Ça ne passe pas : Netflix va réécrire les livres de Roald Dahl pour les rendre plus inclusifs [VIDÉO]

La décision de réécrire les livres de Roald Dahl suscite de très nombreuses critiques.Les références au poids, à la santé mentale, à la violence, ou aux questions raciales ou de genre ont été expurgées et réécrites. Et pour beaucoup, la pilule a du mal à passer.

Une "censure absurde" pour certains
Une "censure absurde" pour certains

Le «New York Times» rapporte que de nouvelles éditions de œuvres de Roald Dahl, dont «Charlie et la chocolaterie» et «Matilda«, ont été réécrites pour être moins offensantes. Ainsi, le terme «gros» n'est plus employé pour décrire Augustis Gloop de «Charlie et la Chocolaterie«. Les «hommes-nuages» de «James et la Pêche géante» deviennent le «peuple nuage«.

Rick Behari, un porte-parole de Netflix, a déclaré que la société avait acquis la Roald Dahl Story Company, qui gère les droits d'auteur et les marques de l'auteur, et bien entendu la société américaine qui fait de l'inclusion une de ses valeurs motrices a décidé de dépieuter l'œuvre de l'écrivain britannique.Tous les changements sont «réduits et soigneusement réfléchis», a assuré un porte-parole de la Roald Dahl Story company.

Une «censure absurde»

L'effort pour rendre l'œuvre de Dahl plus inclusive a apparemment suscité de nombreuses critiques de la part de personnalités littéraires et autres. «Roald Dahl n'était pas un ange», a réagi sur Twitter l'écrivain britannique Salman Rushdie, icône de la liberté d'expression victime d'une violente agression il y a six mois, «mais c'est de la censure absurde».La patronne de PEN America Suzanne Nossel, organisation rassemblant 7.000 écrivains pour la liberté d'expression, a jugé que «l'édition sélective pour faire que les mots de la littérature se conforment à des sensibilités particulières pourrait représenter une arme nouvelle dangereuse».

Selon le Telegraph, des centaines de mots ont été modifiés ou supprimés dans au moins dix des 19 livres pour enfants de l'auteur.Philip Pullman, l'auteur de "His Dark Materials» s'étonnait de cette décision au micro de la BBC :«Il y a des millions, probablement, de ses livres en éditions d'occasion dans les bibliothèques scolaires et les salles de classe. Qu'allez-vous faire d'eux ? Tous ces mots sont encore là. Vous allez rassembler tous les livres et les rayer avec un gros stylo noir ?».Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, estime que les mots doivent être «préservés» plutôt que «retouchés«, a indiqué son porte-parole lundi lors d'un point-presse régulier.

L’idée c’est de garder l’esprit

«Lors de nouveaux tirages de livres écrits il y a des années, il n'est pas inhabituel de passer en revue le langage utilisé et de mettre à jour d'autres éléments comme la couverture et la mise en page», a affirmé le porte-parole de la Roald Dahl Company, soulignant la volonté de conserver histoire, personnages, et «l'irrévérence et l'esprit affûté du texte original«.L'auteur, incontournable dans les bibliothèques de nombreux enfants, est décédé en 1990 à l'âge de 74 ans.

Fin 2020, sa famille avait présenté des excuses pour les propos antisémites tenus par l'auteur il y a 40 ans. Le créateur de «Matilda» ou «Le Bon Gros Géant» avait notamment fait des déclarations ouvertement antisémites dans une interview au magazine britannique New Statesman en 1983, légitimant l'antisémitisme et semblant trouver des justifications aux crimes d'Hitler.

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