Pourquoi les femmes poilues dérangent encore en 2017

Pour promouvoir son nouveau modèle de Superstar, Adidas a fait appel à Arvida Bystroöm, une mannequin aux jambes dénudées et… poilues. Un détail qui a provoqué un scandale sur Internet.

Marise Ghyselings
"Va te raser".
"Va te raser".

Après l'avalanche de baskets blanches, détrônées récemment par les Vans, Adidas se concentre sur un autre de ses modèles emblématiques : la Superstar. En cette rentrée 2017, la marque a décidé de lui refaire une petite beauté en la présentant aux pieds des «icônes de demain». Parmi celles-ci, Arvida Byström, une jeune mannequin et artiste suédoise engagée contre les rôles genrés et les contraintes infligées aux femmes dans la société.

Sur son compte Instagram, le jeune femme de 25 ans utilise beaucoup de rose, de rouge, de cœurs et de paillettes pour un meilleur contraste avec le sang dans sa coupe menstruelle, avec sa cellulite ou encore avec ses poils.

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Dans la publicité d'Adidas, Arvida Byström donne en 15 secondes sa définition de la féminité : «Je pense que la féminité est créée par notre culture. Je pense que tout le monde peut faire des choses féminines,être féminine et j'ai l'impression que dans notre société actuelle, on a très peur de ça ». Mais au-delà du texte, la jeune artiste envoie un autre message.

Petite robe avec des froufrous, chaussettes roses sur des jambes dénudées et non-épilées… Elle casse les codes de la féminité, celle qui est définie par la société. Et bien sûr, lorsqu’on ne respecte pas les «normes», on se prend les foudres d’Internet.

La haine des poils

«Va te raser», «dégueulasse, proprement dégueulasse», «ferme ta gueule, sale féministe imbécile, c'est moche cette merde» ou encore «eh bah maintenant c'est sûr, je ne porterai jamais d'Adidas»… Repérés par Madmoizelle, les commentaires négatifs et haineux sont nombreux sous la vidéo. Arvida en a également reçu personnellement. «Ma photo pour la campagne Adidas a reçu pas mal de commentaires négatifs la semaine dernière.Je suis blanche, en bonne santé, cisgenre, il n'y a que mes poils qui divergent de la norme… J'ai littéralement reçu des menaces de viol dans ma messagerie privée ».

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Soutien de (certaines) femmes

«Grande nouvelle, cette femme est un être humain! Elle a donc des poils qui poussent, comme vous les mecs!», peut-on tout de même lire en soutien à Arvida.

Pour de nombreuses personnes, le moindre poil sur les jambes ou les aisselles d’une femme suscite pourtant le dégoût. Dès leur plus jeune âge, elles apprennent à à les éliminer ou les rectifier par l’épilation. Sales, pas élégants, les adjectifs autour des poils ont été créés de toute pièce par la société. Et le seul obstacle pour s’en défaire, c’est bien la femme elle-même.

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