Marie Drucker : "Je suis féministe par nature, conviction et éducation"

«ELLES ont toutes une histoire» revient pour une quatrième saison un peu particulière. Cette fois-ci, la collection qui s'intéresse aux femmes d'aujourd'hui donne la parole...aux hommes et dresse le portrait de sept d'entre eux engagés au quotidien auprès des femmes. A découvrir à partir de lundi sur les antennes de France Télévisions.

Marie Drucker en 2013.
Marie Drucker en 2013. ©Vincent Isore/IP3 press

« ELLES ont toutes une histoire » revient pour une quatrième saison un peu particulière. Cette fois-ci, la collection qui s’intéresse aux femmes d’aujourd’hui donne la parole…aux hommes et dresse le portrait de sept d’entre eux engagés au quotidien auprès des femmes. À découvrir à partir de lundisur les antennes de France Télévisions.

Paris Match. C'est la première fois que« ELLES ont toutes une histoire » donne la parole à des hommes, pourquoi ce choix?

Marie Drucker.C'est formidable que les femmes parlent d'elles mais on s'est dit que ce ne serait pas mal de mettre en lumière les hommes qui s'engagent et qui s'adressent à d'autres hommes pour qu'il y ait des émules et pourquoi pas changer le regard de certains d'entre eux. Tous les hommes de cette collection sont dans l'action pour faire avancer les droits des femmes, non pas dans l'intention ou le discours.

Votre but est de montrer que le féminisme n'est pas qu'une affaire de femmes?

Exactement. L'un des hommes que nous interrogeons dit que « Le féminisme est un humanisme ». Tous ces hommes-là sont plutôt féministes par conviction ou le sont devenus par expérience. Ils ont tous dans leur histoire quelque chose qui a rendu évident leur engagement pour les droits des femmes.

En regardant ces portraits, on se rend compte que porter la voix des femmes ne rime pas forcément avec de grands discours ou de grandes actions, mais passe aussi par des gestes du quotidien accessibles à tous…

On s'est justement dit qu'il ne fallait pas prendre des cas absolument hors-normes pour que pour ce que soit universel et que ça donne envie à d'autres hommes d'agir ou du moins réfléchir. Chacun à sa mesure, dupas de sa porte, peut faire quelque chose.

N'était-ce pas non plus une manière de rendre hommage à ces hommes qui sont parfois moins visibles dans les combats féministes?

Ça nous a paru évident que ça serait fort de faire parler des hommes parce que des femmes qui s'engagent pour le féminisme, on en entend régulièrement. Les hommes que nous avons choisi sont reconnus dans ce qu'ils font, mais ne sont pas nécessairement médiatisés. Ce sont des hommes discrets, qui se battent avec leurs moyens et leurs convictions. C'était important de ne pas médiatiser des hommes qui sont déjà en pleine lumière.

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Un féminisme militant outrancier peut parfois nuire totalement à la cause des femmes.

Le mot « féministe » est parfois utilisé de manière péjorative, est-ce que la collection « ELLES ont toutes une histoire » a pour but de contrer cela?

Je n'y avais pas pensé mais ce qui est sûr, c'est que comme dans chaque combat, il y a des gens qui s'engagent et qui nuisent à la cause qu'ils veulent défendre. Sans viser personne, je trouve qu'un féminisme militant outrancier peut parfois nuire totalement à la cause des femmes et ne peut que contribuer à rendre le combat et les femmes elles-mêmes antipathiques.Donner la parole à ces hommes intelligents et modérés, c'était évidemment une manière de dire que le féminisme, ou appelez cela comme vous voulez, c'est une évidence. C'est toi, c'est moi, c'est nous et ça doit aller de soit.

Vous considérez-vous comme féministe?

Je suis totalement féministe par nature, conviction et éducation, et pas du tout dans l'outrance d'un militantisme.

Avez-vous croisé durant votre parcours une personne qui a nourri cette fibre féministe?

Pas du tout. J'ai été interpellée par ce sujet quand je suis devenue journaliste et que j'ai commencé à m'intéresser aux différents sujets de société et à notre époque. Pour moi c'est tellement évident que c'est une question qui n'a jamais été soulevée dans des discussions familiales.

Vos réalisations abordent des sujets de société forts, est-ce que vous les considérez comme vos combats personnels?

Ce qui est certain c'est que le film documentaire c'est toujours une forme d'engagement. Je passe en moyenne entre 18 mois et 2 ans sur chacun de mes films donc c'est vraiment un engagement. Je suis très éprise de liberté et c'est cela qui me meut moi et mes projets.

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