Taboob : Les tétons belges qui bravent la pudeur d'Instagram

Avec ses clichés de mamelons colorés, le compte Taboob veut défier la politique pudique (et sexiste) appliquée sur Instagram.

J. CH.
Lancé ce lundi 1er juillet, le compte réunit déjà une vingtaine de publications et près de 23 000 abonnés.
Lancé ce lundi 1er juillet, le compte réunit déjà une vingtaine de publications et près de 23 000 abonnés.

«Une enquête rusée sur la définition d'Instagram de la poitrine féminine.» Voici comment se résume le projet de Jasper Decklercq et Noortje Palmers, deux artistes belges désireux de déjouer la loi Instagram.

Par le biais de leur compte baptisé Taboob – qui rassemble une série de photographies artistiques et colorées représentant des mamelons féminins – le duo de créateurs souhaite défier la stricte politique du réseau social, critiqué pour censurer certaines parties intimes du corps des femmes, notamment les tétons.

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Car si la plateforme a récemment assoupli son règlement, autorisant certaines exceptions comme les photos deseins nus dans un contexte d’allaitement ou après une amputation, la censure reste de mise pour d’autres représentations (même artistiques) des sacro-saints nichons. Mais grâce à leur stratégie ingénieuse, les créateurs de Taboob sont parvenus à détricoter les rouages du puissant algorithme d’Instagram afin de partager au monde entier leur sublime collection de tétons, imparfaits, vrais et toujours souriants.

«Un sein sourit toujours»

Si elle rappelle le mouvement féministe #FreeTheNipple lancé en 2012 pour dénoncer le fait que les hommes – contrairement aux femmes – puissent apparaître torse nu en public, la démarchede Jasper Decklercq et Noortje Palmers se veut plus neutre. «C'est parti de rien. Certainement pas d'un point de vue féministe», expliquent-il à Vice. «Si d'autres personnes l'utilisent pour lancer le débat, c'est super bien sûr. On a aussi une opinion à ce sujet, mais ce n'est pas ça l'important. L'idée, ce n'est pas d'être des portes-paroles.»

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On veut juste jouer et défier les règles. Comme on l'a tous fait en classe, quand on devait se taire et qu'on chuchotait.

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Leur compte créé ce lundi 1er juillet – et qui réunit déjà une vingtaine de publications et près de 23 000 abonnés – s'apparente à un terrain d'expérimentation (et de jeux) pour tester les limites de l'algorithme. Entre temps, précise Vice, un deuxième compte a été créé par crainte que le premier soit finalement supprimé… certaines des publications n'ayant pas échappé à la censure. En plus d'avoir créé un site web dédié au projet, le duo belge prévoit d'organiser une exposition où «toutes les photos de seins pourront être achetées» et dont le bénéfice«sera reversé à la recherche sur le cancer du sein».

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