Les sports de combat se féminisent
Depuis quelques années déjà, de plus en plus de femmes viennent se défouler sur les tatamis.Envie d’adrénaline, de se défouler, apprendre à se défendre… Les raisons de s’adonner à un sport de combat sont multiples. Tour d’horizon.
- Publié le 30-04-2018 à 14h10
- Mis à jour le 30-04-2018 à 14h11
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Les sports de combat sont-ils toujours des sports d’hommes ? Si l’on en croit l’ambiance dans les dojos ou sur les ring de boxe, plus vraiment. Aujourd’hui, boxe, krav maga, self-défense et kick boxing ont la côte auprès des femmes. Et pour cause : les bienfaits des sports de combat sont nombreux. Ils permettent de se muscler, de perdre du poids, de gagner en endurance et en tonicité. Mais au-delà de ça, ils sont un excellent moyen d’évacuer le stress et les tensions, tout en dépassant constamment ses limites.
La boxe, exutoire insoupçonné
Dans les sports de combats les plus connus, on peut citer la boxe anglaise, la boxe française (ou savate) et la boxe thaï. La différence ? La première se pratique uniquement avec les poings. La deuxième utilise les poings et les pieds, mais pas les tibias, contrairement au kick boxing ou la boxe thaï, où on peut aussi se servir de ses coudes et de ses genoux.Excellents pour faire travailler le coeur, le souffle et l’endurance, ces disciplines font partie des sports d’attaque. On y apprend donc à éviter les coups mais surtout à les rendre, tout en brûlant des calories. En effet, un échauffement où s’enchaînent pompes, squat, abdominaux, course à pied, corde à sauter, etc. précède l’entraînement de boxe. En un cours d’une heure et demi, on peut facilement dépenser entre 700 et 1 000 calories.
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Loin des clichés, la boxe rêvet également une dimension psychologique importante : elle permet de déstresser, de terrasser ses frustrations, de faire ressortir certaines émotions, d'identifier ses ressources et de dépasser ses limites.«La boxe est un sport complet. C'est cardio, c'est fun et en même temps, tu perds du poids et tu te muscles. Plus besoin d'aller faire deux heures de musculation et une heure de tapis en salle : la boxe offre les trois en un», décrit Ryad Merhy, actuel numéro deux du classement mondial WBA en poids lourd-léger et professeur chez MC Boxing. D'après lui, cet aspect psychologique a participé au succès de la boxe auprès de la gent féminine. «Depuis environ trois ans, on sent vraiment une affluence de femmes dans les clubs de sport de combat. Dans mon sport (la boxe anglaise, NdlR), c'est carrément phénoménal ! Je pense que de manière générale, les femmes ne viennent pas pour faire de la compétition, contrairement aux hommes. Il s'agit plus d'extérioriser, de décharger la haine et les mauvaises énergies qu'elles ont accumulé pendant la semaine. D'ailleurs, elles frappent beaucoup plus que les hommes (rires)».

Cela ne signifie pas pour autant que le côté technique est oublié. En boxe, la précision est une règle d'or : une distraction et vous vous retrouvez KO. Ainsi, pratiquer ce sport passe avant tout par une prise de confiance en soi et une maîtrise de la technique.«Beaucoup de femmes n'aiment pas beaucoup le contact. Frapper quelqu'un d'autre ne vient pas naturellement. Ou alors ça vient mais ce n'est pas structuré. Les femmes ont plus peur de faire mal et ne savent pas trop comment s'y prendre au début, là où c'est beaucoup plus naturel chez un homme. C'est seulement après deux ou trois ans de pratique, une fois qu'elles ont pris de l'assurance, qu'elles commencent à prendre goût aux combats et à oser sortir de la zone technique»,complète Marco, professeur de boxe thaï chez Tokyo Gym et Phoenix Ada Martials Arts.
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En 2012, il a décidé de lancer des cours de boxe thaïlandaise uniquement dédiés aux femmes.. «Je ne m'explique toujours pas leur succès. C'est sûr que c'est plus amusant qu'un footing (rires) ! C'est un sport qui met de bonne humeur, qui booste la confiance en soi, qui tonifie et définit les muscles…».
Succès grandissant pour le self-défense
Par opposition aux sports de combat, on trouve les sport de défense, qui connaissent eux aussi un succès grandissant auprès des femmes. La faute au climat d'insécurité qui règne, d'après Florent, qui donne des ateliers de self-defense chaque mois chez Aspria. «La majorité de mes élèves ont déjà été victimes d'agression. Mais il y a aussi celle qui veulent apprendre les gestes qui sauvent avant que ça ne leur arrive. Malheureusement, elles savent bien qu'elles ne sont pas à l'abri», souligne-t-il, tout en rappelant qu'un seul cours ne suffit pas. Pour prévenir le danger, rien ne vaut la pratique : «il faut répéter, répéter, répéter les gestes pour qu'ils se transforment en réflexes».

Florent enseigne différents geste d'autodéfense, accessibles à tous et à toutes, en s'appuyant sur des cas concrets : attaque au couteau, étranglement, tentative d'enlèvement… Et donne quelques conseils pour éviter de devoir faire face à ce genre de situation. «Le self-défense, c'est avant tout apprendre à reconnaître et éviter le danger. Comme dirait Jean-Claude Van Damme, il faut être aware, avoir des yeux partout, observer le langage non-verbal… Ne pas avoir les yeux rivés sur son téléphone en marchant le soir.Vous éviterez de devenir une cible facile.En cas de danger, regardez avant tout les mains de votre (potentiel) agresseur. Est-ce qu'il cache chose dans son dos ? Si oui, il va probablement vous attaquer. Ensuite, essayez d'attraper son regard. Ça peut le déstabiliser. En général, un agresseur n'a pas de plan B. Si vous le surprenez dans son acte, il va soit fuir, soit s'en prendre à quelqu'un d'autre»,conseille Florent.
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Autre recommandation : regarder autour de soi et être capable de se servir de tout ce qui vous entoure. «Tout peut devenir une arme comme une protection. Une revue que j'enroule sur elle-même devient un bâton, un pull que j'enroule autour de mon bras pour devient un bouclier.Les mouvements doivent être instinctifs, efficaces et rapides. Le but en défense n'est pas de faire son Jackie Chang mais de pouvoir sortir d'une situation dangereuse le plus rapidement possible pour prendre la fuite.»
Boxer sans cogner : l’art du body combat
Plus proches du fitness, des variantes de la boxe se développent. C’est le cas du body combat, un sport particulièrement intensif créé dans les années 90 par Les Mills, leader mondial de la formation fitness. Cette discipline s’inspire de mouvements d’arts martiaux, tels que le karaté, le taekwendo et la boxe thaïlandaise.
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On y travaille surtout la ceinture abdominale et les obliques, très sollicitées par les différents mouvements de combat. Les bras et les jambes ne sont toutefois pas en reste puisqu'on alterne, toujours en rythme, coups de pieds et de poings.«Le but de ce cours est de brûler des calories (entre 400 et 500 par heure) en musique grâce à un enchaînement de combinaisons d'arts martiaux. Ce qui plaît aux femmes, c'est le côté chorégraphique et le fait qu'il n'y ait pas d'adversaire»,explique Anise, professeure de Body Combat chez Aspria.Anti-cardio s'abstenir : le cours allie endurance, puissance et vitesse et sculpte rapidement la silhouette.
