Cette ville de Floride diffuse en boucle les pires comptines pour faire fuir ses sans-abris

Et l’initiative (bien que tordue) semble plutôt bien fonctionner.

J. CH.
Image d'illustration.
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Souvenez-vous. C'était la chanson qui trottait dans toutes les têtes en janvier dernier. Après avoir enflammé les réseaux sociaux, la chanson «Baby Shark»(toutou doudoudoudou ♫…) s'en prend désormais aux sans-abris.

À West Palm Beach, en Floride, sont désormais diffusées – en boucle – des comptines pour enfants pour dissuader les sans-abris de prendre leurs quartiers devant le prestigieux Lake Pavilion. Parmi les titres de la playlist, la ville a sélectionné des chansons particulièrement casse-tête comme «Baby Shark» ou encore «Raining Tacos». Une initiative prise pour «garder la zone propre», explique à Fox News le maire de la villeKeith James. «Ces derniers temps, des travailleurs ont retrouvé des objets insalubres» sur la célèbre promenade de West Palm Beach. «Notamment des excréments humains autour du Lake Pavilion», précise-t-il.

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Lieu phare de la ville de l'État de Floride, le Pavilion Lake accueille plus d'une centaine d'événements par an, dont la plupart sont des mariages, et brasse plus de 240 000 dollars de revenus annuels. «Les gens des milliers de dollars pour occuper les lieux», déclare au média américain Leah Rockwell, directrice des parcs et des loisirs. «Nous voulons nous assurer que les personnes qui paient cet argent disposent d'un lieu propre et qu'elles aient envie d'y revenir», ajoute-t-elle.

Coup tordu

Seulement voilà, déplore Fox News,les sans-abris sont de plus en nombreux à occuper le gazon et la terrasse surélevée du bâtiment. Comme à San Francisco, les parcs urbains et autres espaces publics de West Palm Beach observent une augmentation de leur population de SDF. Mais plutôt que de gérer leur prise en charge et réfléchir aux solutions qui leur garantiraient un meilleur accueil, la ville préfère les faire fuir grâce à une stratégie pour le moins tordue… mais qui semble plutôt bien fonctionner.

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«Ca ne m'empêche pas de m'allonger ici», confie un homeless qui ne semble pas dérangé par la musique exaspérante. «Mais ils n'arrêtent pas de passer encore et encore les mêmes chansons…». Comme l'affirmeLeah Rockwell, l'initiative«a été efficace et constitue une mesure temporaire pour rendre la zone accessible aux personnes qui ont loué les locaux». Et d'ajouter«la musique n'est gênante que pour les personnes qui sont sur la terrasse du bâtiment».Heureusement pour les promeneurs des environs qui eux, seront épargnés.

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