Démasqué par ses tatouages, un yakuza japonais en cavale se fait arrêter
En cavale depuis 14 ans en Thaïlande,l’homme s’est révélé être l’un des anciens patrons du Yamaguchi-gumi, la plus grande famille yakuza du Japon.
Publié le 11-01-2018 à 15h44 - Mis à jour le 11-01-2018 à 16h03
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Sur la photo, on le voit frêle. Des tatouages lui recouvrent le torse, le dos et les bras. Alors qu’il jouait tranquillement aux échecs, affichant un petit doigt en moins sur sa main gauche, le cliché lui a été volé. Aussitôt publiée dans le journal local, il aura suffi que la photo soit partagée plus de 10 000 fois sur les réseaux pour qu’elle finisse par attirer l’attention des autorités.
Criminel en cavale
Âgé de 72 ans,Shigeharu Shirai, ancien yakuza en fuite depuis 14 ans a été interpellé ce mercredi 10 janvier àLop Buri, petite ville du centre de la Thaïlande, rapporte le Bangkok Post. Démasqué par ses tatouages et son doigt amputé, le vieillard s'est révélé être l'un des anciens patrons du Yamaguchi-gumi, la plus grande famille yakuza du Japon, avec plus de 23 000 membres.«Le suspect a reconnu qu'il était le chef du sous-gang Yakuza Kodokai», a déclaré ce jeudi Wirachai Songmetta, le porte-parole de la police thaïlandaise.
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Poursuivi par les autorités japonaises, notammentpour son rôle dans l’assassinat d’un rival en 2003, il a fui vers la Thaïlande où il s’est marié à une femme du pays et s’est progressivement installé dans une retraite plutôt paisible. S’il est parvenu à faire profil bas pendant plus de treize ans, c’est finalement sans passeport ni visa qu’il a finalement été arrêté pour être entré illégalement en Thaïlande. Il sera bientôt extradé pour affronter la justice japonaise.
Le rituel du tatouage, grand incontournable
«Les éléments de preuve obtenus par les autorités japonaises indiquent clairement que M. Shirai s'est associé avec sept autres membres de gangs dans l'assassinat de Kashihiko Otobe, chef adjoint du gang Kamiya», a déclaré le vice-chef de la police nationale. «Les sept autres membres du gang ont été capturés au Japon et condamnés à entre 12 et 17 ans de prison», a déclaré le vice-chef de la police nationale.
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Apparus dans le chaos d’après-guerre, les yakuzas sont au Japon ce que sont les mafieux à l’Italie. Membres d’un groupe de crime organisé, ils sont représentés par quatre principaux syndicats présents sur tout l’archipel. Le jeu, la drogue, la prostitution ou le racket sont leur gagne-pain. Chez eux, le rituel du tatouage fait partie des grands incontournables. Chaque clan possède son tatouage particulier, connu là-bas sous le nomd’irezumi, présent pour se différencier et prouver courage et fidélité envers son gang.