Un homme interdit de don de sperme après avoir engendré 550 enfants

L’homme a été jugé par un tribunal aux Pays-Bas.

Bébé àla maternité
L'homme en question a engendré entre 550 et 600 enfants au cours des 16 dernières années. ©Unsplash

Cela fait 16 ans que Jonathan Jacob Meijer, 41 ans, réalise des dons de sperme dans des cliniques de fertilité. Son nom a été dévoilé par le New York Times dans un article publié en 2021. À l’époque, un porte-parole du ministère de la santé avait confirmé son identité.

Plus de 550 naissances concernées

Aux Pays-Bas, M. Meijer a réalisé la procédure de don dans au moins 11 cliniques différentes, selon des documents judiciaires. Chacune de ces cliniques autorise le sperme à produire 25 enfants ou à être donné à un maximum de 12 mères, comme c’est la règle aux Pays-Bas. Mais au total, le nombre d’enfants engendrés par le Néerlandais est estimé à entre 550 et 600 (soit au moins 525 de plus que la limite légale).

Dans la loi néerlandaise, les donneurs doivent “signer un accord avec leur clinique stipulant qu’ils ne donnent pas leur sperme à d’autres cliniques”, confirme Gerrit-Jan KleinJan, journaliste indépendant cité par le New York Times. “Le donneur de sperme dont vous parlez a également signé cet accord. Néanmoins, il a donné son sperme à d’autres banques”. L’homme a donc menti en disant à chaque clinique qu’il n’avait pas fait de don ailleurs et qu’il n’avait pas l’intention d’en faire à l’avenir.

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Les enfants (...) font partie d'un énorme réseau de parenté, avec des centaines de demi-frères et de demi-sœurs.

M. Meijer a été poursuivi par la Dutch Donor Child Foundation, qui représente les intérêts des enfants de donneurs, et par une mère qui a eu l’un de ces enfants. Le verdict du procès a été annoncé par le tribunal du district de La Haye en charge du dossier : l’homme est interdit de donner à nouveau des spermatozoïdes. “Tous ces parents sont maintenant confrontés au fait que les enfants de leur famille font partie d’un énorme réseau de parenté, avec des centaines de demi-frères et de demi-sœurs, qu’ils n’ont pas choisis”, a déclaré le tribunal. Selon l’Associated Press, Richard van der Zwan, l’avocat de Jonathan Jacob Meijer, a déclaré à la cour que son client voulait aider les parents qui avaient des difficultés à concevoir.

Actif aussi en Belgique

Le journal De Standaard affirme dans un de ses articles que M. Meijer a été aussi actif en Belgique. Steph Raeymaekers, de l’asbl flamande Donorkinderen, avait demandé en 2019 à l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) de mener l’enquête. Mais la confirmation est venue d’un groupe Facebook privé. Plusieurs familles y ont témoigné leur effroi face à la tromperie de M. Meijer.

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Après cette histoire, le Ministre de la santé, M. Vandenbroucke a promis “un registre central pour les donneurs de sperme à la fin de cette année”. Il s’est montré outré de constater que ce donneur ait aussi agi sur le territoire belge : “Cette histoire montre que nous devons continuer à réfléchir à ce thème et que nous devons mettre de l’ordre dans notre législation”. Mais le problème reste d’envergure internationale. En Belgique, un homme ne peut donner qu’à maximum six femmes différentes. Ce quota est différent des pays voisins. Il est donc compliqué à l’heure actuelle de contrôler spécifiquement chaque banque privée à l’étranger.

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