Jean-Louis Lahaye : “ Pas un des personnages n’est normal, ce sont tous des monstres…”

L’animateur et conteur de la Première (RTBF), Jean-Louis Lahaye, raconte La Belgique Criminelle grâce à un premier tome d’une nouvelle collection parue chez Kennes. Nous lui avons parlé crimes pour l’occasion…

Jean Louis Lahaye Presentateur RTBF
Jean Louis Lahaye Presentateur RTBF ©Stephanie Lecocq

Formidable conteur au quotidien, dans L’Heure H sur La Première, des turpitudes et méandres de l’âme humaine, Jean-Louis Lahaye préface ici dix affaires sanglantes qui ont marqué la Belgique au fil du temps. Ces histoires vraies écrites et mises en musique par la talentueuse (sans jeu de mots de mauvais goût) auteure Liliane Schraûwen vont vous faire froid dans le dos. On y croise en effet des assassins dont la créativité dépasse l’imagination et en font des monstres que nous côtoyons tous les jours…

Elles seront racontées par Jean-Louis Lahaye dans de futurs podcasts et prendront bien évidemment place dans la programmation de la RTBF radio. Elles feront également votre bonheur cet été en vacances pour vous distraire. Attention, histoires à lire la lumière allumée !

Parismatch.be. Jean-Louis, qu’est-ce qui vous plaît dans l’exercice de raconter des crimes, des meurtres… Finalement de conter le plus abject de la nature humaine !

Jean-Louis Lahaye. Ce que j’aime, c’est que cela ne se résume pas uniquement à raconter une scène de crime. Il y a toujours un contexte historique qui accompagne le récit me permettant de construire les décors. Cela va plus loin que le seul côté obscur des choses. C’est également le fait d'évoquer l’enquête qui va au fond des choses, de dévoiler une part de mystère qui entoure des faits commis par des gens qui ont franchi le pas… Surtout, c’est me dire que cela concerne absolument toutes les classes sociales sans exception. On l’a vu récemment dans l’actualité. Commettre l’irréparable tient à très peu de chose. Il n’est pas impossible que vous ou moi craquions un jour…

Est-ce que tous les crimes se ressemblent ou pour chaque crime son histoire ?

Aucun crime ne ressemble à un autre, c’est ce qui est passionnant ! Et le réservoir est loin d’être à sec. Chaque semaine, malheureusement, de nouvelles affaires se déroulent qui pourront donner éventuellement vie à une histoire racontée en podcast. Elles sont toutes fascinantes et passionnantes…

Comment expliquer l’explosion pour les podcasts, séries, livres sur les faits divers, sur les plus grands criminels, sur les affaires non élucidées, sur les serials killers… ?

En tout cas, les crimes sordides ont toujours fait les choux gras de la presse et le public se passionne depuis très longtemps. Cela suscite la peur, la fascination, de l’attirance même pour l’étrange et l’obscure… Je dirais, comme petite précision, que le public belge à sa petite spécificité en ce sens qu’il est assez exigeant en demandant plus que la simple narration du délit. Il y a également un boom important de la consommation de podcasts sur ces thématiques d’histoires criminelles chez nous et ailleurs. Avec le son, on imagine peut-être encore plus les situations terribles… Surtout, ce que je trouve vraiment intéressant, c’est que des jeunes gamins de 11-12 ans viennent me dire qu’ils se passionnent pour ce podcast.

Quel est le personnage le plus diabolique à vos yeux dans l’histoire des crimes ?

Tous les criminels présents dans le livre ont le même point commun : ils ont osé franchir la limite. Tous rassemblent les conditions les plus terribles qui les ont amenés à tuer un autre être humain. Pas un des personnages n’est normal, ce sont tous des monstres…

Vous êts-vous construit une carapace à force ou certaines histoires parviennent encore à vous troubler ?

Il y a des limites que je ne souhaite pas dépasser… Je n’aime pas plonger dans le sordide et que la description aille trop loin. Moi, je reste dans l’acceptable. Si cela va trop loin dans le dégoûtant, je fais évoluer le texte.

Sur un terrain un peu plus léger, si on prend le jeu de société de criminalité le plus connu au monde, le Cluedo, quelle arme choisiriez-vous spécifiquement ?

J’ai toujours été impressionné par le chandelier. Celui qui arrive à tuer avec cet objet, il doit fortement en vouloir à la victime pour y arriver (rires). On est dans le macabre total !

La Belgique criminelle chez Kennes.
La Belgique criminelle chez Kennes. ©DR
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