Le Sierra Leone balaye les traces du carnage et enterre ses centaines de morts

Le Sierra Leone balaye les traces du carnage et enterre ses morts

Un homme se tient près de tombes ouvertes, au "cimetière" de Waterloo.
Un homme se tient près de tombes ouvertes, au "cimetière" de Waterloo. ©AFP or licensors

Le drame s’est abattu sur la Sierra Leone, l’un des pays les plus pauvres du monde : des inondations sont à l’origine deplus de 400 morts dans la région de Freetown.

Trois jours de pluies torrentielles ont provoqué lundi matin le glissement de tout un pan de la colline du quartier de Regent surplombant le centre de Freetown, et des inondations dans toute la capitale, qui abrite plus d’un million d’habitants et dont les infrastructures sont notoirement insuffisantes. Les bidonvilles accrochés aux collines ou sur le littoral ont été balayés par des coulées de boue et des torrents d’eau dévastateurs, débordant des systèmes de drainages et d’égouts.

Les corps de 441 victimes des inondations catastrophiques qui ont touché la capitale de la Sierra Leone, Freetown, en début de semaine, ont été enterrés tandis qu'on ignorait toujours le nombre de disparus, a déclaré samedi un responsable gouvernemental. «Jusqu'à hier (vendredi), les corps de 441 personnes ont été enterrés. Le nombre de disparus est toujours en cours d'évaluation», a dit à l'AFP le vice-ministre de l'Information et de la Communication, Cornelius Deveaux.

©AFP PHOTO / SEYLLOU
AFP PHOTO / SEYLLOU ©AFP or licensors

À Genève, un haut responsable de la Croix-Rouge avait indiqué vendredi que le bilan des inondations, les pires dans l'histoire récente du pays, s'élevait à «plus de 400 morts»et que 600 personnes étaient toujours portées disparues. Un employé de la morgue de l'hôpital Connaught de Freetown, Mohamed Sinneh Kamara, a fait état d'un nombre légèrement plus élevé, selon un décompte également arrêté vendredi.

Des morts anonymes à n’en plus finir

«Nous avons enterré 50 corps supplémentaires vendredi. Jusqu'à présent, nous avons enterré 450 personnes», a dit M. Kamara à l'AFP, en expliquant que «la plupart de ces corps étaient en état de décomposition»et que les familles n'avaient pas été autorisées à tenter de les identifier. «Nous recevons des appels des habitants des zones sinistrées toutes les trois ou quatre heures à propos d'un corps retrouvé dans des systèmes d'écoulement d'eau ou dans les décombres d'un bâtiment», a ajouté l'employé de la morgue centrale de la capitale.

©AFP PHOTO / SEYLLOU
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Après la mise en terre à partir de mardi de parties des corps de victimes, empilées dans des sacs mortuaires, des enterrements collectifs ont eu lieu jeudi et vendredi dans la localité de Waterloo, proche de la capitale, où sont déjà enterrées des victimes de l’épidémie du virus Ebola qui a fait 4 000 morts en Sierra Leone en 2014 et 2015. Sur le terrain, les agences internationales et les ONG continuaient à porter secours aux milliers de personnes restées sans abris, afin notamment d’empêcher l’apparition de maladies qu’entraînent habituellement les inondations, telles que le choléra et la malaria.

Deuil national et appel à l’aide

Les habitants de Sierra Leone, encore sous le choc des centaines de morts après les inondations et glissements de terrain dans la capitale Freetown lundi, ont commencé mercredi à observer une semaine de deuil national décrétée par le président Ernest Bai Koroma. Les drapeaux sur les bâtiments officiels seront en berne jusqu’au 22 août, a indiqué la présidence.

Dans les heures ayant suivi la catastrophe, le président Koroma avait lancé des appels à la mobilisation de la communauté internationale et à l'unité du pays.«Nous sommes débordés»par ce désastre, a déclaré, manifestement très ému, le chef de l'Etat Ernest Bai Koroma devant la presse dans le quartier de Regent dans la capitale sierra-léonaise, l'un des plus touchés par la catastrophe. La Sierra Leone a un «besoin urgent d'aide», a-t-il lancé.

©AFP PHOTO / SEYLLOU – Une femme prie à l’église catholique de Freetown.
AFP PHOTO / SEYLLOU – Une femme prie à l’église catholique de Freetown. ©AFP or licensors

À New York, le porte-parole de l'ONU,Stéphane Dujarric, a déclaré que «les représentants de l'ONU en Sierra Leone et (ses) partenaires humanitaires mènent des missions d'évaluation». «Ils aident les autorités nationales dans les opérations de secours, à évacuer les habitants, à fournir de l'aide médicale pour les blessés, à recenser les survivants, et à fournir de la nourriture, de l'eau et des effets de première nécessité aux victimes», a-t-il ajouté. Plusieurs gouvernements étrangers (Israël, la Grande-Bretagne) et l'Union européenne ont promis leur aide à la Sierra Leone.

Avec Belga

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