Des cases à la pelle : "Le chemisier" qui peut changer une vie

Des cases à la pelle. Tout l’été, nous vous proposons des BD à prendre à la plage, en montagne ou dans votre jardin pour passer de chouettes moments grâce aux bulles. Cette semaine, on vous fait découvrir l’histoire d’une jeune étudiante qui va voir sa vie basculer grâce à un chemisier.

"Le chemisier" de Bastien Vivès, chez Casterman.
"Le chemisier" de Bastien Vivès, chez Casterman.

Étudiante en Lettres classiques à la Sorbonne, Séverine n’est ni brillante ni médiocre. Elle coule une existence plutôt banale auxcôtés d’un compagnon qui préfère jouer aux jeux vidéos ou regarder le nouvel épisode d’une série télévisée. Après une soirée de baby-sitting, elle se voitprêter un chemisier en soie qui va mystérieusement changer sa vie.

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Le chemisierdeBastien Vivès, aux éditions Casterman, raconte le changement de vie d'une jeune étudiante, dans laquelle toutes les femmes peuvent se retrouver. Au début du récit, on découvre Séverine dans une soirée où elle ne semble pas trouver sa place. À l'université, c'est pareil. Quand elle va poser une question à la fin du cours, le professeur abrège rapidement l'entretien. Le chemisier est bien évidemment un prétexte pour montrer la prise de confiance de l'héroïne qui ose enfin dire non quand elle n'a pas envie de se rendre à une soirée avec les amis de son copain. Ce chemisier (ou l'assurance qu'a dorénavant Séverine) séduit également les hommes qu'elle croise et la jeune femme se lance dans une vie plus spontanée et aventureuse.

L’allégorie du chemisier est plutôt intéressante et habile. Bastien Vivès dresse le portrait d’une jeune femme de son temps, avec une sexualité décomplexée. Un roman graphique qui incite le lecteur à sortir de sa zone de confort et à aller chercher ce dont il a vraiment envie dans la vie. Une ode à la liberté qui raisonnera pour tous ceux qui se sentent enfermés dans leur routine quotidienne.

Petit bémol en revanche concernant certains détails dans l’histoire qui restent sans réelle explication, avec des scènes sexuelles bien souvent gratuites et sans contexte.

Mise à jour 13 décembre 2022 :Une pétition réclame l'annulation d'une exposition du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême consacrée à l'œuvre de Bastien Vivès.«Nous dénonçons la banalisation et l'apologie de l'inceste et de la pédocriminalité organisée par le dessinateur de BD Bastien Vivès à travers ses ouvrages et ses propos dangereux», écrivent les auteurs de la pétition. C'est son ouvrage Petit Paul, sorti en 2018 chez Glénat, qui fait notamment polémique.Cette bande dessinée raconte l'histoire d'un enfant doté d'un sexe énorme et qui se fait violer. Si certains parlent d'une BD «porno-bouffonne» au «caractère grotesque», d'autres fustigent uneculture du viol. Outre Petit Paul, d'autres BD de Bastien Vivès dérangent, comme Les Melons de la Colère (2011) et La Décharge Mentale (2018) qui ont aussi amené leur lot de polémique et un certain malaise.

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