Que sait-on du « satellite » que la Corée du Nord s’apprête à lancer ?
Pyongyang a informé Tokyo d’un lancement de satellite dans les prochaines semaines
- Publié le 29-05-2023 à 15h00
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La tension monte encore entre Pyongyang et Tokyo. La Corée du Nord a dit vouloir se doter d’un « satellite espion » dans les prochaines semaines. Une annonce qui s’inscrit dans une surenchère de tests terrestres, aériens et sous-marins qui se multiplient depuis plusieurs mois.
Selon les garde-côtes japonais, une fusée devrait être lancée entre le 31 mai et le 11 juin pour mettre en orbite ce satellite. Celle-ci devrait ensuite retomber dans une zone à proximité de la mer Jaune, de la mer de Chine orientale et à l’est de l’île de Luçon aux Philippines.
Il s’agirait du premier satellite de reconnaissance militaire nord-coréen. La mise au point d’un tel dispositif figurait parmi les projets clés de Pyongyang en matière de défense dévoilés l’an dernier par Kim Jong Un, qui en a ordonné le lancement mi-avril.
Le Japon sur ses gardes
Seulement, le Japon identifie ce satellite à un missile balistique et le ministère de la Défense a réagi en ordonnant à la Force aérienne d’autodéfense d’abattre tout missile balistique dont la chute dans les eaux nationales serait confirmée.
D’ailleurs, des analystes soulignent la concomitance technologique importante entre les capacités de lancement dans l’espace et le développement de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM).
« Même s’il est décrit comme un satellite, un lancement utilisant la technologie des missiles balistiques constituerait une violation des résolutions de sécurité des Nations unies et un problème grave menaçant la sécurité des personnes », a déclaré le Premier ministre japonais, Fumio Kishida.
Des missiles intercepteurs SM-3 et des missiles de type Patriot PAC-3 seront déployés à cet effet, a précisé le ministère de la Défense.
Une tension accrue ces derniers mois
Pyongyang a intensifié ces derniers mois ses tirs de missiles, dont certains ont déclenché des systèmes d’alerte d’urgence au Japon.
Séoul et Tokyo s’efforcent depuis quelques semaines de réchauffer des relations longtemps tendues, notamment en collaborant davantage face aux menaces militaires de la Corée du Nord.
Interrogé sur d’éventuelles négociations avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, le Premier ministre nippon a néanmoins répété lundi que Tokyo était ouvert à des discussions, ajoutant qu’il souhaitait accomplir « des progrès concrets ».
Corée du Nord : des images satellites révèlent un haut niveau d'activité nucléaireL’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA a de son côté publié une déclaration du vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères semblant approuver une approche conciliante des relations avec le Japon, une position inhabituelle de la part de Pyongyang.
Si le Japon évite d’être « entravé par le passé et cherche une solution pour améliorer les relations, il n’y a aucune raison pour que la RPDC (République populaire démocratique de Corée, ndlr) et le Japon ne se rencontrent pas », selon la déclaration de Pak Sang Gil.