La majorité des livreurs de repas à vélo à Bruxelles sont sans-papiers
Une proportion importante des livreurs de repas à Bruxelles sont aujourd’hui des sans-papiers «travaillant» dans des conditions déplorables, rapporte Le Soir lundi à l’issue d’une enquête.
- Publié le 11-10-2021 à 12h14
- Mis à jour le 11-10-2021 à 15h13
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Le quotidien met en lumière un «marché» du faux compte sur les plateformes de livraison Uber Eats ou Deliveroo répondant aux lois de l’offre et de la demande. Le quotidien a interviewé plusieurs dizaines de livreurs à vélo dans les rues de la capitale ces dernières semaines – tous des jeunes hommes entre 18 et 30 ans -, qui viennent généralement d’Afrique du Nord et de l’Ouest, mais aussi d’Amérique du Sud, du Pakistan, de Syrie et d’Afghanistan. Ils ne parlent pa s toujours français, néerlandais, anglais ou espagnol. Une bonne moitié de ceux interrogés confient «ne pas avoir de papiers» et utiliser un «faux» compte Uber Eats ou Deliveroo pour subvenir à leurs besoins.
Selon Nada Ladraa, animatrice pour le Mouvement ouvrier chrétien, qui est à l'origine du mouvement bruxellois «Coursiers en lutte», «les livreurs sans papiers composent aujourd'hui la majorité de la main-d'oeuvre des plateformes à Bruxelles». Pour la chercheuse, «l'aggravation des conditions de travail et tarifaires est à l'origine du basculement opéré il y a environ deux ans, renforcé par l'épidémie de covid: plus grand monde ne veut faire ce job, restent ceux qui n'ont pas d'autres options».
Le statut ‘P2P’ ou celui de l’économie collaborative entré en vigueur en 2018 a facilité le développement du travail illégal sur les plateformes, reconnait le cabinet du ministre de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne (PS). Le ministre prévoit une révision de cette loi d’ici à la fin de l’année et a organisé à cet effet une consultation populaire en ligne.
Avec Belga