Les conseils odieux d'un site pour éviter les accusations de viol
Depuis quelques mois, deux camps s’affrontent : les femmes dont la parole est plus libérée que jamais, et ceux qui voudraient les faire taire. Le magazine en ligne Neo Masculin a clairement choisi son camp : dans un article aux conseils odieux, il explique «comment éviter les fausses accusations de viol».
- Publié le 24-03-2018 à 10h47
:focal(1495x1005:1505x995)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/3OMS56KMDBBQVJZINGLHHTX2OE.jpg)
Car selon l'auteur de l'article, Martial, «en ces temps d'hystérie généralisée, à peu près n'importe quel homme ayant eu un rapport sexuel (ou même un simple moment en tête à tête) avec une femme peut être accusé de viol».Dès la première phrase du chapeau, le ton est donné, et entre exagérations anxiogènes, conseils misogynes et insultes, l'auteur persiste et signe au fil des lignes. D'abord, en affirmant qu'une majorité des hommes accusés de viol entrent dans la catégorie des «innocents, des accusés à tort».

Sauf que selon les chiffres cités le plus souvent et avancés par l'essayiste américaine Susan Brownmiller dans les années 70, en réalité, les fausses accusations de viol ne concerneraient que 2% des plaintes. Et si en Belgique, on ne dispose pas de statistiques relatives aux accusations fallacieuses, on sait toutefois que sur 100 viols, 10 seulement seraient dénoncés à la police. Ce qui n'empêche pas Neo Masculin de publier un article expliquant comment éviter les fausses accusations de viol et d'affirmer que celles-ci n'ont de cesse de se mutliplier.
En ces temps d'hystérie généralisée, à peu près n'importe quel homme ayant eu un rapport sexuel (ou même un simple moment en tête à tête) avec une femme peut être accusé de viol. Et, dans une très large majorité des cas, à tort.
Neo Masculin
Première étape pour déceler un «risque accru» d'accusation selon l'auteur : stalker le profil Facebook de son date. «Dansle meilleur des cas, cela vous fournira des sujets de conversation quand vous serez en tête à tête. Dans le pire des cas, cela vous alertera». Parmi les éléments auquel l'article recommande d'être attentif : «lepartage d'un grand nombre de statuts type #metoo ou #balancetonporc», «toutephoto ou selfie où elle est présentée en train de picoler»ainsi que «toutemention du fait qu'il devient difficile de trouver «des mecs bien»». Car oui, apparemment, cette mention aurait une corrélation directe avec de fausses accusations de viol. L'auteur ne développe pas ce qui lui permet d'effectuer ce parallèle, qui restera donc un mystère. Mais ses conseils ne s'arrêtent pas là.
Soyez attentifs auxphotos ou selfies dans lesquels elle tire la langue pour montrer un piercing, fait un doigt d'honneur, ou, en règle générale, se comporte comme une traînée vulgaire et sans cervelle.
Neo Masculin
Lire aussi > En 1975, ces hommes assumaient les violences conjugales à la télévision
C'est en effet quand l'article fait la liste des signes physiques et comportementaux qui ne trompent pas que l'auteur bascule de franchement limite à carrément inacceptable. Car selon Martial, bien qu'il s'agisse d'une liste non-exhaustive certains traits signalent un risque accru «de fausses accusations, ou tout simplement d'emmerdes et de drame sans fin». Parmi ceux-ci, on retrouve notamment le port de plus de trois tatouages, les piercings au visage, le maquillage excessif ainsi que tout signe d'appartenance à un groupe féministe quelconque. Et l'auteur d'y aller également de ses conseils pour éviter toute accusation, au cas-où son portrait type de la «fausse accusatrice» n'aurait pas servi à suffisamment alerter les lecteurs.
Ayez toujours vos propres préservatifs avec vous. Après usage, assurez-vous de leur destruction: faites vous-même le nœud, amenez-le aux toilettes et tirez la chasse. Les femmes assez folles pour aller récupérer un préservatif usager, l'ouvrir, s'en tartiner et vous poursuivre ensuite pour un viol ou vous forcer à une paternité non voulue (ou même les deux!) sont très rares. Mais pourquoi prendre le risque?
Un risque dont l'auteur décrit toutes les façons de se protéger selon lui tant en aval qu'en amont. Avant de conclure lui-même que «tout cela peut sembler beaucoup«, mais que «la prudence s'impose à l'homme de raison«. Et tant pis si les conseils avancés semblent tout sauf raisonnés.