Si nos rêves sont si bizarres, c’est pour aider notre cerveau durant la journée
Nos rêves permettent à notre cerveau de devenir plus flexible.
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Publié le 14-05-2023 à 16h28
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Bien que nous ne nous en souvenions pas toujours au réveil, nous rêvons bel et bien chaque nuit. En moyenne, nos rêves occupent plus d’une heure et demie de notre nuit de sommeil. Les rêves ne sont pas anodins, et ils participent à notre bien-être. Selon les neuroscientifiques, ils permettraient à notre cerveau de digérer nos émotions.
Si certains rêves sont plutôt réalistes, d’autres sont complètement absurdes, voire bizarres. Erik Hoel, un chercheur américain en neurosciences, a élaboré une théorie scientifique pour justifier l’absurdité des rêves. Selon lui, le surréalisme des rêves permettrait au cerveau de mieux généraliser nos expériences de la vie quotidienne. Concrètement, cela aiderait le cerveau à devenir plus flexible et capable de s’adapter à différentes situations.
Cette théorie, publiée en 2021 dans la revue Patterns, s’inspire de l’intelligence artificielle. Pour créer une IA, les scientifiques construisent un réseau de neurones artificiels. Concrètement, tout comme le cerveau humain, l’intelligence artificielle va déduire des généralités qu’elle pourra appliquer par la suite à de nouvelles données. Sauf que parfois, il arrive qu’elle soit trop habituée à certaines données. Au lieu de dresser des tendances généralisées, l’IA va plutôt s’imaginer une représentation parfaite de tout ce qu’elle pourrait rencontrer dans la réalité. Pour contrer cet effet, les scientifiques vont alors introduire un certain chaos dans les données, et vont notamment ignorer certaines données au hasard. On peut imaginer cette méthode dans le cas d’une voiture autonome : si des carrés noirs apparaissent sur le pare-brise, la voiture occultera ces détails et se concentrera sur le reste de la route pour avoir la meilleure conduite possible.
L’intelligence artificielle comme le cerveau ?
Erik Hoel dresse donc un parallèle entre notre cerveau et l’IA, de même qu’il compare nos rêves aux carrés noirs. Selon lui, notre cerveau devient trop familier avec notre apprentissage quotidien. Pour contrer ces habitudes, il crée donc une version étrange à travers nos rêves. Erik Hoel justifie son hypothèse en précisant que si on s’entraîne de manière répétitive et excessive à une nouvelle tâche durant la journée, il y a de fortes chances que notre cerveau en rêve la nuit pour généraliser cette information.
Le chercheur pense même qu’il serait possible de substituer les rêves du cerveau. On pourrait ainsi utiliser des œuvres de fiction et la réalité virtuelle pour créer des “rêves artificiels”.