneau rouler sereinement sur le sol jusqu'aux pieds du synthé. Je termine le morceau en dansant de tout mon coeur, mais quelque chose a changé. Je le sens».
Pour Ibrahim Maalouf, c'est sûr, c'est un signe. Deux jours plus tôt, de passage à New York, il avait pris une «décision importante». Porté par l'incident, il prend alors le micro et s'adresse au public. «J'ai partagé avec vous mon petit secret, mes larmes ont coulé aussi, mais de bonheur. Ce soir, l'anneau qui nous liait ma trompette et moi a cedé. C'est un signe. À 40 ans, c'est à dire dans quatre ans, si la vie m'offre cette chance inouïe, je reprendrai ma liberté», conclut-il, mystérieux.
Lire aussi >Le trompettiste Ibrahim Maalouf soupçonné « d’atteinte sexuelle » sur une jeune musicienne
La clef de l'énigme, c'est le public du festival qui la détient. «Durant le concert, il a expliqué qu'il arrêterait de jouer de la trompette dans quatre ans. Ce qui m'étonne, c'est qu'il voie cet instrument comme un fardeau qui l'emprisonne, impression qu'il ne donne pas du tout en live», révèle une internaute présente au concert. Une autre ajoute : «Instant magique chargé d'émotion et de rêve… Le public est resté à fredonner dans la nuit étoilée après l'extinction des lumières, c'était très, très fort, j'en avais les larmes aux yeux».
Quatre ans ? Une deadline réaliste après la préparationd'un nouvel album, qui ferait suite ausuccès impressionnant de sonRed & Black Light, et une tournée mondiale. Le post cachotier ne dit pas encore si le compositeur a bien décidé d'arrêter sa carrière, la pratique de la trompette ou la musique, purement et simplement. Mais Ibrahim Maalouf, plutôt expansif sur les réseaux sociaux, ne devrait pas tarder à souffler la vérité.