Atteint d'une maladie incurable, un médecin se bat contre la mort pour trouver un traitement
Sclérose latérale amyotrophique, trois mots qui sonnent comme une condamnation à mort pour ceux atteints de cette maladie dégénérative incurable. L’un d’eux, le médecin québecois Jean-Pierre Canuel, a décidé de se battre contre la fatalité en se servant de son corps pour tenter de trouver un traitement.
- Publié le 22-11-2017 à 15h15
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À l’été 2014, pourtant, la sclérose latérale amyotrophique (SLA) avait grandement fait parler d’elle. Profitant du soleil et du beau temps, les internautes du monde entier s’étaient filmés en train de se renverser des seaux d’eau glacée sur la tête. Un défi givré qui avait pour but de médiatiser la lutte contre la SLA, également connue sous le nom de maladie de Charcot, mais aussi de collecter des fonds pour lutter contre cette pathologie qui s’attaque aux motoneurones et provoque une paralysie progressive finissant par entraîner la mort.
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Une mort aussi fulgurante que la maladie est méconnue, la SLA pouvant emporter ceux qui en souffrent en quelques mois seulement, l'espérance de vie des malades dépassant rarement les 5 ans après le diagnostic.À l'heure actuelle, le seul traitement existant permet uniquement de prolonger de quelques mois la vie des patients. Et alors que Jean-Pierre Canuel se sait condamné, ce médecin généraliste atteint de la maladie de Charcot compte bien passer les derniers mois de sa vie à lutter pour trouver un traitement contre la maladie, ainsi qu'il l'a confié au magazine canadien TVA Nouvelles.
La maladie n'est pas assez médiatisé puisque les gens en meurent tellement rapidement. Je ferai de la recherche tant que ce sera possible, mais mon espérance de vie est presque dépassée. Je me suis diagnostiqué en 2014, et je suis chanceux d'être encore en vie.
Jean-Pierre Canuel
Et s'il est désormais retraité à cause de la maladie, ce médecin ne baisse pas les bras pour autant, puisqu'il entame cet automne son 7e projet de recherche. Le docteur Canuel s'apprête en effet àtester un traitement expérimental à base de racines de plantes indiennes. Un traitement découvert par un confrère québecois, qui a obtenu de bons résultats sur des souris atteintes de la maladie. Et dans sa quête d'un traitement, Jean-Pierre Canuel ne s'arrête devant rien :«ça ne me dérange pas qu'un traitement ait des effets secondaires, de toute façon je suis fini, alors autant faire de la recherche». Se battre, jusqu'au bout, pour ne pas penser à ce qui l'attend : ainsi que le souligne avec émotion celui qui a soigné plusieurs patients atteints d'ALS, «je sais très bien où je m'en vais».