En quoi consiste le suicide assisté auquel Jean-Luc Godard a eu recours en Suisse ?
Le cinéaste franco-suisse, père de la Nouvelle Vague, qui s’est éteint mardi à 91 ans, a eu recours à l’assistance au suicide, a confirmé le conseiller de sa famille à l’AFP.
- Publié le 13-09-2022 à 18h59
- Mis à jour le 13-09-2022 à 19h00
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«Jean-Luc Godard a eu recours à l'assistance légale en Suisse d'un départ volontaire suite à de 'multiples pathologies invalidantes' selon les termes du rapport médical», a expliqué Patrick Jeanneret, conseiller de sa famille, confirmant une information publiée par le journal Libération.
Il existe différentes formes d'assistance au décès en Suisse, tels que l'euthanasie passive et l'assistance au suicide. La plus connue reste l'assistance au suicide, une pratique qui n'est pas réglementée de manière spécifique mais est autorisée à certaines conditions. En principe, celui qui, «poussé par un mobile égoïste», prête assistance au suicide de quelqu'un – par exemple en lui procurant une substance mortelle – est punissable d'une peine privative de liberté de cinq ans au plus ou d'une peine pécuniaire.
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Toutefois, des organisations telles que Exit fournissent une assistance au suicide dans le cadre de la loi tant qu’ « aucun motif égoïste» ne peut leur être reproché. La pratique de l’assistance au suicide est encadrée par des codes de déontologie médicale et est pris en charge par des organisations, principalement Exit qui a accompagné près de 1 400 personnes dans la mort en 2021.
Les suicides assistés ont augmenté annuellement ces dernières années en Suisse, passant de 187 cas par an en 2003 à 965 en 2015, selon l’Office fédéral de la statistique. Après une légère diminution en 2016, ils sont repartis depuis à la hausse.
En Belgique
Dans notre pays, l’euthanasie – différente du suicide assisté – est elle permise si la demande est «volontaire, réfléchie, répétée» et «sans pression extérieure». Selon la législation, au cours de cette procédure qui peut être réalisée en milieu hospitalier ou à domicile, c’est un médecin qui administre une dose létale au patient. Depuis 2014, la loi permet d’élargir l’euthanasie aux mineurs.
L’euthanasie en Belgique est régie par une loi spécifique qui détermine les conditions selon laquelle elle peut être appliquée ou non.
En 2021, le pays a comptabilisé 2700 euthanasies, soit 2,4% du nombre total de décès. Il s’agissait en majorité de personnes âgées de 60 à 89 ans. Dans 84% des cas le décès était attendu à «brève échéance».
Avec agences