Le Titanic entièrement reconstitué, l’image inédite qui pourrait livrer de nouveaux secrets

Une reconstitution 3D du Titanic dévoilée cette semaine permet d’en savoir plus sur le naufrage tragique du paquebot survenu en 1912.

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Atlantic Productions/Magellan/ZUMA Press Wire Service ©© 2023 by ZUMA Press Wire Service

L’épave menace de disparaître, attaquée par la corrosion. C’est donc une image d’une grande importance qui vient d’être dévoilée par la société Atlantic Productions, publiée en collaboration avec Magellan Ltd. Pour la première fois, le Titanic est visible dans son intégralité, tel qu’il se trouve aujourd’hui à 4 000 mètres de profondeur.

Ce qui rend ce cliché unique ? D’abord, jamais aucune image n’avait montré le paquebot dans son intégralité. Ensuite, la carcasse du Titanic est vidée de son eau, laissant apparaître tous ses reliefs. BBC News explique qu’il s’agit en fait d’une représentation 3D du bateau, rendu possible grâce à 700 images photographiées sous tous les angles. Mises bout à bout les unes avec les autres, ces photos ont permis de réaliser une reproduction à l’identique, de l’épave. Celle-ci se trouve en deux parties – on le sait, le bateau s’est coupé en deux avant de couler. La proue et la poupe étant séparées d’environ 800 mètres, un immense champ de débris entoure le vaisseau brisé.

Ce minutieux travail a un but précis : découvrir la vérité sur le naufrage de celui qui était considéré comme un insubmersible paquebot. Les chercheurs travaillant sur ce drame depuis des décennies ne connaissent en réalité que les grandes lignes de ce qui s’est passé cette nuit d’avril 1912 dans l’Atlantique Nord. Grâce aux messages radio et témoignages de survivants, il a rapidement été établi que le Titanic a heurté un iceberg, provoquant la mort de plus de 1 500 personnes.

Mais à quel endroit de la coque l’iceberg a-t-il percuté le bateau, que s’est-il passé exactement ce soir-là ? « Il y a encore beaucoup de questions de base qui doivent être résolues », explique à BBC News Parks Stephenson, spécialiste du Titanic. « Nous ne savons pas vraiment de quelle façon la collision a eu lieu. Nous ne savons même pas si l’iceberg a heurté le côté du bateau, à tribord comme cela a été montré dans les films ». D’après lui, cette nouvelle image 3D est un pas non négligeable « vers l’histoire du Titanic, basée sur des preuves recherchées et plus seulement des spéculations ». Le chercheur a ajouté que l’analyse de la poupe du navire vue dans la reconstruction 3D pourrait également « révéler de quelle façon le navire a heurté le fond marin ».

L’épave en danger

Gerhard Seiffert de la société Magellan (société de cartographie des fonds marins), qui a dirigé la planification de l’expédition, a déclaré qu’il s’agissait du plus grand projet de numérisation sous-marine qu’il ait jamais entrepris. « La profondeur, près de 4 000 mètres représente un défi, et il y avait aussi des courants sur le site - et nous n’avions évidemment pas le droit de toucher à quoi que ce soit pour ne pas endommager l’épave », a-t-il expliqué. La qualité des images est telle qu’elles ont réussi à capturer des détails jusqu’alors jamais vus, tels qu’un numéro de série sur l’une des hélices.

Ces derniers mois, plusieurs expéditions ont permis de dévoiler de nouvelles images du Titanic, dont une vidéo en haute qualité filmée par le groupe OceanGate. Le temps presse pour les spécialistes. Depuis plusieurs années, les experts annoncent en effet le futur sort de l’épave du Titanic. Pourtant, lors de sa découverte en 1985 dans l’Atlantique Nord, le navire était remarquablement bien conservé à 3,8 kilomètres sous la surface de la mer. La pression et le manque de lumière avaient rendu l’épave inhospitalière à la majorité des êtres vivants, permettant une corrosion plus lente qu’habituellement. Mais aujourd’hui, sa carcasse est en danger. C’est d’abord le bois du Titanic qui a été attaqué par des organismes marins, exposant sa coque métallique.

En octobre 2020, des experts, missionnés afin de se prononcer sur une expédition visant à remonter la radio du Titanic à la surface, avaient eux aussi fait part de la « détérioration significative » du bateau notamment dans les zones au-dessus et autour de la salle Marconi, où se trouve le télégraphe.

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