Avec des "mafias tour", une agence sicilienne emmène sur les pas du Parrain

Une agence de voyage sicilienne a eu l’idée d’organiser des «Mafia tour», une visite des lieux liés à l’organisation criminielle italienne. Cette initiative a d’ailleurs suscité la protestation des citoyens et des autorités.

Margaux Schild (st.)
Les visites sur les traces de la mafia ont suscité le mécontentement des citoyens.
Les visites sur les traces de la mafia ont suscité le mécontentement des citoyens.

À Trapani, une ville à l'ouest de la Sicile, les touristes peuvent aujourd'hui être plongés dans une ambiance digne du film Le Parrain. Une agence de voyage a effet décidé d'organiser des «mafia tour», de véritables visites guidées dédiées à la Cosa Nostra. Pendant une demi-journée ou une entière, Easy Trapani emmène les plus curieux sur les traces de l'organisation criminelle. Au programme, découverte du Musée de la Mafia de Salemi, la dégustation d'un plat de pâtes, mais aussi des passages dans desendroits connus pour avoir abrité les plus grands gangsters, tels que Corleone. Le package du tour comprend également une discussion avec un journaliste qui a couvert les histoires de la mafia sicilienne.

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Les citoyens offusqués

Maria Falcone, la soeur d'un juge anti-Mafia tué par l'organisation en 1992, a dénoncé le tour comme « une insulte à la douleur des vctimes et une gifle pour ceux qui luttent chaque jour pour éradiquer la culture mafieuse» a-t-elle lancé au journal Metro. Le Maire de Trapani, Vito Damiano, a lui aussi réagi en clamant que ces visites étaient «une offense à toute une ville ». Selon le quotidien La Repubblica, le politicien aurait même demandé la fermeture du site Easy Trapani.

La patron de l'agence a quant à lui répliqué indirectement aux accusations à travers son site : «Nous sentons le devoir d'informer et de rechercher la vérité, de faire savoir à ceux qui visitent la Sicile ce qu'est effectivement la mafia». Ces visites ne seraient donc pas prévues pour faire l'apologie de la Piovra mais seraient bien des «anti-mafia tour».

Un tourisme éthique ?

Si l'Italie est associée à la mafia, le Brésil a lui aussi essayé de profiter de ce qui ternit son image. Depuis quelques années, le géant d'Amérique latine propose des «favelas tour», des visites dans les entrailles des bidonvilles. À Rio de Janeiro, il est courant que les touristes se rendent à « Santa Marta », l'une des premières favelas pacifiées du Brésil, où Michaël Jackson avait tourné son clip «They don't care about us». Voyeurisme malsain ou véritable moyen pour se rendre compte de la réalité du terrain ? Pour le patron de cette agence touristique sicilienne, le silence participe au crime.

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Avec Belga

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