Charlie Hebdo (encore) menacé de mort après sa Une sur Tariq Ramadan

Le journal satirique a déposé plainte après les menaces de mort diffusées sur les réseaux sociaux.

La Une controversée de Charlie Hebdo.
La Une controversée de Charlie Hebdo.

Près de trois ans après l'attentat sanglant qui a visé la rédaction de Charlie Hebdo, le journal est une nouvelle fois visé par des menaces de mort. Dans son numéro paru ce mercredi 1er novembre, l'hebdomadaire a publié en Une une caricature de l'islamologue Tariq Ramadan, actuellement visé par plusieurs plaintes de viols et d'harcèlement sexuel.

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Sur un fond jaune, le théologien suisse est ainsi représenté avec un énorme sexe en érection en déclarant : «Je suis le sixième pilier de l'islam». Un dessin signé Juin qui n'a pas manqué de susciter les messages de haines.

Menaces incessantes

Interrogé ce lundi 6 novembre sur Europe 1, le dessinateur Riss a annoncé un dépôt deplainte. En effet, les menaces qui vise l'hebdomadaire inquiètent. Le secrétaire général de Reporters Sans Frontières, Christophe Deloire, a notamment jugé ces menaces attentatoires aux libertés de la presse et a estimé que «s'exprimer avec une telle violence n'est absolument pas légitime». Questionnésur l'angle choisi pour ce dessin,le dessinateur et directeur de la publicationa fait valoirqueTariq Ramadanse présentait lui-même comme «un islamologue, comme un sachant», c'est pourquoile dessinfait référence au «6e pilier de l'islam (….), le jihad».

Bouffées de haine

Sans surprise, ce n'est évidemment pas la première fois que l'équipe de Charlie Hebdo est menacée de la sorte. Depuis l'attentat du 7 janvier 2015 qui a fait 12 morts, les menaces n'ont «jamais vraiment cessées» affirme Riss au micro d'Europe 1.«Parfois, il y a des pics où on reçoit sur les réseaux sociaux des menaces de mort explicites : c'est le cas une fois de plus», a-t-il ajouté.

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C'est toujours difficile de savoir si ce sont des menaces sérieuses ou pas, mais par principe, on les prend au sérieux et on dépose plainte.

«On n'accepte pas d'être traité de cette manière-là. Il y a une ligne rouge à ne pas franchir», a poursuivi Riss. «Menacer de mort quelqu'un, ce n'est ni autorisé dans la rue, ni dans un journal, ni nulle part, c'est 'poursuivable'», a-t-il ajouté, déplorant ces «bouffées de haine».

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«Au-delà du sérieux de ces menaces de mort, c'est une question de climat», a souligné le dessinateur. Il juge «étonnant qu'après tout ce qui s'est passé depuis 2, 3, 4 ans, il y ait encore des réactions aussi violentes, des appels au meurtre». «Ce n'est pas simplement de la contestation ou de la discussion, ce n'est même pas de l'injure, c'est au-delà de ça: c'est que maintenant, ça s'est banalisé d'appeler au meurtre», déclare-t-il, estimant un climat «inquiétant» et «assez lourd», estime-t-il.

– Avec AFP

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