Comment les drogues psychédéliques pourraient soigner des maladies mentales
Une équipe de chercheurs britanniques de l'Imperial College de Londres s’apprête à lancer le premier essai clinique testant l'effet des hallucinogènes sur la dépression et l'anxiété.
- Publié le 03-07-2018 à 14h50
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Les drogues psychédéliques comme le LSD, les champignons hallucinogènes ou la MDMA sont la plupart du temps associées au monde de la nuit et au mouvement hippie. Ses consommateurs sont à la recherche du trip parfait, il veulent s'évader du quotidien et vivre une expérience multi-sensorielle.Pourtant, ces drogues considérées comme dangereuses pourraient bien remplacer un jour les traitements classiques des problèmes de santé mentale.
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Une équipe de chercheurs britanniques de l'Imperial College de Londres s'apprête à lancer le premier essai clinique cherchant à déterminer si les drogues hallucinogènes sont plus efficaces que lesinhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine(ISRS), couramment prescrits par les médecins pour traiter la dépression et l'anxiété. Les scientifiques vont comparer les effets de lapsilocybine(principal principe actif des champignons hallucinogènes) à ceux des traitements classiques.
Un potentiel révolutionnaire
"Nous savons que certainspsychotropesont un potentiel révolutionnaire, et nous n'exagérons pas", explique à la BBC Robin Carhart-Harris, en charge de la future étude.
En 2017,une étude a montré que la psilocybinea un effet bénéfique sur les personnes souffrant de dépression chronique. Cette molécule permet de "réinitialiser" le cerveau: elle agit surl'amygdale,en charge de la maîtrise de nos émotions et sur l'activité de veille de notre cerveau, aussi appeléréseau du mode par défaut(RMD).
Les psychototropes contre l'autodestruction
Les chercheurs et chercheuses ne savent toujours pas comment ni pourquoi lapsilocybine nous affecte.La BBC expliqueque certains neuroscientifiques comme le Dr Robin Carhart-Harris pensent que ces drogues permettraient d'empêcher à notre cerveau "de rester figé dans un état de rigidité"qui conduit à des pensées autodestructrices.
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Une équipe de checheurs californiens du National Institute of Health, qui a aussi travaillé sur les effets des psychotropes sur les cas de dépression et d'anxiété, réfute un usage médical de ceux-ci et pointe leur caractère dangereux. Bien que la plupart des drogues psychédéliques ne sont pas considérées comme induisant une dépendance au même niveau que la cocaïne, elles entraînent des hallucinations. Il est donc peu probable qu'on aille jusqu'à prescrire ces drogues pour traiter la dépression. "Mais un composé dérivé irait très bien"poursuit l'équipe de chercheurs dans ses conclusions.