Historiquement, les tapis de course sont une véritable torture
Il était facile de sans douter, mais l’histoire le confirme : des engins comme le «step» ou le «tapis de course» n’ont pas été inventés pour le plaisir des sportifs.
- Publié le 14-05-2018 à 19h07
- Mis à jour le 14-05-2018 à 19h31
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«Depuis que je me suis mis au sport, je suis une personne différente». La phrase est presque inévitable chez les rares courageux qui tiennent leurs bonnes résolutions et ce cousin qui a subitement doublé sa masse musculaire, en l'espace de deux mois. Ceux qui sont des sportifs dans l'âme vous le diront aussi : le sport, c'est la santé, mais bien plus encore.
C'est en tout cas ce dont semblait persuadé William Cubitt, un ingénieur civil anglais, qui inventait en 1818 un antique croisement entre le tapis de course et le «step». Et sa plus populaire création a rapidement pris place dans les prisons du pays : au début du 19ème siècle, les détenus étaient sommés de monter sur la machine durant de longues heures – dix l'été, sept l'hiver – pour ressentir les «bienfaits» de l'effort sur un mental de criminel. Dans la douleur et la sueur, ils finiraient bien par apprendre à se tenir, espéraient les institutions pénitentiaires anglaises, qui, dès 1942, étaient plus d'une centaine à être équipées. Le mécanisme, en plus d'épuiser les prisonniers, broyait en sous-sol du maïs ou pompait de l'eau – soit un moulin mécanique actionné par la seule force d'hommes emprisonnés, explique Quartzy.
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De l’insertion au sport, en passant par la punition
Ces derniers étaient bien souvent alignés côte à côte, jusqu’à ce qu’on leur ôte également cette dernière opportunité de socialisation. Chaque prisonnier était alors isolé sur son propre «tapis de course-broyeur», prêt à subir un long supplice qu’on ne qualifiait alors pas de sportif. Car plus qu’une manière de mettre les bandits au travail, l’instrument est rapidement devenu une punition pour les dissidents. Et les conséquences de cette pénitence importaient alors peu : chaque semaine, un homme mourait sur l’engin.

Les tapis de torture n’ont peu à peu disparus qu’après une série de mesures et de constatations : la machine ne permettait en rien une meilleure réinsertion du détenu. Pour cela, il semblait exister d’autres moyens, aujourd’hui évidents, comme l’éducation.
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Ce n’est que dans les années 1910 que l’enfin a refait surface, sous la forme d’un appareil d’entrainement aux États-Unis, avant de s’installer officiellement sous cette forme dans les foyers américains en 1960. Désormais, ses utilisateurs y montent de leur propre chef – et même avec plaisir, parait-il.