En Arabie saoudite, c'est une université qui apprendra aux femmes à conduire

Une grande université saoudienne a été la première à annoncer dimanche son intention d'ouvrir une auto-école pour femmes, alors que de grands constructeurs automobile font [...]

Une femme saoudienne conduit sa voiture (alors qu'elle en est encore interdite pour le moment) dans les rues de la ville côtière de Jeddah, en septembre 2017.
Une femme saoudienne conduit sa voiture (alors qu'elle en est encore interdite pour le moment) dans les rues de la ville côtière de Jeddah, en septembre 2017. ©AFP or licensors

La «plus grande université pour femmes du monde» veut aussi devenir la première à apprendre aux Saoudiennes à conduire, grâce à une nouvelle auto-école. L’annonce fait suite à la décision d’autoriser les femmes à conduire, dans un pays qui était le seul au monde à l’interdire.

Elle s'appelle «Princess Nourah de Ryad» et se présentecomme le plus grand établissement d'enseignement supérieur pour les femmes au monde. Plutôt progressive dans un pays qui ne concède que peu de droits aux femmes, cette université saoudienne vient de faire savoir, à travers un tweet, qu'elle«se prépare à établir une auto-école en consultation avec les autorités concernées». C'est ainsi la première à annoncer son intention d'ouvrir une école de conduite pour femmes.

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Institution publique qui compte plus de 60.000 étudiantes dans la capitale saoudienne et d’autres villes proches, cette université fait suite à l’annonce des autorités du pays de laisser désormais, en 2017, aux femmes le droit de conduire des véhicules. Auparavant, elles étaient interdites de volant et devait se faire conduire par un homme proche. Mais la nouvelle décision, en lien avec la ligne plus «tolérante» du roi Salman change la donne : mardi dernier, en vertu d’un décret royal, les autorités saoudiennes ont décidé de lever – à compter de juin 2018 – l’interdiction faite aux femmes de conduire.

©AFP PHOTO / AMER HILABI – Plus que quelques mois avant que les femmes saoudiennes aient le droit de conduire.
©AFP PHOTO / AMER HILABI – Plus que quelques mois avant que les femmes saoudiennes aient le droit de conduire. ©AFP or licensors

Sous le règne de Salman, le changement

Le monarque, qui accédait au trône il y a deux ans, est décrit comme un « supporter » des droits de la femme, grâce à sa fille, la princesse Adelah, qui a beaucoup oeuvré auprès des Saoudiennes, il a permis aux Saoudiennes de sortir de chez elles et d’intégrer la vie active, d’occuper des postes jusque-là réservés aux hommes. Depuis cinq ans les vendeurs et caissiers dans les supermarchés ont été remplacés par des vendeuses. Sans oublier les trente femmes nommées par le vieux monarque au Conseil consultatif, ou Choura… D’aucuns parleront de « réformettes », tandis que pour les Saoudiennes, ces petits gestes royaux constituaient une réelle avancée. Quand bien même, la route vers les droits de la femme en Arabie saoudite demeure encore longue et sinueuse, puisqu’elles se battent aujourd’hui pour obtenir l’abolition du « tutorat ».

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Désormais les grands constructeurs automobile font aussi les yeux doux à ces nouvelles clientes potentielles, issues d’un pays qui figure en 19ème place des pays les plus riches du monde.

Avec Belga

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