Mondial : Pour le New York Times, la Belgique reste une incorrigible modeste
Le New York Times croque notre pays dans un article qui décortique la drôle d’humilité du peuple belge.
- Publié le 28-06-2018 à 16h28
- Mis à jour le 28-04-2020 à 13h38
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«Qu'est-ce même qu'une Belgique qui gagne ?»La question est tout à la fois gentiment moqueuse et piège, une interrogation à laquelle aucun Belge n'a de réponse, selon le New York Times. À la veille d'un nouveau match du des Diables rouges au Mondial, le quotidien américain s'intéresse à notre petit pays, dont il dresse un portrait curieusement pertinent.
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Pour le chroniqueur (anglais) David Winner, c'est l'histoire d'un pays qui n'imagine pas une seconde gagner, dès lors que son patriotisme se résume à se dire que son identité, c'est de ne pas avoir d'identité. «Après tout, c'est une nation où il y a onze ans, le futur Premier ministre, Yves Leterme, s'est mis à chanter 'la Marseillaise', l'hymne de la France, quand on lui a demandé s'il connaissait 'La Brabançonne', celui de la Belgique», raconte l'auteur de l'article.

«L'humilité belge est enracinée dans l'histoire et la culture complexes du pays. Il est petit et joue habituellement le rôle de facilitateur », décrypte-t-il aux lecteurs Américains, non sans rappeler que la seule fois où cette grenouille de Belgique a voulu jouer au bœuf, elle s'est rendue responsable d'une colonisation «brutale ». «Nous avons toujours été ce minuscule pays presque surpris d'être indépendant», explique par ailleurs à propos de notre complexe d'infériorité l'écrivain flamand Ivo Victoria.
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Et ce, même lorsque l'équipe nationale compte dans ses rangs la «génération dorée »du football mondial. C'est que, rapporte le New York Times, les Belges sont toujours meilleurs lorsqu'ils sont persuadés d'avance d'être les perdants. Sauf qu'avec le talent actuel des Diables et l'imprévisibilité du sport, il se pourrait bien que la Belgique atteigne la finale – et qui sait, la remporte. Comment nous comporterions-nous, dans pareille situation, nous le peuple d'infatigables losers, qui le vivent si bien ? Quand certains imaginent une crise existentielle nationale, d'autres estiment que «rien ne changerait fondamentalement ». Emma Beddingron, une autrice anglaise installée à Bruxelles, voit déjà le tableau breughélien : «Le bus des vainqueurs se perdrait dans les éternels travaux bruxellois, ou quelqu'un chanterait le mauvais hymne. La Belgique ne peut pas s'empêcher de rester la Belgique, et c'est là tout son charme».