Les étudiants face au Covid : "Il m'arrive de pleurer parce que je n'en peux plus"
Depuis le premier confinement du 17 mars 2020, les étudiants ont quitté les auditoires pour poursuivre leur cursus à la maison. Après des mois sans pouvoir revoir les murs de leur établissement scolaire, ils demandent à ne pas être laissé de côté.
- Publié le 11-02-2021 à 09h40
- Mis à jour le 11-02-2021 à 11h43
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Par Camille-Flora Damanet
Tous les jours, nous entendons les chiffres qui font le bilan de la pandémie. Mais qu'en est-il des jeunes ? De ces étudiants qu'on ne voit plus parce qu'ils n'ont plus le droit d'être jeunes.
En novembre dernier, une étude du FEF indiquait déjà que 60% des étudiants confinés se sentaient en décrochage scolaire. 80% d'entre eux se sentaient fragilisés psychologiquement en raison de l'isolement social qui leur est imposé. Depuis quelques temps, la jeunesse élève la voix pour crier leur détresse et leur besoin de liberté, dans l'espoir d'être enfin entendus.
«On dit toujours que ce sont les meilleures années de la vie, mais on oublie que ce sont des années très stressantes aussi de la vie»
Evelyne Josse, psychologue et chargée de cours à l'université de Metz.
Pour tenter d’interpeller les autorités sur leur condition et leur désespoir, Maël, Augustin et Louis, trois étudiants de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ont lancé, le 1er février, une page Facebook et Instagram. Le 27 janvier, le comité de concertation pour la jeunesse est annulé. À ce moment-là, ils se sont sentis insultés. «Pensez étudiant» a été créé pour soutenir, faire réagir et crier que la situation n’est plus tenable. «Il m’arrive de pleurer parce que je n’en peux plus» témoigne Océane Stockard, étudiante en première année de bachelier. Elle demande un retour partiel en présentiel pour pouvoir vivre pleinement ses études et être sûre de son choix d’étude.
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La situation actuelle inquiète. Agir pour le bien des jeunes est, aujourd’hui, primordial. «Je crois que plus on va attendre, plus on aura de suicides, plus on aura des désocialisations et plus on aura des décrochages qui ne seront plus rattrapables», précise Evelyne Josse, psychologue.