China Li (tome 4) – Hong-Kong – Paris : Une fin épique

Le pitch : Li et Chou tentent de rejoindre Zhang, mais les nationalistes ont détruit son repaire. Ils apprennent alors qu’il a trouvé refuge dans le Hubei, chez un Seigneur de guerre. Très malade, Zhang confie à Li que son fils a disparu, kidnappé par les hommes de Mao. Il se trouverait à Nankin. Li part immédiatement à sa recherche, mais Nankin tombe aux mains des Japonais qui mettent la ville à sac et commettent de terribles atrocités. Meurtrie, Li parvient à gagner Hong Kong, comme le lui avait conseillé son père, et décide de se battre pour reprendre la direction de la Bande Verte.

Notre avis : La série se termine avec ce quatrième tome riche en rebondissements. Maryse et Jean-François Charles ont effectué un incroyable travail de recherche sur la Chine des années 20 et 30, créant ainsi une toile de fond authentique qui plonge le lecteur au cœur de l’histoire. On découvre l’horreur de l’invasion japonaise en Chine, et on ne peut qu’éprouver de l’empathie pour l’héroïne. Bien qu’il puisse être un peu difficile de s’immerger dans l’histoire au début sans avoir lu les tomes précédents (notamment en raison des nombreux personnages), on s’adapte rapidement et on suit Li avec aisance. Un mélange de fiction et d’Histoire qui donne une véritable identité à cette bande dessinée.

Le métier le plus dangereux du monde : Les superhéros 2.0

Le pitch : Nous sommes dans un monde légèrement futuriste où les superhéros sont légion. Il faut dire qu’une météorite s’est écrasée sur Terre et que chaque morceau de cette météorite donne des superpouvoirs. Il suffit de toucher un de ces cailloux pour en acquérir un… qu’on gardera jusqu’à la mort. Louna et son frère Ziad rêvent, chacun de leur côté, de trouver une de ces fameuses pépites et de devenir superhéroïques !

Notre avis : Cette nouvelle série pour ado commence avec deux tomes, à lire dans l’ordre que l’on souhaite. On suit soit Louna, soit Ziad dans leurs aventures trépidantes. Le rythme est effréné, le scénario original et très contemporain. Les superhéros sont notés comme des chauffeurs Uber, et on fait plutôt appel à ceux qui ont 98 % d’avis positifs que ceux qui n’ont que 83 %. Les personnages sont attachants et drôles, sans tomber dans l’excès. Ces deux albums sont très prometteurs, et on attend la suite avec beaucoup d’impatience.

L’appel de Madame la Baronne : Un mauvais rêve

Le pitch : Une princesse-marionnette, un baronnet de bois, une “bébête” mystérieuse, une créature lunaire… et un majordome, auquel revient l’épineuse tâche de les gérer dans la grande maison de la baronne mystérieusement disparue. Une femme merveilleuse, dont l’entêtant parfum d’amour continue à flotter sur l’âme du majordome. Jusqu’au jour où une plainte – un appel – monte de la cave… Un voyage onirique et poétique signé Beaucarne et Servais.

Notre avis : Beaucarne et Servais nous ont totalement perdus dans cette bande dessinée. On nous promettait un rêve poétique, nous nous sommes plutôt retrouvés plongés dans un mauvais rêve. Cet univers absurde et fantastique génère plus d’angoisse que d’émerveillement. L’histoire manque de cohésion, et les péripéties s’enchaînent de manière désordonnée. Cette bande dessinée saura certainement séduire un public averti, fervent du style, mais elle nous a laissés sur le bord de la route, désappointés.

Mortesève – Hang & Orgue (Tome 1) : la nouvelle saga fantasy

Le Pitch : Dans un monde régulé par des créatures gigantesques et quasi divines, la découverte des propriétés de leur sang va faire basculer le fragile équilibre de la vie. Suite à la disparition soudaine de tous les habitants de son village, Avine part à la recherche de Hang, l’instrument responsable de la fertilité, pour comprendre ce qu’il s’est passé…

Notre avis : Ma foi, on se laisse facilement prendre par cette nouvelle histoire et série fantasy chez Casterman. Il y a dans Mortesève des planches vraiment magnifiques signées par le jeune Quentin Rigaud. L'auteur nous invite à un monde imaginaire florissant et riches. Les personnages sont sympas et donnent envie de les suivre dans leur périple dans une histoire bien ficelée. Bon, un monde qui se dérègle et qui est en passe de changer profondément, cela vous rappelle quelque chose probablement... On attend en tout cas le second tome avec plaisir.

Le bon père : une déchirure sans un cri

Le Pitch : Une jeune femme se souvient. De son enfance dans les années 1990, de sa sœur, son frère et surtout ce père étrange et taciturne qui dort, regarde la télévision et fume sans presque jamais dire un mot… Le lecteur découvre une vie de famille faite de non-dits et de colère, et il comprend peu à peu les discriminations subies par ce père racisé qui peine à trouver du travail.

Notre avis : Nadia Hafid nous invite à un récit intimiste tout en finesse, sincérité et dignité. Un huis clos familial avec une figure parentale qui dysfonctionne. Mais la faute incombe-t-elle uniquement à l'adulte ou à la société qui rejette une partie de sa population ? Un récit à lire entre les lignes avec ce trio de femmes qui doivent apprendre à vivre avec un père ailleurs mentalement et parfois physiquement aussi. Pas de grande scène de ménage ici mais une souffrance intériorisée et de la colère rentrée... Mention spéciale pour le découpage des pages et le côté presque géométrique des dessins. Rafraîchissant !